Poète... Sale type !

Poète... Sale type !

T'as les mots qui racol'nt sur un' gueul' d'inventaire
Tout en haut sous ton front dans tes yeux d'acajous
Qu'on dirait qu't'as fouillé dans l'tiroir à colères
Qu'on dirait qu't'es tombé d'un nuage à genoux

C'est la rim’ qui t'efface en tes nuits de lumières
Sous la lampe à déprime où t'arrives contre jour
Qu'on dirait qu't'as vendu des visages de misère
Pour du vent qu'on imprime au papier de velours

Avec plein ton chapeau, avec plein ta vitrine.
Plein tes rêv's d'insensés, dans un coin de ton cœur.
Quand ta voix pour casser fait ta rime assassine.
Face à tant d'éventails face aux pleurs pour des leurres .

Dans tes planques halogènes au plancher trop chauffant.
Quand tes mains te retiennent au clavier trop grinçant.
À fouiller dans sa lettre une humeur dans ta veine .
À nous tendre des miettes à nous tendre du vent .

Dans ta langu' sans faux-pas découpée de rancunes.
Dissipant des senteurs des couleurs du plein ciel.
L'aube grise des pleurs où tes yeux se consument.
Des visions camouflées sous un fond d'aquarelle.

T'es du bluff pardonné du brillant dans ton ventre.
Pour tes yeux parsemés de pépites aux éclats.
Pour ton bec azuré des ivresses des encres.
Pour ta min' crève-coeur à la tête des rois.

T'as l'cheveux Rock n'roll et la danse de derviche.
T'as du rêv' maquillé des faux airs du printemps.
T'es du poil à gratter à bouffer du caniche.
À toujours rechercher dans la Rose-des-vents.

C'est la clope que t'oublies enfumé de prières
C'est l'amour qu'a jauni des absences et de toi
Une trace dans tes lign's qu'ont fait l'tour de la terre
Poursuivant ton nuag’ demeuré sous un toit

T'es la mer bavard’ quand les mauves transpirent
Tes qu'un cri qu'on effleure au matin rouge sang
Des goélands au ressac où des gueules chavirent
Où tu chantes les heurts au plus clair de tes dents

À saper du kaki dans tes vertes rengaines
À défendre ta plume…
Il faut bien que tu vives…
À la Une à la haine au drapeau pour les cons
Brancardier dans tes vein's comme coule l'eau vive

Aux syllabes noyées et la mort en sourdine
Aux satires de l'ode à tes sables mourants
Aux paroles qu'on ose à cell's qu'on assassine
T'as la gueul' du hasard à croquer du carcan

T'es pas toi, tu t'consoles
T'es tout l'monde et pourtant
On dirait qu't'es poète, t'es du rêve qui fout l'camp

Un poème qui pourrait se chanter sans aucun problème.

"T'es pas toi, tu t'consoles
T'es tout l'monde et pourtant
On dirait qu't'es poète, t'es du rêve qui fout l'camp"

Magnifiquement dit, trouvé et si vrai quelque part tellement la société s'en fout de la poésie.

J'ai beaucoup aimé aussi cette chanson -ode aux poètes ..
de belles images , authentiques et touchantes

"T'es la mer bavard’ quand les mauves transpirent
Tes qu'un cri qu'on effleure au matin rouge sang
Des goélands au ressac où des gueules chavirent
Où tu chantes les heurts au plus clair de tes dents"

Merci à vous pour votre passage, je pensais que ce texte allait se perdre dans la désescalade du catalogue...

J'ai aimé ce premier jet et le parti pris de la plume. Un langage qui me parle, des alexandrins bien fichus, une justesse de bout en bout. Un bémol sur la musique quand même : parfois les mots 'rognés' percutent bien, parfois on bute/bute/rebute sur un vers à cause de pieds hésitant.

En tout cas une énergie que je retrouverai avec plaisir.

Z.

Merci de ta franchise Zlatko... en fait ce texte n'est pas vraiment un texte poètique avec ses règles stictes, mais un texte de chanson (que personne ne veut d'ailleurs)... Merci aussi pour ta lecture )

J'ai du mal à te "lire", malgré l'envie que j'en ai. Je dois faire des efforts d'élision qui me fatiguent.
Je crois bien que je préfèrerais t'entendre.
Et encore une fois je le dis, trop d'emprunts (ne serait-ce que le titre) à Léo Ferré.
C'est difficile de se faire une place au soleil avec les mots des autres. Surtout quand on semble en mesure de faire avec les siens propres.

Nilo, à t'entendre.

Merci pour tes efforts surhumains Nilo... Ca fait deux fois que tu me dis emprunter les mots de Léo Ferré, ce qui n'est pas interdits que je sache, puise que nous utilisons le même dictionnaire, n'est ce pas ! A moins que tu veuilles prétendre que j'utilise une ou des phrases propres à Ferré, là va falloir que tu commences à tailler tes crayons... Ce texte seul est justement une sorte de réponse gentille au texte de Ferré dans "Poète vos papiers" que je signale d'ailleurs habituellement... Faut pas confondre sonorité et texte emprunté. Léo d'ailleurs lui-même le disait " la poésie, c'est de la musique" . Maint'nant, je te mets au défis de trouver dans ce texte (qui est une chanson) la moindre similitude avec une seule phrase de Ferré (sauf son titre bien entendu) !

Bon, on va se deja assister a des coleres ! ..Peut être que ça evoque "trop" Leo pour Nilo..ce n'etait pas mon cas mais je connais mal Leo. Ceci explique peut etre cela, mais quand on a un "maitre", il est souvent difficile de s'en détacher... En tout cas, jamais ton honnêteté n'a été remise en cause cbello !

A te relire

J'ai aimé cette engueulade enchantée,
inspirée, imprégnée (oui) mais nullement empruntée (non).

Dam, empoignade et poignée de main.

Entre guillemets...

emprunter n'est pas grossier si tu balises comme il se doit ta citation par des "..."
au risque de désenchanter le lecteur qui s'attend naturellement à du très haut de gamme
en l'espèce


"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !".
L-F Céline

bien à toi

ez

j'ai cette impression de parler dans le vide, à devoir me répéter sans cesse... Je précisais plus haut que ce texte est une réponse gentille un peu comme un clin d''oeil au texte de Ferré dans "Poète vos papiers" et que d'habitude je le précisais en fin de texte, comme tu peux le constater en suivant le lien ci-dessous.

poète sale type