Conseils d'un inconnu

* * *

N'écris pas trop limpide, écris comme un vivant.
Trouble soit ta chanson, puisque la vie est telle.
Sache surtout que nulle amour n'est éternelle,
Même si ton surmoi trouve ça décevant,

La vie est un enfer. D'accord, c'est énervant.
Elle n'est, pour autant, chaque jour si cruelle ;
L'horreur de certains soirs est une horreur partielle.
Nous voyons le poète, en de tels cas, trouvant

Dans ces sursauts d'espoir, matière à narration,
Mais le malheur aussi est une inspiration.
N'écris pas que la vie est toujours infernale,

Ce n'est pas ta mission. Montre, dans le lointain,
Comment prend consistance un bonheur incertain
Fait de douce lumière et de saveurs banales.

Un texte écrit par un "vivant"...

Sache surtout que nulle amour n'est éternelle
Il me semblait qu'amour n'était féminin qu'au pluriel.
Mais c'est bien peu de choses, le reste du texte permet d'oublier cette erreur de "jeunesse" pour un texte mûr qui offre un bel attachement aux amours incertaines.

Nilo, pas payeur.

J'ai aimé retrouver le sonnet ce soir, bien que je n'en lise qu'assez peu ! Un texte qui sonne musicalement et humainement, apprécié.

Z.

"...écris comme un vivant"
Un sonnet qui résonne fort en moi en ce moment.

Nilo a écrit:
Il me semblait qu'amour n'était féminin qu'au pluriel.

C'est vrai.

J'ai mis le singulier au féminin par volonté d'archaïsme délibéré.

Il est vrai que si tu appelles les Femmes savantes au secours de la tournure je ne peux que m'incliner devant tant de grâce...

Nilo, ... et faire amende honorable.