Qui t'écoute encore quand tu chiales après ta dose d'amour ?

Qui t'écoute encore quand tu chiales après ta dose d'amour ?

tu voles sans répondre aux questions
tu te sens trop vieux ce soir
y a bien qu'les mômes pour t'regarder
comme si tu faisais encore parti du monde

les nuits sont toutes les mêmes
à chanter pour les autres
les nuits sont toutes d'ailleurs
t'es sur le quai des trains immobiles
mais y a pas une femme
pour t'emmener dans son royaume

y a le temps qui frissonne dans le corridor des âmes
tu te dis qu'les fantômes ont le goût des fins de saison
et qu'il faudrait qu'on t'récupère là
sans te poser trop de questions

tu vois passer des oiseaux de mauvais augure
t'es tout seul, t'arrives plus à t'échapper
tu craches des clowns qui font plus rire personne
y a plus que les blessures et les cœurs brisés
pour te raconter des histoires

tu rêves d'une chambre avec vue
où les poignards seraient des sourires
dans la coursive des laissés pour compte
où les souvenirs sont des pumas qui s'envolent

t'as oublié tes clés dans la cuvette des chiottes
sur l'autoroute A7
c'est des images qui filent à travers les vitres
sans rien pour les retenir
t'avances sans filet au-dessus du Grand Vertige
avec la peau qui tremble et les os qui rampent

avant de coucher tes derniers sous-sols
avant de laisser ta mémoire sur une balançoire
dans le jardin des enfants qui glissent
avant de ne plus être capable de croire en rien
tu la regardes danser toute la nuit
comme une funambule avec sa gueule d'icône

pour ceux qui s'arrachent des cauchemars
en regardant le jour se lever
pour celles qui ont détruit les feux des campements
en regardant le jour se lever

Un texte empreint de gravité et de dérision qui m'a rappelé les rapports durs mais forts de Charlie Parker 'Bird' avec la vie.

Dam.

un tés beau texte-comme souvent, très souvent- et je crois n'avoir rien à dire de plus.
je passe la parole a qq1 d'autre, bien plus intéressant que moi, que nous:

"le bonheur m'a désapprit l'espérance"
Hölderlin

dans ce texte, traîne la solitude d'un être perdu dans les dédales de
son imagination, qui serait la plus confortable.

Combien de regrets , d'oublis, de manque ?

"tu craches des clowns qui font plus rire personne"

Ce vers m'a interpelée tellement il décrit à lui seul
les tourments qui n'amusent personne !

Comme très souvent, j'ai aimé te lire
Plonger dans tes pensées à la recherche
des miennes.

Je dirais que le manque st véritablement
le pire ennemi de l'homme.

Vive le Blues !

Vive le blues
Vive le jazz
Vive la douleur vive
...

Merci de vos lectures

tu la regardes danser toute la nuit
comme une funambule avec sa gueule d'icône

Et comme le dit Franskey : Vive le blues !

Très beau texte, dans une veine différentes de ce que tu écris le plus souvent.

Nilo, cet air te va si bien.