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GR5 - vision d’infini

3 participants

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GR5 - vision d’infini Empty GR5 - vision d’infini

Message  LCbeat Sam 23 Mai - 15:41

Sur les grands chemins
ombres délimitées par la pluie
dégueulant des arbres d’ombre
à la périphérie, la lumière par petits paquets de rayons
vient chauffer les cœurs nostalgiques
les silhouettes de craie et de fusain
on dessine des associations, on
enfonce le poids de la pénombre
dans le poil sauvage des forêts
on chante le chant du ciel qui parait si loin
trop haut
dévots des Vosges au démon des collines
où les rivières viennent peloter des cotons d’eau
dans la grande filature des épaisseurs
noires
et moites
on se perd puisqu’on est là pour ça, se perdre
soi-même, se perdre dans l’orientation déboussolée, perdre son regard
pour trouver le regard de l’autre
les sens s’épuisent dans une sève de cristal et d’ambre
se répandent aux branches et rampent
sur les monts rapiécés de racines
on s’épie aux carrefours de terre
l’est l’ouest, le sud et le nord, se maillent dans l’expertise accrue
des modèles instinctifs
 

la structure est mobile, le territoire s’unifie
il n’y a plus de contours que celui, flouté, des jambes lourdes
et des cœurs trop gros
les feuilles débordent le soir, il faut apprendre à dormir
sous une porosité amniotique
il faut apprendre à rêver d’océans
et de fleuves furieux, s’emparer des fièvres
pour réchauffer les mains des amants
 

la chaine, maillon par maillon - sauts périlleux d’acier vert
de nuits presque blanches, ourlées des blues oniriques
et ces fumées bleues qu’on exhale dans un soupir -
la jurassienne avance, coule ses longs bras
sur l’humus jurassique, grippant au passage
les mécaniques des corps seulement séparés
par l’espace du mètre
les yeux croisent les doigts, ne disparais pas, ne m’abandonne jamais
ce sont des mots de silence, des prières chaudes
avalées par le silence, recrachés par la peur
des mots qui se suffisent d’un cœur gonflé
comme une rivière, ne pars pas, ne me laisse pas
des gorges s’ouvrent, déversent un flot de vapeur rocheuse
trachée artérielle d’air lumineux et d’horizons liquides
s’ouvrent et viennent creuser de belles mélancolies
dans les parois minérales que les racines forent
et solidifient
des monts allument le ciel de leurs courbes de velours
font du gringue aux étoiles, flirtent avec la lune
quand la nuit imprègne la planète et que l’on dit,
courbés sous la toile, nous ne sommes que tous les deux sous le plafond du monde
 

l’itinéraire est un sillon souillant la virginité sauvage
embellie pulmonaire pour ceux qui en font le périmètre
de leurs actions-vérité, marcheurs silencieux
jouant soudain à réapprendre le vocabulaire
ouvrant à l’air libre des dictionnaires invisibles
et battant les mains comme des cartes délaissées
sur la table des transformations
poker mouvant, carré d’as dans les yeux
et brelan de dames dans l’âme
abasourdie de sérénité
le chemin imagine le chemin
les topographies sont des géographies éphémères
un point ici, un point là, un serpent de ligne
sur du papier détrempé
 

la chaine se perpétue, enjambe les lacs immenses
se fraye une piste sous la terre
une autre juste en dessous du ciel
la chaine égorge les nuages, ouvre les fenêtres
du soleil et de l’azur
c’est l’été alpin, en plein milieu du grand visage
des amants organiques
unis, versés dans la magie franche des prés broutés
par les bêtes, qui viennent moutonner les cimes
qui viennent énucléer les pentes et les bois
délires rocailleux léchés par des langues retrouvées
ici, l’auberge du grand nulle part
là, les flux puissants des torrents fiers et nus
aux terriers se succèdent les humeurs photographiques
aux grottes, des ciels élargis par la pureté
gravir gravitant autour des orbites éblouis
grimer de fantasmes la face des montagnes bleues
nous écoutons déferler l’orage
explosion implosion, nous n’entendons plus
le bruit de nos cœurs
on serre fort l’amour entre nos mains
repaire où se réfugie l’effroi
pour ne pas se faire descendre
par les chevaux diaboliques, cavalcade folle
ivresse des craquements de la terre et de l’univers
je lui dis, ça va passer, il ne peut rien nous arriver
tant que nous restons ensemble, ne pars pas
ne m’abandonne pas
le temps manque aux paroles trop grandes
sous un ciel nettoyé comme une lame étincelante
on ouvre les yeux sur des lendemains immortels
il ne nous arrivera rien
les falaises décrochent des kilomètres de poussière
découpent l’horizon
le chemin roule comme une escadrille d’oies sauvages
et de gypaètes barbus
le long des pentes abruptes de nos sens multipliés
nous nous sommes modifiés
 

et vient le crépuscule rose de cette immense montagne blanche
pleine de nous
pleine des sons qui résonnent en nous
c’est une musique d’une blancheur brulante
poumon des faces nord
qui fouette en écho notre courage restant
arrêtons-là, écoutons simplement la musique des sphères d’altitude
nous guider vers la vallée
cette prima donna des retours
où, dans un soupir délivré, nous dirons
              nous sommes seuls sous le toit du monde
LCbeat
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GR5 - vision d’infini Empty Re: GR5 - vision d’infini

Message  nouga Dim 24 Mai - 9:25

un parcours aux milles embuches, mais l'arrivée au sommet comme une délivrance enfin
nouga
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MacadAccro
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Date d'inscription : 13/01/2015

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GR5 - vision d’infini Empty Re: GR5 - vision d’infini

Message  Io Kanaan Lun 25 Mai - 9:38

Très belle vision !
Io Kanaan
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MacadAccro
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GR5 - vision d’infini Empty Re: GR5 - vision d’infini

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