Les Parasites

ils ridiculiseront l'amour

ils désensibiliseront
les fleurs et les arbres

ils piétineront sauvages
le visage et le cœur  
des jeunesses nubiles  
au regard de velours

pour ensuite les offrir en sacrifice
à des hordes de dandys sociopathes  

ils gazeront les corps lumineux
des Seigneurs des Tropiques
en glorifiant l'infâme suprématie
des troupes fortunées      

ils pollueront massacreront
les ultimes clairières de vie
sous les vivats nourris  
des foules désaxées

ils humilieront à coups de canons
les révoltes souveraines
des peuples d’Afrique

ils songeront à faire taire l'orage

ils obscurciront le soleil
ils interdiront la pluie

ils jetteront au feu vengeur
les dissidents et les sages

ils assassineront la Beauté
travestiront la Vérité

ne regretteront pas d’avoir liquidé
l’équilibre fragile des fleuves sacrés
en bénissant l'Ordre nouveau
sur l'autel d'une société scélérate

Je t'ai suivi de bout en bout ! (mais tu le savais déjà).
Qu'en dire d'autre, sinon que les plumes en perdent la voix, à gueuler la beauté pour des sourds - de méchants et bêtes infirmes. A ne jamais être comme eux !

Spécialement pour ces deux dernières lignes, poing brandi.

Z.

J’avais écrit quelque part, je ne sais plus trop où : l’enfer est pavé de bonnes intentions ; diaboliser un politique, c’est faire de lui le maitre du jeu.
Il faut claquer la porte au nez du diable.
Histoire de dire (et je le pense) qu’il serait trop content de lire ça.
Alors quoi... C’est peut-être une autre tactique, la tienne, de le prendre à revers à son propre jeu ?

Je n’ai pas la solution pour tous, ça ne se saurait peut-être même pas, à quoi bon ?

Dam, circulation fluide au sens propre comme au figuré.

La société scélérate ne nous empêche pas d'être sensible à la beauté de la nature, de transmettre des valeurs essentielles à nos enfants, d'apporter de l'amour autour de nous. Nous devons le prouver par nos attitudes, nous devons inviter à imaginer des voies différentes, nous devons l'écrire si nous sommes poète...nous devons dénoncer aussi, comme tu le fais, Léo et montrer la lumière possible ici sur cette Terre.

Merci à Z, Carmen et Dam pour leurs commentaires.

Alors quoi... C’est peut-être une autre tactique, la tienne, de le prendre à revers à son propre jeu ?

Exactement !

Encore un très beau texte, profond et lumineux.
De ceux qui peuvent rapprocher les contraires. Et je sais (toi aussi) de quoi je parle.
La poésie est là. Dans ces mots qui portent l'universel, ceux qui parlent de ce qui est incontestable.

Nilo, nous.

Oui et moi je veux y voir malgré tout de l'espoir car "le dire" c'est le combattre.


Superbe Léo !

Un très beau texte qui met, à mes yeux, les combats et les révoltes.

Je reste à dire que dans le fond, on est quand même les plus forts, NOUS, ceux qui aiment ce qui entoure et qui bien après des années, des décennies, quand l'homme ne verra plus que les racines, EUX verront encore le ciel.

Un très beau texte.

La colère et l'impuissance en deviennent belles, écrites de cette façon là