MACADAM

Macadam
 
De ces jours vert de gris, il me reste l’oxyde d’antimonieux hivers
De longues années de cuivre, les dépôts sous la pluie
Une jeunesse d’imbécile, aux matins souffreteux
L’asphalte sous les roues et les pieds dans le sable
Les genoux dans la terre les mois d’obscurité.
 
Tous ces toits de misère aux grisailles de schistes, fumants sous les chaudières de villes endolories, faisaient comme un décor où flanchent les machines.
Et ma tête bouillante toute avivée de haines, allant par les calcaires de Sud incendiés, ne savait plus rêver qu’à des empires mornes.  
Macadam blanchi racorni de soleil, le miroir des mirages me renvoyait au ciel épinglé de sentences.
 
Je me souviens pourtant des senteurs de l’orage sur les routes trempées
Je me souviens pourtant de la fraicheur des aubes des ciels orangés
Du parfum de la graisse des moyeux fatigués
De la fonte qui claque, du moteur arrêté
Du tempo de l’horloge
Et de long monologues…




Puis le jour est venu se poser dans ma main
Un drapé d’horizon, une sorte de zénith, un fil à tes cheveux…

Une célébration des travailleurs
Un poème d'une excellente facture.

Et toujours ce style, cette voix que l'on reconnaît.

Bravo !

Entre méditation et contemplation, un joli texte.