Le champ des signes

Je vais te raconter une histoire...

j'avais oublié qu'il faut toujours courir
avant d'avoir peur
qu'il ne sert à rien de se maintenir en équilibre
si tu ne te souviens pas d'elle

loin, dehors, sur les plaques de neige
la saison termine ses derniers échecs
c'était une façon de se dire au revoir
sans regarder l'horizon, sans voir les empreintes
diluées dans l'espèce

j'avance mes pions dans la métaphysique des corps goinfrés de silences et d'ordinaire
on dit qu'il vaut mieux reculer que se perdre, on dit qu'il vaut mieux sodomiser l'espace que d'accepter les broutilles
j'écoute le blues de ceux que je ne connais pas, à qui je n'aurais rien à dire
voix enflées, hurlant peine et souffrance, je suis l'atavique séduisant l'immobilité des spectres
on sonne, j'attends

tout est question de phase, les phrases ne sont mauvais augure que bêtes de foire
je l'écoute, elle laisse ses pieds flotter dans le vide
que nous avons crée, il coule un vin mauvais dans l'habitacle des voitures
jeté comme un velours assourdissant
plein du régime des sexualités alimentaires. Nous étions vivants, nous
sommes devenus vernaculaires

l'homme explose : il ne reste que des baguettes d'un bois vérolé

puisqu'il faut chuter, alors je me tais, j'entends les pas du monstre
gravir sans se plaindre les marches du cimetière découpé dans la lune
combien d'âmes peuvent tenir dans un seul corps ?, me demande-t-elle

Nord Nord Nord, Nord
statue composite, je laisse mes mains traîner sur l'affiche
de la rétrospective Giacometti, la solitude est un poème qu'on n'a pas encore écrit
m'entendrais-tu crier si je baisais une blonde ?

panser la sclérose, allumer la route, décolorer les musiques
vider les camps où gémissent les corps
et s'enrouler dans des hôtels de passe les soirs de pleine lune

la nature psychanalytique des miroirs transitifs
me fend le verbe plus tentaculaire que ses bras d'outre-tombe
qu'on m'égorge si m'imaginer près d'elle
ne me rendait pas fou, je suis l'ivresse des traques quotidiennes

et le silence des vestiges que l'on dit : ce n'est pas la réalité !

Bonne nuit mademoiselle B

Cette demoiselle imaginaire ou réelle t'emporte vers une poésie aux vers décuplés, gigantesques !

C'est une réalité poétisée ! J'aime beaucoup.

splendide

Tu n'es pas là pour le moment ( et je sais pourquoi )

Alors j'ai cherché à te lire là où je n'étais pas encore allée.

En voilà un qui a son pesant d'or et comme le dit Marc : SPLENDIDE!!!

Mais entre ( ) on pense encore avec Jeo à ce fameux poème :

" Chérie mache ....."

Hum! hum !

Au plaisir de te lire et aussi de TE LIRE !!! si si

Je ne saurais dire pourquoi mais j'aime particulièrement cette strophe où  la souffrance est ressentie mais non dite :


j'avance mes pions dans la métaphysique des corps goinfrés de silences et d'ordinaire
on dit qu'il vaut mieux reculer que se perdre, on dit qu'il vaut mieux sodomiser l'espace que d'accepter les broutilles
j'écoute le blues de ceux que je ne connais pas, à qui je n'aurais rien à dire
voix enflées, hurlant peine et souffrance, je suis l'atavique séduisant l'immobilité des spectres
on sonne, j'attends

Chantal