Araignée de bestiaire

Messaline Lun 17 Aoû - 11:06

Araignée de bestiaire

Et que ce dont il est question brûle de tout autre sombre que soie.
Doutant de l’ombre, je n'ai plus que nombre moi-même.
Et lorsque m’échoit sur la peau le tulle de blancs oripeaux, l’émotion n’est qu’un diadème au front d’innocentes moiteurs.

Déliquescentes fleurs en thème avouent la douceur de l’alto, les altérations de l’émoi tant délices que désarroi.
Onde d’effroi pour ex-voto dans la désolation des lys.
Ainsi surgira la passion.

La trame en soi que je déchire, infâme ou pire, a plus d’âme que tout empire.
Et si rien ne m’inspire hormis la dame et son échec, ongles et bec accrocheront opalescent un voile sang au roi de cœur.
Son imposture est habit de rancœur dont les plissés couture ébaubissent les reines.

Mais les orgues sont vaines et les châteaux déserts.
On y décline maintenant des zombis délétères, des revers de manants.
Privautés de royaume, ils jouent désaccordés sur d’antiques pianos des cantiques, des psaumes.

J’aimais à m’en damner ces pâles harmoniques faisant à l’or un baume, un hâle où ne retentit pas l’écho.

J’aimais aussi cet homme sans regard en vagues halos de décor, aux mains de parchemin, qui promenait ses bagues au hasard des accords.

Son râle cathodique aux plaintes écorchées.

Sa poésie crachée comme un feu de Bengale.

Sa voix de cathédrale au timbre délabré brisant une ballade.

Son costume poussière où se cache un enfant malade, araignée de bestiaire.

Fantôme d’écume aux altières arcades.

Étrangeté d’atome.