Vie (au présent).

C’est une nuit de plomb - comme les mots sont lourds,
Et lourdes les pensées brassées avant le jour...
Les amis malheureux qui n’ont cesse de rire,
Ceux qu’une vérité brutale fait mentir
Et celle qui disait, d’une petite voix,
Que les beaux souvenirs ont jaunis sous ses doigts.

Toute chose m’ennuie... la lecture, le chant,
Manger, boire, fumer, souffrir en me cachant,
Mes organes m’ennuient, mon chagrin me fait honte,
Né d’avoir trop pensé, creusé, donné des comptes
Aux clameurs qui me poussent encore à m’épancher...
Muse, que j’aimais bien ! Je m’en vais te cracher
L’amour et le déni, le culte - le dégoût ;
Je m’en vais te brûler, rendre les coups aux coups !
Ce poids, qui a brisé toutes mes vraisemblances,
Anéanti ma vie, mes rêves et mes chances
D’être adulte, compris, de penser au futur,
Plutôt que de couler dans tes flots, ton azur
Où je me laisser aller, où je me laisse vivre ;
Les autres vont devant, et je n’ai qu’à les suivre.

Tu m’as donné le son, l’étendard à brandir,
Dans chaque poing le mot que je fais retentir
Au-delà des visions ; les quatre points d’espace !
Et lentement, le long des nuits, le temps qui passe
M’apprend cette douleur lancinante des cimes.
Le poète est rendu coupable de vos crimes,
Hommes, femmes, vivants, agonisants, ou morts ;
Il porte sur son dos le charnier de vos corps,
Il porte sur le front l’infamie de l’espèce,
Guide des coeurs brisés, chantre de la détresse ;

Enfin, dans ce combat qui le pousse à rêver,
Dans l’osmose de rêve et d’amour mélangés
Il change de regard et d’humeur à loisir,
Tour à tour cabotin, maréchal des Empires,
Pianiste, vagabond, éboueur de regrets,
Visiteur des enfers, prophète du Sacré !


Z 25 10 09

La richesse de tes textes m'étonne et m'enchante toujours.
Les mots suivent les mots, se répondent s'entrechoquent, provoquent la lecture, demandent le respect.

Tour à tour cabotin, maréchal des Empires,
Pianiste, vagabond, éboueur de regrets,
Visiteur des enfers, prophète du Sacré !

Nilo, moi même.

Zlat, tu as beaucoup de talent mais ne grandis pas si vite !
"C'est déjà fait" me répondras-tu

Je le sens...

H.

vraiment tres bon. le carcan du texte trompe les images parfois

que dire de plus que je ne t'aie déjà dit ?
que ton talent est là, évident ...
que tes textes sont superbes, riches, intelligents ...
que c'est un vrai bonheur de te lire ...
et je risque de me répéter pour les prochains !
Yzaé

Alors la !!!
Chapeau bas Z !
Quoique tu puisses en penser, quoique tu puisses penser de "nos avis", tu vois bien que la voix du poète se lève toujours ..parfois même contre elle même...
Aller au delà de ce "passage forcé ", comme une nouvelle naissance ...c'est toujours douloureux.

Lalou touchée plus que jamais

un vrai talent, une plume sublime, les mots en coulent comme l'eau d'une source à laquelle nous rêvons de nous abreuver...qu'une seule chose à dire: encore!

merci Z.

la louve

Merci de votre passage. Vos avis me touchent et me font avancer !

Z, de-ci, de-là.

le poète a lourd à porter. Normal, il est sensible à tout ce qui passe. Il est passage, passeur et passager...plus grave que léger. Peut-être, si tu t'attardais moins à une forme contrainte, le fonds pourrait prendre un meilleur visage encore.

Il y a des poèmes que l'on ne peut que relire et surtout les soirs de doute parce qu'ils nous apportent, parce qu'ils nous aident tout simplement, parce qu'ils nous font nous sentir moins seuls.

Ce que j'aime d'abord, c'est l'expression des sentiments, proches ou lointains, ce voyage infini ou la surprise n'est pas de mise, car seul le voyage compte, on en profitera après.

Dam, avec un mois de retard

Clic...et Up ! bien volontiers.

Lalou fan

c'ets le mur à dédé qui a bon gout !!!

^^...OUi au présent !!

Un ravissement ! et, sirène sur la banquise, ça rime !

Poème existentiel, à tendance existentialiste.

Dam, why not ? Set the controls for the heart of the sun Respect !

Le mur à Dédé est une machine révolutionnaire qui plonge sous le macadam et y retrouve des perles!

Ce n'est pas la faute à Voltaire mais celle au Mur à Dédé.

Nilo, petite frappe.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quatorzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

je me tais et je déguste !

relecture de ce texte.
j'ai l'impression d'une "vie" du texte, quasi surnaturelle
et je me demandais ou était le quotidien, le monde "non rêvé" ?

j'aime particulièrement celui-ci` :

Tu m’as donné le son, l’étendard à brandir,
Dans chaque poing le mot que je fais retentir
Au-delà des visions ; les quatre points d’espace !
Et lentement, le long des nuits, le temps qui passe
M’apprend cette douleur lancinante des cimes.
Le poète est rendu coupable de vos crimes,
Hommes, femmes, vivants, agonisants, ou morts ;
Il porte sur son dos le charnier de vos corps,
Il porte sur le front l’infamie de l’espèce,
Guide des coeurs brisés, chantre de la détresse ;