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On me disait
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Lalou
Io Kanaan
Art Dreamer
7 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
On me disait
On me disait :
tu dois suivre ce chemin,
le bon chemin ;
mais je voyais bien le bout de ce chemin
qui n’allait pas bien loin .
Là bas je voyais des foules
au regard cousu de nuit ;
j’entendais la vie perdre son ciel
la tyrannie de la peur distillait,
jour à jour, sa dose de tristesse
prématurée dans les cœurs
en jachère.
Je voyais des blessures noires
saigner en auréoles
mais les saints étaient absents
de ce paradis rassis ;
je voyais des hommes se lever,
qui ne voyaient pas se lever le soleil,
et ils se couchaient
pour ne pas voir la nuit tomber.
Au bout du chemin,
il y avait l’ennui transpirant
de chaque pore de la peau,
les jours malades,
et l’absence,
fauve impuissant
rôdant à corps et à coeur....
Il y avait ces jours qui s’allongeaient sans retenue
et complotaient des désastres parfaits,
la morsure de l’habitude au sourire carnivore
qui pour charmer prend le masque des beaux jours,
et le temps maraudeur,
ce patient rongeur
de la pauvre liberté des coeurs.
Il y avait le silence
que l’on boit comme un vin mauvais
quand il ne reste plus rien, vainqueur
de toutes les réticences ;
il y avait ces bouches muettes figées
sur des sourires de pacotille,
et les hommes entraient dans la vie
comme dans un cimetière,
le coeur en muselière.
Les passants
suivaient le sentier battu,
les pieds gangrenés
dans leurs souliers trop étroits ,
ils n’allaient nulle part,
les pierres étonnées
étaient prises de nausée…
Alors,
autant suivre le vent
même inconstant.
Tes rêves ne te mènent nulle part
chuchotaient des voix obscures ;
capitule donc !
Mais je continuais à tisser mes oripeaux
d’aurore et de nuit,
même trop grands,
ils étaient encore si beaux.
J’ai vu le jour dans un frémissement,
un courant d’air,
un air d’étrangeté à l’oeil,
une étoile dans la bouche,
des archipels de parole au coeur.
Je ne savais pas épeler l’irréversible.
Je chantais comme un oiseau
qui jamais ne se pose
et les épouvantails chômaient,
l’oiseau s’envolait et accrochait
ses ailes à la pointe de la lune
et je les regardais s’agrandir avec la nuit.
Je m’en allai vivre sur le versant barbare du bonheur,
montais à l’assaut des mers mortes,
des portes toujours fermées
et des sourdes barricades ;
je trouvais des certitudes désenchantées
qui avaient envie de partir en fumée....
J’entendais battre le coeur d’un monde affolé,
entre deux naufrages dans ma barque trouée
j’attendais, avec la patience du ciel après la pluie,
entre deux écueils je sauvais mon pauvre bois
à quelque récif luisant d’amour ;
je m’égarais, et mes pas
toujours prenaient l’autre chemin.
Malgré les blessures béantes comme des fruits murs,
ma nuit repoussait les aurores mortes
toujours un peu plus loin.
Alors,
autant suivre le vent
même inconstant.
Mon coeur s’allongeait au lit de mes rêves
et me parlait dans une langue inconnue :
je l’écoutais, il épanchait sa rumeur,
un trop plein de je ne sais quoi,
aux soirs apaisés,
il était lutin, conteur, mage, et un peu sorcier,
chassant les ombres à la vitre froide,
battant de ses ailes multiples.
Il fut des jours où mon coeur fatigué
cherchait l’ombre, sa compagne, sa soeur,
et il avait parfois l’envie d’aller se coucher
comme un chien solitaire dans un fossé,
oublier le monde usé…
mais quand le vent se lève
aujourd’hui
le coeur a des sursauts imprévus,
et parle encore,
encore, et,
dans ses plis et replis,
c’est une belle histoire
que je lis,
qui jamais
ne finit.
tu dois suivre ce chemin,
le bon chemin ;
mais je voyais bien le bout de ce chemin
qui n’allait pas bien loin .
Là bas je voyais des foules
au regard cousu de nuit ;
j’entendais la vie perdre son ciel
la tyrannie de la peur distillait,
jour à jour, sa dose de tristesse
prématurée dans les cœurs
en jachère.
Je voyais des blessures noires
saigner en auréoles
mais les saints étaient absents
de ce paradis rassis ;
je voyais des hommes se lever,
qui ne voyaient pas se lever le soleil,
et ils se couchaient
pour ne pas voir la nuit tomber.
Au bout du chemin,
il y avait l’ennui transpirant
de chaque pore de la peau,
les jours malades,
et l’absence,
fauve impuissant
rôdant à corps et à coeur....
Il y avait ces jours qui s’allongeaient sans retenue
et complotaient des désastres parfaits,
la morsure de l’habitude au sourire carnivore
qui pour charmer prend le masque des beaux jours,
et le temps maraudeur,
ce patient rongeur
de la pauvre liberté des coeurs.
Il y avait le silence
que l’on boit comme un vin mauvais
quand il ne reste plus rien, vainqueur
de toutes les réticences ;
il y avait ces bouches muettes figées
sur des sourires de pacotille,
et les hommes entraient dans la vie
comme dans un cimetière,
le coeur en muselière.
Les passants
suivaient le sentier battu,
les pieds gangrenés
dans leurs souliers trop étroits ,
ils n’allaient nulle part,
les pierres étonnées
étaient prises de nausée…
Alors,
autant suivre le vent
même inconstant.
Tes rêves ne te mènent nulle part
chuchotaient des voix obscures ;
capitule donc !
Mais je continuais à tisser mes oripeaux
d’aurore et de nuit,
même trop grands,
ils étaient encore si beaux.
J’ai vu le jour dans un frémissement,
un courant d’air,
un air d’étrangeté à l’oeil,
une étoile dans la bouche,
des archipels de parole au coeur.
Je ne savais pas épeler l’irréversible.
Je chantais comme un oiseau
qui jamais ne se pose
et les épouvantails chômaient,
l’oiseau s’envolait et accrochait
ses ailes à la pointe de la lune
et je les regardais s’agrandir avec la nuit.
Je m’en allai vivre sur le versant barbare du bonheur,
montais à l’assaut des mers mortes,
des portes toujours fermées
et des sourdes barricades ;
je trouvais des certitudes désenchantées
qui avaient envie de partir en fumée....
J’entendais battre le coeur d’un monde affolé,
entre deux naufrages dans ma barque trouée
j’attendais, avec la patience du ciel après la pluie,
entre deux écueils je sauvais mon pauvre bois
à quelque récif luisant d’amour ;
je m’égarais, et mes pas
toujours prenaient l’autre chemin.
Malgré les blessures béantes comme des fruits murs,
ma nuit repoussait les aurores mortes
toujours un peu plus loin.
Alors,
autant suivre le vent
même inconstant.
Mon coeur s’allongeait au lit de mes rêves
et me parlait dans une langue inconnue :
je l’écoutais, il épanchait sa rumeur,
un trop plein de je ne sais quoi,
aux soirs apaisés,
il était lutin, conteur, mage, et un peu sorcier,
chassant les ombres à la vitre froide,
battant de ses ailes multiples.
Il fut des jours où mon coeur fatigué
cherchait l’ombre, sa compagne, sa soeur,
et il avait parfois l’envie d’aller se coucher
comme un chien solitaire dans un fossé,
oublier le monde usé…
mais quand le vent se lève
aujourd’hui
le coeur a des sursauts imprévus,
et parle encore,
encore, et,
dans ses plis et replis,
c’est une belle histoire
que je lis,
qui jamais
ne finit.
Art Dreamer- MacaDeb
- Messages : 13
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: On me disait
une belle découverte que ton "chemin" , englué de questions et de méandres.
A te relire,
A te relire,
_________________
LaLou
Re: On me disait
Des longueurs et des lourdeurs au début.
Puis ça se fluidifie, comme si la vie coulait de source après la débâcle.
Nilo, je t'ai suivi.
Puis ça se fluidifie, comme si la vie coulait de source après la débâcle.
Nilo, je t'ai suivi.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: On me disait
tu es écrivain ? poète ?
c'est très bien !
moi, je ne suis rien, j'écris pour le plaisir ...
c'est très bien !
moi, je ne suis rien, j'écris pour le plaisir ...
Art Dreamer- MacaDeb
- Messages : 13
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: On me disait
Celui des autres compte aussi puisque tu publies ici.Art Dreamer a écrit:moi, je ne suis rien, j'écris pour le plaisir ...
Ceci dit je n'ai pas l'impression d'avoir été désagréable.
Nilo, mais c'est trois fois rien.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: On me disait
Je pense au contraire que tu n'as pas été désagréable,Nilo, ceci dit j'ai eu la même impression que toi mais je suis allée jusqu'au bout et j'ai aimé ...
printemps d'avril- MacadMalade
- Messages : 357
Date d'inscription : 09/01/2011
Age : 67
Localisation : québec au québec
Re: On me disait
Peut être en tout petit peu long, du coup les images les plus fortes risquent d'être perdues dans le flux ? Maintenant, c'est juste une impression perso.
J'ai aimé entre autres cette figure d'épouvantail qui se tourne les pouces au détour du chemin où clopinent les passants aux pieds gangrenés dans leurs souliers trop étroits.
J'ai aimé entre autres cette figure d'épouvantail qui se tourne les pouces au détour du chemin où clopinent les passants aux pieds gangrenés dans leurs souliers trop étroits.
franskey- MacadAccro
- Messages : 599
Date d'inscription : 23/03/2011
Re: On me disait
Désolé de te le dire, Art Dreamer, mais tu es bien un poète (vacherie ou
compliment ? Tu choisis). Tu aimes la poésie, tu en as beaucoup lu et
même tu en écris, pour preuve ce "On me disait"...
compliment ? Tu choisis). Tu aimes la poésie, tu en as beaucoup lu et
même tu en écris, pour preuve ce "On me disait"...
Jean- MacadAdo
- Messages : 88
Date d'inscription : 30/08/2011
Age : 63
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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