schizophrénie (A momentary lapse of reason)

Le ramoneur attend à la porte de l'aube,
mes dégats cérébraux de confort engourdi
devenus de la suie en un rêve étourdi,
quand la nuit se met nue en retirant sa robe.

Et toi, de mon désert, enlève tes mains sales;
tu n'auras plus sur moi l'éclat des diamants fous,
une autre brique tombe et le mur on s'en fout
car ma raison se perd aux fosses abyssales.

Un oreiller de vent où les flamants s'endorment
attise des échos si loin dans le tournant,
si quelqu'un est là bas sur l'astre continent,
dites lui d'éviter les champs de chloroforme.

Sur l'obscure côté de la lune endormie,
hé toi ! là dans le froid, dans le charriot du ciel,
écoute la guitare à l'éther essentiel,
aux loupes des secrets invente l'alchimie.

Est-il une matrice où je pourrais renaître,
un ventre de tièdeur qui voudrait m'accueillir ?
à l'ombre ce matin revenue assaillir
cette âme au fond de moi, que puis-je lui promettre ?

Très beau texte mais où il manque à mon avis le désespoir, en tout cas je ne le sens pas...

printemps d'avril a écrit:Très beau texte mais où il manque à mon avis le désespoir, en tout cas je ne le sens pas...

merci pour cette remarque, du coup j'ai ajouté une cinquième strophe qui devrait correspondre à ce manque d'espoir

Cette cinquième strophe est en effet essentielle, quand on connait les tourments dont souffre la personne schizophrène. Il y a des moments d'accalmie où la vie retrouve son attrait, mais hélas, sans traitement le malade retombe dans ses troubles.

J'ai bien aimé lire ce poème.

De l'avis de mes amies ...dur sujet que je connais malheureusement assez bien.

Ne promet rien à ton âme car, si elle existe, c'est elle qui est ta promesse.

Tu fais erreur l'ami ce n'est pas à l'âme que je cherche quoi promettre mais à l'ombre qui l'assaille

un texte qui me parle (forcément je pourrais dire)
très belle dernière strophe
et ce mot quelque part : la matrice !
a te lire

Nul besoin de souffrir de schizophrénie pour saisir la pertinence de ce poème. Un bon moment de lecture.

Merci Marc et Léo, il y a autre chose dans ce poème que personne n'a encore découvert

"Une autre brique tombe et le mur on s'en fout"
Belle image, qui renvoie aussi pour moi à ce mur sur lequel on se fracasse parfois régulièrement la t^te...

Un texte qui fonctionne bien, rythmé, sympa.

franskey a écrit:"Une autre brique tombe et le mur on s'en fout"
Belle image, qui renvoie aussi pour moi à ce mur sur lequel on se fracasse parfois régulièrement la t^te...

Il y a même un moment où il cesse d'exister

je suis étonnée que personne n'ait vu que ce poeme en dehors de traiter un sujet grave touchait à l'univers cosmique que pink floyd a elaboré tout au long de ces albums. La parenthèse du titre évoque leur dernier album et le texte de ton poeme révèle bien d'autre titres . Bravo pour ce "travail"

Merci pour cette cinquìème strophe, elle est magnifique ! La matrice...

Merci à vous 2, effectivement j'ai utilisé une partie de leur univers pour construire ce poème

Ce qui est marrant, c'est que c'est à la fois un hommage à la musique des Floyd et en même temps l'ode désespérée d'un miroir tournant.
Et merci à printemps d'avril pour t'avoir fait écrire la dernière strophe.

LCbeat a écrit:Ce qui est marrant, c'est que c'est à la fois un hommage à la musique des Floyd et en même temps l'ode désespérée d'un miroir tournant.
Et merci à printemps d'avril pour t'avoir fait écrire la dernière strophe.

Merci, effectivement j'essaye parfois d'écrire des choses à "double entrée"