l’universel loupé.

Et si tout comptes faits, je n’avais rien à dire
et rien à espérer. Quand la chandelle est morte
et qu’on n’a plus de feu, on referme la porte,
on attend dans le noir sans pouvoir s’endormir.
 
« L’âme nulle, comment s’y hausser ? » je l’ignore.
qu’il est difficile une à une d’ôter
ses dépouilles, quitter ses avatars, jeter
tous ces bonbons rancis, nos succès ou nos torts.
 
J’aurais vraiment aimé pour habiller mon âme
qu’un poème parvienne à susciter plaisir
durable à son lecteur. Arriver à saisir
l’entraperçu, l’entrebâillure de la trame,
 
trancher le nœud gordien, libérer l’anamnèse...
J’ai cherché, travaillé, j’ai tenté cet envol,
brisé tout comme Icare ai remonté le col…
Sisyphe heureux ? Vraiment, ce ne sont que foutaises !
 
Je pousse le verrou. Que les lettres s’entassent
et les courriels aussi. Je range donc mes ailes
au fond de mon armoire, un peu brûlées. Je cèle
ma bouche, enfin, me tais. Je m’en vais. Je m’efface.
 
Je n’irai pas plus loin, les lauriers sont coupés,
l’envie m’en est passée, les raisins sont trop verts,
les bolets irradiés, j’ai le cœur à l’envers,
d’avoir consolidé l’universel loupé.

J'aime bien !

Surtout les raisins verts.

J'vais y revenir.... alors hein ! pas touche !

Me revoilà  

D'abord, Zenobi, t'as trop déconné   tu nous flanques une faute
dans ton premier vers re et un poème au bout qui m'a réellement touchée !

Faire un streep tease face à soi, c'est s'foutre à poils devant tout l'monde !!!

Alors on  parle de "regrets"!
Mais sans CES regrets, " Qu' aurions nous à écrire ?"

Le présent est là où tu es... avec un bagage ....
et chacun traîne sa charette jusqu'à l'épuisement total pour certains .

On se fout à poils devant tout l'monde  

Un régal pour une âme qui aime se régaler

Merci.
Iris,
Je rangerai ce poème, un peu trop classique à mon goût, même si je me permets quelques facéties rythmiques, dans un ensemble" intitulé amers, justement.
Sylvie,
Je suis plus combattif que le je de ce poème. Non qu'il me soit étranger, mais, comme disait F.N., déjà... D'être tout c'est cela qui me rend si puissant, à la foi la colombe, le porc et le serpent.
Io,
Ils sont toujours trop verts- mais l'âme nulle, comment s'y hausser? (Cioran dixit)