Écouter les Pink Floyd sur les rives stériles du Danube

Je remonte à la surface du fleuve
Flux aride de pensées d’inframonde
Que n’ai-je à dire qui ne soit déjà
Répété mille fois par les porcs
Les chiens bâtards bêlant à l’horizon
De toutes les mers stellaires

Prenons bagages et environnements
Une toile à peindre dans les bars bigleux
De la capitale autrichienne
Les bars sont tous les mêmes
Aux quatre incendies du cadran
Des femmes belles comme des putains
Des hommes laids comme l’alcool
Des pas d’enfants dans les réserves

Nous ne sommes pas à Pompéi
Les Pink Floyd sont morts
Comme toi et moi
Dans les âmes l’un de l’autre

Je te regarde te noyer
Dans la noirceur bancale du ciel
Les cercueils s’ouvrent
Et laissent sortir les cadavres
Vagabonds des cœurs insouciants

Je prends des notes, des misères hallucinées
Ainsi se tissent les poèmes, enroulés
Autour de sombres et diligents labyrinthes
En forme de guitares électriques
Et de cuivres volcaniques

Nous ne fumons pas de cigarettes
Aux pieds des centrales nucléaires
Ondes que nous sommes roulées
Dans les pales des éoliennes
On n’écrit pas de poésie
On vit des mots qui n’existent
Que dans les textes apocryphes
Des existences de sorties de secours

Nous ne sommes pas à Pompéi
Les Pink Floyd sont morts
Comme toi et moi
Dans les âmes l’un de l’autre

Je bois le vin dans tes verres sales
Je fume ton tabac brun, j’avale
Tous tes psychotropes
Dans un avenir aussi lointain
Que le passé des résurrections
Je mange mes doigts
Et allume la cire de tes cheveux

Patient dans la salle d’attente
Des organismes funéraires
Il est un chant que nul ne perçoit
Ton esprit qui vole alentour
Grise les murs de ma conscience
J’appelle au silence des pierres
Aux tumeurs des églises païennes

Nous nous reverrons à Pompéi
Où les Floyd ne jouent plus
Où on marche sur d’ignorants cadavres
Pendus aux faîtes des montagnes éternelles
J’appelle à ta voix et la mienne rebondit
Contre les murs falaises de ma déréliction

Après les trottoirs de Babylone tu nous entraines dans les ruines de Pompéi sur une musique des Floyd.
J'aime bien ta façon de nous faire visiter les villes mythiques.

Nilo, qui aimerait tant voir Syracuse.

Les "organismes funéraires " m'inspirent sur ces ruines au final inéluctables.

Syracuse, j'y planche
ce soir peut-être
dernier arrêt avant inhumation

Histoire de te gonfler un peu plus le cou ( tire sur le col du t-shirt ;-D) ...C'est génial!
Je te l'ai déjà dit, il y a quelque chose de la BD belge, du Servais mélangé au style surréaliste de Dali ..
Tu es ce jazz man des mots que j'aime à lire et quand on te connait bien, on sait où le premier vers nous emmènera et on est jamais déçu.
"....Il est un chant que nul ne perçoit
Ton esprit qui vole alentour
Grise les murs de ma conscience
J’appelle au silence des pierres
Aux tumeurs des églises païennes..." >>> cette pudeur-là, ...

^^

J'vois pas pourquoi je me priverais, après l'avoir trouvé en bas de la page 19 des poèmes, de ramener ce texte en haut d'la page 1.
Il le mérite bien.

Dédé.
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PS. J'trouve que vous y jouez pas beaucoup vous à Portés disparus