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Nous descendions (wip)
+2
pierre_b
novembre
6 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
Page 1 sur 1
Nous descendions (wip)
nous descendions.
c’est ainsi qu’ils me faisaient
monter,
en me faisant miroiter sur les quatres vitres
des quatres vents des cascades
en Ardèche des routes violettes
au sud, c’est ainsi qu’ils
me faisaient descendre
par les vagues par les virages
par l’ascension des montagnes
plongeantes
et comment m’importait
peu,
nous descendions
vers les corps pittoresques de mon adolescence,
vers les cours aux sources aux tables, vers les murs
parfumés d’agrumes, vers les tables
encore les tables
graciles comme la lune de mes nuits adolescentes,
vers les transes des mâts de lumières,
vers les mosaïques des marchés,
vers les peaux salées, sablées
et saines à l’oeil
comme du lait.
le Sud voyageait avec nous. immense
comme un ami
au chapeau de paille à larges bords
le sourire citrin et bleu
des oranges
plein ses poches secrètes
comme des criques
le front nocturne où je déchiffrais
des contes
et ses mains de céramiques
m’échevelaient en me souriant,
en me souriant.
je croyais alors à l’antiquité des culture.
au travers des champs, dont mon ivresse
d’averse chaude accélérait
les peintures, je voyais sous la canicule
des rites se lever. des hommes,
dont je broussaillais les cheveux bruns
et étoilés, d'ombres
terrestres, d'ombres épaisses
comme du pétrole,
sacrifiaient,
sous leurs cahutes en tôles,
à des dieux très mâles
des viandes très
rouges.
je lisais, pour ne pas m’évanouir. j’avais,
en la justice des routes, confiance.
dans les nuances des pierres
des villages gris que nous traversions, je décryptais
des noms latins
aux consonances de source.
devant le bar tabac d’un patelin, sous l’ombre
rouge et noir de sa terrasse, des formes
futuristes
et libres
m’élançaient.
je lus avec plus de force.
bientôt, je démasquais les forêts -
et des clairières pansant
leurs ruines sous des soleils d’argents
s’ouvrirent
à ma liesse
comme des Colisées.
c’est ainsi qu’ils me faisaient
monter,
en me faisant miroiter sur les quatres vitres
des quatres vents des cascades
en Ardèche des routes violettes
au sud, c’est ainsi qu’ils
me faisaient descendre
par les vagues par les virages
par l’ascension des montagnes
plongeantes
et comment m’importait
peu,
nous descendions
vers les corps pittoresques de mon adolescence,
vers les cours aux sources aux tables, vers les murs
parfumés d’agrumes, vers les tables
encore les tables
graciles comme la lune de mes nuits adolescentes,
vers les transes des mâts de lumières,
vers les mosaïques des marchés,
vers les peaux salées, sablées
et saines à l’oeil
comme du lait.
le Sud voyageait avec nous. immense
comme un ami
au chapeau de paille à larges bords
le sourire citrin et bleu
des oranges
plein ses poches secrètes
comme des criques
le front nocturne où je déchiffrais
des contes
et ses mains de céramiques
m’échevelaient en me souriant,
en me souriant.
je croyais alors à l’antiquité des culture.
au travers des champs, dont mon ivresse
d’averse chaude accélérait
les peintures, je voyais sous la canicule
des rites se lever. des hommes,
dont je broussaillais les cheveux bruns
et étoilés, d'ombres
terrestres, d'ombres épaisses
comme du pétrole,
sacrifiaient,
sous leurs cahutes en tôles,
à des dieux très mâles
des viandes très
rouges.
je lisais, pour ne pas m’évanouir. j’avais,
en la justice des routes, confiance.
dans les nuances des pierres
des villages gris que nous traversions, je décryptais
des noms latins
aux consonances de source.
devant le bar tabac d’un patelin, sous l’ombre
rouge et noir de sa terrasse, des formes
futuristes
et libres
m’élançaient.
je lus avec plus de force.
bientôt, je démasquais les forêts -
et des clairières pansant
leurs ruines sous des soleils d’argents
s’ouvrirent
à ma liesse
comme des Colisées.
Re: Nous descendions (wip)
je ne sais pas ce que veux dire "wip" mais j'ai aimé lire ces descentes vers les sommets de l'éblouissement...
pierre_b- MacadAdo
- Messages : 151
Date d'inscription : 15/10/2012
Age : 67
Re: Nous descendions (wip)
J'ai beaucoup aimé cette "descente" vers le Sud.
J'ai aimé cette lecture, cette écriture qui coule ici comme l'eau descend les torrents et vient abonder les rivières au profond des gorges.
Nilo, à la terrasse du bar du coin.
J'ai aimé cette lecture, cette écriture qui coule ici comme l'eau descend les torrents et vient abonder les rivières au profond des gorges.
Nilo, à la terrasse du bar du coin.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Nous descendions (wip)
Chapeau !
ça tourne et vire comme ce que tu nous décris ..tous les sens en eveil !
Bravo!
ça tourne et vire comme ce que tu nous décris ..tous les sens en eveil !
Bravo!
_________________
LaLou
Re: Nous descendions (wip)
je croyais alors à l’antiquité des cultures.
au travers des champs, dont mon ivresse
d’averse chaude accélérait
les peintures, je voyais sous la canicule
des rites se lever. des hommes,
dont je broussaillais les cheveux bruns
et étoilés, d'ombres
terrestres, d'ombres épaisses
comme du pétrole,
sacrifiaient,
sous leurs cahutes en tôles,
à des dieux très mâles
des viandes très
rouges.
J'aime énormément l'impression tribale de ce passage, on suit aisément la scène entrevue et l'on se grise de ce sang versé en l'honneur de ces dieux mâles.
Le néologisme sur le mot broussaille est judicieusement utilisé et le poème prend dès lors une force inattendue.
Une création vertigineuse à mes yeux.
ps : effectivement ce (wip) ajouté au titre reste énigmatique...
au travers des champs, dont mon ivresse
d’averse chaude accélérait
les peintures, je voyais sous la canicule
des rites se lever. des hommes,
dont je broussaillais les cheveux bruns
et étoilés, d'ombres
terrestres, d'ombres épaisses
comme du pétrole,
sacrifiaient,
sous leurs cahutes en tôles,
à des dieux très mâles
des viandes très
rouges.
J'aime énormément l'impression tribale de ce passage, on suit aisément la scène entrevue et l'on se grise de ce sang versé en l'honneur de ces dieux mâles.
Le néologisme sur le mot broussaille est judicieusement utilisé et le poème prend dès lors une force inattendue.
Une création vertigineuse à mes yeux.
ps : effectivement ce (wip) ajouté au titre reste énigmatique...
léo- MacadAccro
- Messages : 1224
Date d'inscription : 25/03/2010
Age : 40
Localisation : Nord
Re: Nous descendions (wip)
Très beau...
Rod.- MacadAdo
- Messages : 167
Date d'inscription : 08/11/2012
Age : 52
Localisation : Lyon
Re: Nous descendions (wip)
oui, donc, WIP = WORK IN PROGRESS.
vos commentaires m'ont vraiment touché, ce poème
compte beaucoup
pour moi.
vos commentaires m'ont vraiment touché, ce poème
compte beaucoup
pour moi.
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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