Le mauvais vin

Le mauvais vin



La poésie avec sa morale, n’est pas d’imaginer ou bien de se prétendre visionnaire, talentueux et avisé , mais de l’écrire sans la morale des autres, comme on vivrait une autre vie, toutes voiles dehors, loin des pensées rangées par ordre ou sur ordre, alors que toute idée contraire se traduisant sous forme d'apophtegme*, est matière à tuer une envie de savoir toute réalité rangée au fond de nos tiroirs... Elle ne s’écrit pas non plus pour être lue par complaisance, comme on boirait du mauvais vin, avec une belle étiquette, à tout miser sur l'esthétique, ou l’emphase ou le style. La poésie, retorse ou malhabile, doit être absente de statuts, de règles, ou de codes de loi. La poésie ; elle se distingue, loin des mots distingués, elle ne s’écrit pas dissimulée derrière la rime, avec des mots choisis, pas plus qu’avec un dictionnaire. Chez elle, il y a ni morale, ni laideur, ni génie, il y a juste un écrivant, et s’en fout pas mal de se savoir faisant partie de ces autres félibres, que l’on ne le lira pas.



*Apophtegme :parole choisie, sentence

J'aime beaucoup ce que tu écris mais sur ce coup, j'aurais + vu ce texte dans le " vide poche"

Le problème avec la morale... c'est que c'est toujours la morale des autres
disait Ferré.
Alors ce texte - qui je pense aurait effectivement plus sa place dans le vide poche (si ce n'est qu'il traite de poésie et que celà justifie sa présence dans les poèmes) - mérite d'être lu (car bien écrit, même s'il emprunte beaucoup) pour ce qu'il est, une sorte de manifeste.

Nilo, sentencieux.