Pourrai-je m'endormir au bout du crépuscule ?

Nilo Sam 3 Aoû - 12:40

Pourrai-je m'endormir au bout du crépuscule ?

Où sont-ils donc partis les moutons et les princes
Qu'on voyait quelquefois rien qu'en levant les yeux
Dessiner sur le bord de la voute des cieux
Une étoile à grands traits que la moindre pluie rince
Mélangeant les couleurs dans le noir de la nuit
Pour qu'au lever du jour au réveil d'un enfant
Du fond de l'athanor brillant d'un vif-argent
Se lève pour lui seul un grand soleil qui luit ?

Où se sont-ils cachés les tout derniers poètes
Que les ailes d'un ange abritaient du courroux
De tant de dieux jaloux de leurs amours défaites
Ecrites à l'encre bleue des mots de l'amour fou
Que se renvoient les murs où se forge l'écho
Qui vient carillonner aux clochers des églises
Le refrain lancinant des chansons mal apprises
Que des enfants de chœur vendent sous le manteau ?

Que sont-ils devenus les soldats de fortune
Qui partis à la guerre au pays des dragons
Ont fait feu de tous bois pour tuer leurs démons
Sans jamais parvenir à oublier la brune
Qu'ils avaient laissée là sur le quai d'une gare
Avant de s'embarquer dans le dernier wagon
De ce train qui partait vers le loin nulle-part
Que connaissent si bien ceux qui n'ont plus de nom ?

Vers où sont-ils partis ces trains du bout du quai
Emportant avec eux les rêves délabrés
De centaines de vies qui croyaient se refaire
Au lointain paradis d'un secret cimetière
Envahi d'herbe folle et de pierres sans nom
Abritant le repos des âmes sans vergogne
Qui avaient renié tout leur passé d'ivrogne
Pour tenir dans leur main la main d'une Manon ?

Pourrai-je m'endormir au bout du crépuscule
Quand le ciel descendra en bas de l'horizon
Faisant s'éteindre en moi la flamme des passions
Au vent mauvais du soir quand le souffle s'annule ?
Qu'aurai-je retenu alors de tous mes rêves ?
Les mots de l'amour fou, un sourire de femme,
Le rire d'un enfant ou le fracas des drames ?
Que reste-t-il de nous échoués sur la grève ?

Nilo.

léo Dim 4 Aoû - 22:26

Pourrai-je m'endormir au bout du crépuscule
Quand le ciel descendra en bas de l'horizon
Faisant s'éteindre en moi la flamme des passions
Au vent mauvais du soir quand le souffle s'annule ?
Qu'aurai-je retenu alors de tous mes rêves ?
Les mots de l'amour fou, un sourire de femme,
Le rire d'un enfant ou le fracas des drames ?
Que reste-t-il de nous échoués sur la grève ?

Telle est la question. On ne trouve finalement jamais le repos ou la paix à moins de faire preuve d'imagination. Seul remède à notre délire, des poèmes qui posent problèmes...

Heureux de réentendre ta voix...intacte, Nilo.

Léo, retour... éternel retour.

Sylvie Ven 9 Aoû - 6:34

Une grande nostalgie se dégage dans chaque vers construit avec soin.

Un regret d'enfant
Un regret de parents
Un regret d'amour passé

Mais il reste l'auteur qui lui ne finira pas aux oubliettes
entre peintures et poèmes il faudrait une fin du monde
pour tout faire disparaitre.

En attendant, je suis là et j'ai l'honneur de te lire.

Avec toute ma satisfaction personnelle.

Io Kanaan Ven 9 Aoû - 15:22

Princes et moutons reviendront ;
mais nous, est-ce que nous y serons ?

asphalt Mar 13 Aoû - 20:22

" Pour tenir dans leur main la main d'une Manon..."

Pour le reste mais surtout pour ce vers là.

Nilo Mer 14 Aoû - 12:07

Merci à vous de vos lectures, et des traces de votre passage à chacun de ceux qui se sont attardés.

Nilo, on strike.

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