La fable du faible

J'aimerai beaucoup vous entretenir

De ce mal qui m'emprisonne

Qui fait que je bafouille quand je respire

et qui fait sourire les connes

Quand la vie me donne de doux plaisirs

je ne reste pas sur la plate-forme

Je pars pour quitter cet empire

Trop grand pour moi au minimum.



Voici la fable du faible

qui s'envole dessus la plèbe

La plèbe




Je merde tellement et j'éclabousse

les belles âmes près de moi

tout est calme, montent les secousses

je suis un singe la tête en bas

perdu au milieu de ma brousse

j'attends comme un regard de toi

une dernière chance, un coup de pouce

Je fais comme ci c'était ton choix.




Voici la fable du faible

perd le contrôle, crie « à l'aide »

A l'aide!




J'isole chacune de mes peines, m'unis avec

implosants éclats de rires, coupants

tue la poésie, pense au sacrifices aztèques

au secours, au second tour il n'est plus temps

en attendant, une minute l'orgueil au sec

Derrière les oiseaux de proies, s'étale calmement

le dernier ciel suspendu à leurs becs

Dans un froissement d'aile fini le vent.




Voici la fable du faible

chute folle, get dead!

Get dead.

Très émouvant, j'applaudis.

spandrell a écrit:

J'isole chacune de mes peines, m'unis avec

implosants éclats de rires, coupants

tue la poésie, pense au sacrifices aztèques

au secours, au second tour il n'est plus temps

en attendant, une minute l'orgueil au sec

Derrière les oiseaux de proies, s'étale calmement

le dernier ciel suspendu à leurs becs

Dans un froissement d'aile fini le vent.

Intéressant ! Cette strophe me plaît beaucoup.

Dans un souffle les mots se mettent à crier - et ils ne nous laissent plus indifférents. Ton poème - un coup de coeur . Merci ! Solweig

Oh ce poème !!! Cette envolée, ce lyrisme, ce cri du coeur désabusé, cette apostrophe en pleine tête du lecteur, cette universalité au centre des préoccupations de tout un chacun , cette pâmoison consciente et percutante et précise et sommaire, cet idéal à atteindre -pensé inatteignable et rendu visible, cette fraîcheur contemporaine du vocabulaire, des images, des sonorités, ce modernisme prenant part au plus profond de la tradition poétique, la renouvelant, l'assaillant de nouveaux concepts surprenants, inimaginables, indicibles même, et cette volonté, cette fougue, cette interprétation, cette relique toute neuve - sortie tout droit d'un fleuve léthéen pour franchir l'Elysée et sacrer le poéte, ce sacre apporté au poète, aux poètes. Merci !

Je deteste le cynisme..


Un bel écrit Span, sans prise de tête et nature comme tu sais, toi, l'être .

Quelle force poétique pourtant à la lecture de cette fable du faible ! Tu nous offres ici ton coeur mis à nu et ce courage, cette générosité, cette lucidité des sens en éveil est la preuve d'une âme authentique à l'écoute de ses vibrations et de son pouvoir sur le réel.