T'as pas choisi les ombres...

T’as pas choisi les ombres aux prémices de ta vie, t’as rien choisi d’autre que le sang qui coule a flot dans tes veines rouges.
Tu sembles tenir bon sous le regard aigri des hécatombes blafardes des nuits sans visages.
Qui a changé cet homme en monstre torturé ?
Tes pensées sont atroces et tu blêmis de les ressentir dans ta propre chair comme une blessure éternelle de ce que tu es, semble être, tend à être.
Tu n’as pas de nom, tu n’en as plus depuis longtemps. Enfermé dans la solitude sourde et aveugle de tes murs trop blancs, tu descends chaque jour un peu plus dans les catacombes du désespoir. Ta lumière n’a plus de couleur, ta couleur plus de lumière et tu ne ressens la vie qu’en touchant celle des autres., qu’en la volant .
Toutes ces vies indécentes, ces rires a gorge déployée te donne la gerbe.Ces sourires, ces cheveux blonds, la légèreté même te fait suffoquer. Tout ce que tu n’as pas et n’aura jamais qui s’étale la sous tes yeux noirs, toutes ces vies qui ne te voient même pas, qui ignorent même jusqu’à ton existence. D’ailleurs en as tu une ?
Dans ce tumulte immonde qui inonde chacun de tes jours, rien de bon, rien d’agréable, rien de beau.
La laideur t’enlace chaque soir devant la glace, et tu observes tes cheveux disparaîtrent
inexorablement au même rythme que tes dents .Cela te réjouit presque d’atteindre doucement la laideur parfaite, celle qui fera encore plus fuir toutes ces vies alentours, celle qui engendre jusqu a la peur.
La peur voilà ce qu’il te reste .Voilà ton royaume, là tu excelles.

T’as pas choisi les ombres aux prémices de ta vie. T’as juste été brimé, coincé, ecartelé entre tes désirs et leurs punitions.
Alors ton coeur ne bat que sous la souffrance abjecte que tu vois suinter de leurs prunelles , lorsque implorantes, elles te supplient de les laisser en vie .

ouououfffffffffffffff, encore un texte que je prends en plein ventre, en plein coeur, plein les tripes !!!
je m'y retrouve tellement !!!
et c'est bien qu'il y ait des gens comme toi, Lalou, pour comprendre ...
c'est tellement rare !
biz
Yzaé

C'est souvent que passe ce type de mots dans nos têtes quand nous croisons toutes les transparences du monde vivant.

Une veine d'un noir profond. Un scanner terrible et précis...
Une pensée pour Eluard :
"Je sors au bras des ombres,
Je suis au bas des ombres,
Seul.
La pitié est plus haut et peut bien y rester"

Tiens, un texte qui m'avait échappé et qu'une plongée dans la méthode Missing de Dédé m'a permis de découvrir et d'apprécier.

Nilo, mise en lumière.

Ouhla...desfois j'me fais peur!

Merci à tous puisque je ne l'avais fait.

Bientôt un an. Et pourtant ce texte mérite mieux que cet oubli.
Heureusement que Le Printemps de la Prose lui donne une nouvelle chance.

Nilo, scyalitique.

Wah, ça c'est un texte intense...!

Sasvata, sous le choc

Voilà, voilà, voilà... à quoi sert " le printemps de la prose"..

A me rappeler que sur Macadam , y a plein de choses très chouette et ici, c'est un bel écrit de Lalou.

Merci Dédéééééééééééééééééééééé

Merci aussi à Lalou pour nous combler dans nos lectures.

Sylvie

Puissant ! ce texte prend au ventre, je l'ai lu avec une douleur qui n'a cessée de monter jusqu'à la fin... sombre et efficace

Un texte dont la lucidité est amplifiée par la noirceur de celui qui ne voit rien. Un cri contre le pire des fléaux qu'est l'aveuglement.

Dam, j'y reviens souvent.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Deuxième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant sans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.