Ils se jettent dans la scène.

capodastre Sam 14 Juil - 22:54

Avant de se jeter dans la scène
Plancher noir encombré de retours sur soi,
Quand le dark va d’or aux musicos fébriles
Aux doigts grillagés de portée
Sur des guitares dont les hanches les invitent,
Il y a du silence dans les têtes.
Il a des regards habités de notes et le trou, là,
Dans l’estomac vide de trop-plein,
Où bourdonne le bourdon d’une basse virtuelle.

Puis
Naissent des bruits, des amplis testent leur testostérone
Les claviers sourient de toutes leurs caries ordonnées
Les saxos brillent de leur or cuivré
La distorsion prépare son galop entre les oreilles
Les egos s’accordent aux cordes
Et

Soudain

Les musicos basculent dans la lumière folle
Oublient
S’oublient
Jouent
Transmettent
Quelque chose d’indéfinissable
Une transe avec danse comme ne l’a pas dit Prévert
Des mains claquent dans une communion païenne
Ils se sont jetés dans la scène
Le son les noie
Ils se dissolvent…

La musique a un corps qui ondule immense multiforme aussi loin que la porte les Watts jusqu’à ce que la lumière qui se tord à son gré en souligne les rondeurs ou les crépitements follement totalement mouvante avec des doigts comme des croches sur nos neurones saturés qui se cognent à nos tempes

Puis, à plus soif, qund nous sommes haletants, la Musique se tait dans un silence peuplé de ses fantômes qui n’en finissent pas de se réinventer dans un écho qui disparaît au fond de nos consciences…

Et les musiciens meurent.