Le cri des cimes

“ Pose stretching ”

- Installe-toi.
<< Nous, on est dans le noir du tunnel, au début, c’est le mal qui gagne, qui remporte seul la bataille.
Ça change un jour.
Aussi mauvais tu es devenu que tu peux dire : “ à ta mort, tu naîtras ” - maintenant… prochaine -, PATIENCE !
- Mets-toi à l’aise.
Ne te gêne pas pour moi . . .
Pendant que la fille prenait la pose dans un silence de mort qui s’acoquinait trop bien avec la blancheur de la toile, il prit la parole en choisissant ses pinceaux, de dos :
- “ L’autre jour j’ai mangé une pomme, un peu fripée et un peu molle - c’est pas bon !
Tu vas rire ; elle avait un p’tit goût de pomme de terre en pleine forme ! Je l’ai abandonnée sur la table pour écrire mes premières impressions. . et après, curieusement, ça ne me dît plus rien du tout d’y toucher - j’ai jeté le tout à la poubelle ”.
- C’est pas l’moment de vérité ?
" C’est avant, l’moment de vérité : quand j’te dis qu’tu peux partir”
(au plaisir)
La fille acquiesça. En dessinant, voici encore ce qu’il disait : “ j’aime les boîtes de chocolats, ouvertes et pleines - j’aime les gros oeufs de Pâques, papillonnés - et après ?... faut l’montrer.
Puisqu’il s’agit de voir seulement - voir et toucher.. seulement des yeux !
(il en était aux yeux)
... Simplement il faut montrer.”
maintenant !
Paxa ! tu prends la pose ?
Tiens, attrape la corniche froide du lit-mezzanine, et laisse-toi pendre comme une prisonnière qu’on torture ; vas-y, comme une toupie, tourne . . TOURNE !
- Mais après, tu ne pourras plus travailler. . .
- Non, Paxa - tu ne me connais pas - tourne, tourne !
Il y a le travail d’abord
Le plaisir ensuite (au centre)
L’amour après. . .
Et le sommeil enfin : le REPOS.
. . . Tu vois, je ne te ferai jamais boire, ni fumer - mais ce soir, je voudrais te faire tourner. . .
Le cul... Je rêve de Paris avec toi, du Sud avec toi . . . de tout avec toi. Je rêve de Paris avec toi, du Sud avec toi. De tout avec toi. . .

Faut pas faire rien !
Faut faire tout
Peux pas faire tout !
Faut faire rien
Le cul. . . c'est tout
Et donc rien
Rien du tout

Dis-moi . . . Dis-moi qu'j'me plante.
Rassure-moi !. . . Dis-moi quelque chose.

Faut pas faire rien !
Faut faire tout
Peux pas faire tout !
Faut faire rien
Le cul. . . c'est tout
Et donc rien
Rien du tout

Dis-moi . . . Rassure-moi !
Dis-moi quelque chose. >>

*

- Le cri des cimes -

- Ta tête ne suit plus - le mouvement - le bruit des fouets, le cri des claques - le silence . . .
ARRÊTE !
Silence - silence ! . . .
Ta tête, c’est une toupie - elle est tombée - dommage !
Tu ne suis plus, tu tires. . volage.
Tire dix ans encore
Et tu pourras voler.
. . . Dix ans et nous serons libres ?
“ Dix ans - dix p’tits zans - tu entends ?

Elle s’était levée, elle était partie, tant pis.
“ Tu verras, tu seras vraiment libre un jour - un jour - un jour tu seras libre, pour toujours - une étoile . . .
Aussi longtemps et aussi dur tu as tiré, aveugle et sourd, raide et croulant, aussi vrai tu seras après - LIBRE ; grand . . . Beau, si beau , majestueux comme l’aigle qui veut te piquer ton pique-nique !”
Ne t’ caches pas.
Hâte le pas...
Dépêche-toi !
- Cinq ans déjà, j’ai cinq ans seulement, c’est tout !
“ T’es qu’un gosse, un grand gosse.
Ainsi, tu imposais ta crève à ton pauvre modèle. Tu posais tes conditions . . pour quelques vues de face, de profile, de dos et en corps de face - en joue - sa main . . ça baigne ?
Pour quelques fantasmes de trop au passage - tout pour toi et rien, rien pour elle.
- Rien pour elle ? Et rien pour les autres aussi bien ! Pourquoi pas (pendant qu’on y est). Est-ce MA FAUTE si ça ne lui plaît pas plus que ça, à Paxa ?
“ Elle n’était peut-être pas libre ?
- C’est ça, c’est ça. . .

Il fait froid ici, disait la belle. Et Viral de répondre : “ Tu n’as plus foi en toi, tu as froid en toi. Des frissons te trahissent aux yeux du monde. . ” du monde et de ce cher Viral qui était là, toujours quand il fallait.
C’est toi qui me rend malade ! Moi, je n’ai jamais froid d’ordinaire.”
Puis, se reprit-elle (comme il n’est jamais trop tard : )“ Je n’aime pas cet appartement, tu ne veux pas qu’on sorte quelque part ?
Il laissa aller à sa guise, la belle vers la porte, puis il posa son chapeau sur sa tête et attrapant au vol sa veste qui faisait les cent pas sur le mur, il lui emboîta le pas. Il ne dira plus rien du tout - Dix ans, dix zans...


Dam.

l'amour ou peut-être la nature motre féminine.
j'ai horreur de la patience des femmes

j'y ai trouvé des accents sadiques mais on modèle ^^
tout comme elle nous projette

L'art d'orchestrer les oscillations de son désir et de les retranscrire...