Regarde mieux notre temps

Ne pas être sur une page de nos vies
c’est un crime
c’est comme enfermer dans un tiroir
nos avis de recherches - la nuit s’ennuie…
on avait il y a cent millions d’années
plus ou moins de soucis – le visage pâle ne dévoile plus
de signes de détresse…

comment va ta tante ?– quand je l’ai vue
elle était déjà morte – j’ai enterré mes pensées
elles étaient moroses pourtant l’est se levait
dans le soleil brillant des armes
à présent il se couche habillé de pourpre qui coule
sur nos mains des souvenirs qu’il faut voiler
on cherche toujours quelqu’un – son nom sonne
à peine dans notre mémoire se dessine des traits d’union
entre les phrases prononcées et celles dans notre imagination

viens vivre – c'est le seul message que mes lèvres tracent
sur la porte de l’enfer – la boite noire n’enregistre plus...

viens, nos désirs sont déjà à la retraite
peut être en retrait de nos vies
(comme si j’en avais plusieurs)
c’est fini la lecture des pseudo-philosophes
je ferme les yeux sur les crimes d’âmes
seuls ceux du corps sont actuels
– la statistique en parle déjà trop
je t’écris de l’autre côté du soleil
la lumière n’est pas encore éteinte
mais prends garde à toi –
et mets toi sur la pointe des pieds
tu verras beaucoup mieux notre temps

13/11/2012 Sablé

Voilà encore un beau poème et toujours ce plaisir de retrouver ta façon d'écrire
qui me plait.

La chute est très belle.

J'ai besoin de lire plusieurs fois, Solweig. Chaque lecture me permet de rentrer un peu plus dans le poème, même si je suis conquise dès la première lecture, mais il faut fouiller encore !

Superbe texte pour moi...

C'est pour cela que tout a un sens ici.

Merci Solweig.

Charme étrange des images qui s'enchaînent, et jouent à cache-cache avec notre esprit. On croit être ici et l'on est ailleurs, on croit comprendre et on s'égare, on croit tenir un bout et tout s'effile ! et comme l'enfant on se met sur la pointe des pieds pour aimer du bout du coeur cet univers.

Je me mets tout de suite sur la pointe des pieds.