Distorsion

crève-moi les yeux
je ne ris pas
mon cœur est sale

égorge-moi dans le jour

tout m'oppresse
tout s'émousse

je bave
je saigne
d'une douleur épouvantable

apporte-moi la délivrance
la fougue la clémence
Le souffle d'or
des nuits satinées

apporte-moi la fulgurance
l'ultime défi du silence

je suis celui qui pleure
celui qui brûle
celui qui rampe
de n'avoir jamais su parler

délivre-moi du monde
des morsures du temps
des romances sordides
aux ivresses fanées

délivre-moi du monde
des colombes hurlantes

tu sais très bien que je t'aime
que tu m'aimes
et qu'il n'est plus question
de se pencher
sur nos difformités

Douloureusement magnifique.
Un coeur qui saigne et qui se broie d'aimer...
Ou je transfère un peu, peut-être.
Merci, léo, d'avoir partagé ce poème.

Superbe Léo, oui ...douloureux mais c'est souvent ce qui rend les mots sublimes.

Sinon :

J'ai lu ce cri, Léo.

L'âme est belle qui crie à l'amour, à la vie, et le poète dans sa sensibilité à vif trouve les mots pour le dire.

Le partage des sentiments est quelque chose d'important et ce poème, sous ses allures de souffrance raconte combien il est dur et difficile d'aimer.

Un très beau poème bien construit qui touche la lectrice que je suis.

Juste pour dire, Léo, que ce mot "distorsion", auquel je ne pensais pas particulièrement avant d'avoir lu ton poème, revient plusieurs fois par jour dans mes lectures et donc dans mes pensées.

La souffrance de l'amour fait écrire de fort belles choses...

Swann,

Léo au pied du mur… c’est le pied !

moi j'ai trouvé le mot qui installe le silence : Nom de dieu !

Dam, dans ses p’tits souliers, même que je suis pieds-nu.

Depuis longtemps je ne t'avais pas lu.
J'avais oublié ce que sont les mots de la douleur quand ils se font automédication pour redresser les doigts tordus...
Beau texte.

Nilo, rhumatisant.