Les larmes orphelines

Les larmes orphelines


J'ai été un enfant aux larmes orphelines.
N'ayant pas le loisir de pleurer sur mon sort
J'explorais sans pudeur tous les malheurs du monde,
Et ses bonheurs aussi. Voir que la terre est ronde
Ne me satisfait plus. Les raisons des plus forts
Ne sont que déraison qui font poser des mines.

Quand je croyais marcher sur les Champs Elysées
C'était vers des enfers que me portaient mes pas.
Les portes s'entrouvraient sur des feux de Saint Jean,
Tels ces bûchers promis à tous les mécréants
Qui osent dire aimer et aussi aimera
Oubliant du passé tous ces temps imparfaits.

Mais j'ai croisé aussi sur ces chemins des anges
Qui posaient des cailloux sous les pas incertains
De ceux qui s'aventurent aux routes hermétiques,
Tracées dans les déserts des doutes magnifiques
Où brillent des soleils forgés dans de l'airain,
Pour ouvrir l'avenir sur un ciel qui dérange.

J'ai vécu des bonheurs et des chemins de croix,
Lavé mes mains souillées à l'eau de ces fontaines
Jaillissant des rochers surgissant des nuages.
Je me suis reposé, à l'ombre des mirages,
Et vu sous les buissons les reflets des sirènes.
Alors j'ai su qu'ici j'allais trouver la foi.

Mais il me reste encore à vivre d'autres vies,
A dire à mes enfants de poursuivre la route,
A prendre dans mes mains les mains de pauvres gens,
Et à pleurer enfin, pour diluer mes doutes
Et faire les couleurs de ce soleil levant
Que je verrai le jour où je serai parti.


Nilo.
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PS. Une vieillerie

C'est précisement ce que j'avais besoin de lire ce soir, quelqu'un qui me réconscilie avec les mots, avec la beauté et le vrai...

Merci Monsieur Nilo

Bises, l'artiste

Chris

Tiens, mais c'est bien.

Quoique, "dans de l'airain", ça m'a choqué. C'est pas méchant, toussa, mais c'est pas très joli. "Dans de". Beuh. J'ai une sainte horreur des alitérations (oui, dans mon cerveau étroit, même deux "d" constituent une mini-alitération.). Bonbon, c'était super quand même.

Je viens de lire les quelques commentaires que tu as laissés ce soir (en dehors de tes textes, si tu veux un panneau d'affichage dis le je verrai ce que je peux faire).
Et bien tu vois j'ai comme l'impression que tu ne vas pas mettre longtemps à me casser les couilles.

Nilo, du bon côté du fusil.

Tu viens d'éclairer ma soirée, et je t'en remercie.

De rien, ça fait partie de mon boulot.

Nilo, service compris.

J'ai toujours le même plaisir à te lire... encore plus quand il s'agit d'alexandrins. Je ressens cette fougue créatrice qui te poussait, par la profonde respiration de ce vers, toujours plus loin dans l'image poétique. J'en suis presque à regretter de le voir moins souvent sous ta plume.

Quant à Anima, sache qu'un peu d'objectivité sur tes propre vers te ferait du bien, avant de fourrer ton énorme nez pédant dans la poésie des autres.

Z, Niloïste.

Z., ton avis sur mes textes compte beaucoup pour moi, tu le sais. Nous nous sommes dit de vive voix ce que nous avions à nous dire (enfin, pas encore tout, mais ça viendra). Alors que tu aimes mes alexandrins quand tu sais l'admiration que j'ai pour les tiens me touche beaucoup.

Voilà, ça c'est dit.

Nilo, autre chose ?

autre chose ?
moi aussi, je les aime tes alexandrins, Nilo
ils m'emportent encore plus loin, si c'est possible, que tes autres poèmes ...
Yzaé