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Villa des Roses
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Villa des Roses
Je m’identifie ce soir à cette danseuse de flamenco
Ce soir
Sous les parfums d’éther
Sous un ciel étoilé
Sous le sable écœurant, je me réveille avec d’étranges médicaments dans la poche : le cosmos à portée de goutte ou en gélule en espérant que tout passera à l’intérieur.
Pourtant à terre j’ai le mal de mer, j’ai peur de vomir sur sa robe blanche, si blanche qu’on dirait un linceul pour un homme calciné.
Je ne connais aucun requiem adapté au suicide
Je suis nu comme un vers et le son qui me parvient du plus profond des limbes est inaudible
Ramasse de moi je t’en prie ce qui reste de vivant, cette merveille qui gît par terre
O mon ami, mon seul ami, j’ai tellement pris mes rêves pour la réalité que j’en deviens amnésique
Je vais prendre tout mon temps, maintenant, pour réfléchir
Comment sauter par la fenêtre une corde autour du cou
Tenter d’imaginer comment sera la Grande Rencontre, où se trouve le Passage
À quelle heure et dans quel lieu
Avec ses deux mains folles pour serrer dans ses bras ses victimes
Quelque chose gît depuis ce chant d’automne
Dis-moi qui est ce type qui vient d’arriver
On dirait qu’il veut avaler la glande d’un homme encore vivant
Des parfums d’éther
Dans mon cercueil refermé sur les origines, le jour de mon enterrement, viole-moi
Viole-moi mon fils, mon frère, mon ami, mon père viole-moi
Vagabond en perdition dans cette morgue je détruis tout ce qui pourrait appartenir à une
Essence poétique, une insistance qui s’imbibe de sang malgré les mouvements inutiles
Au loin une lumière douloureuse tourne autour d’une planète minuscule
Des êtres morts, faciles à vivre pour les vivants qui restent
Aliénation facile aussi depuis que les soleils disparaissent
Depuis qu’on se moque des fêlures des os du fleuve
Des parodies de voyages exotiques, des pendaisons latentes
J’assassine des poésies écrites sur les murs trop blancs
J’apprends à dormir, de peur de rester vivant comme les autres givrés
Je file comme un fleuve où les vivants et le reste se jettent
Jusqu’à ne plus rien comprendre au sens du courant
Telles qu’elles sont je ne suis pas prêt de prêter les invincibles douleurs
Qui hantent ma bibliothèque pleine de littératures funèbres
Sur le sable s’ouvre ce qu’il reste de mes veines
Reste seul et n’achète rien même pas la poésie même pas les poches de sang
Ce qui se dit en langue inconnue, dans les couloirs des hôpitaux psychiatriques
Ce qui s’écrit et s’illusionne à crever le cœur des jeunes filles trop fragiles
Ce qui amuse un moment les jeunes hommes qui rêvent de s’entredévorer
N’existe en fin de compte qu’à titre prophétique
Du moins je le crois
Demain, s’il est encore temps, tu iras nourrir la bête
Ce monstre qui se cache sous ton lit ne peut s’empêcher de rire
En découvrant que tu n’aimes que ton reflet dans le miroir
Rien de plus drôle en effet que d’échouer une liaison amoureuse avant la fin du texte
Rien de plus drôle que de sentir avec effroi l’hérédité d’une pathologie filiale.
Ce soir
Sous les parfums d’éther
Sous un ciel étoilé
Sous le sable écœurant, je me réveille avec d’étranges médicaments dans la poche : le cosmos à portée de goutte ou en gélule en espérant que tout passera à l’intérieur.
Pourtant à terre j’ai le mal de mer, j’ai peur de vomir sur sa robe blanche, si blanche qu’on dirait un linceul pour un homme calciné.
Je ne connais aucun requiem adapté au suicide
Je suis nu comme un vers et le son qui me parvient du plus profond des limbes est inaudible
Ramasse de moi je t’en prie ce qui reste de vivant, cette merveille qui gît par terre
O mon ami, mon seul ami, j’ai tellement pris mes rêves pour la réalité que j’en deviens amnésique
Je vais prendre tout mon temps, maintenant, pour réfléchir
Comment sauter par la fenêtre une corde autour du cou
Tenter d’imaginer comment sera la Grande Rencontre, où se trouve le Passage
À quelle heure et dans quel lieu
Avec ses deux mains folles pour serrer dans ses bras ses victimes
Quelque chose gît depuis ce chant d’automne
Dis-moi qui est ce type qui vient d’arriver
On dirait qu’il veut avaler la glande d’un homme encore vivant
Des parfums d’éther
Dans mon cercueil refermé sur les origines, le jour de mon enterrement, viole-moi
Viole-moi mon fils, mon frère, mon ami, mon père viole-moi
Vagabond en perdition dans cette morgue je détruis tout ce qui pourrait appartenir à une
Essence poétique, une insistance qui s’imbibe de sang malgré les mouvements inutiles
Au loin une lumière douloureuse tourne autour d’une planète minuscule
Des êtres morts, faciles à vivre pour les vivants qui restent
Aliénation facile aussi depuis que les soleils disparaissent
Depuis qu’on se moque des fêlures des os du fleuve
Des parodies de voyages exotiques, des pendaisons latentes
J’assassine des poésies écrites sur les murs trop blancs
J’apprends à dormir, de peur de rester vivant comme les autres givrés
Je file comme un fleuve où les vivants et le reste se jettent
Jusqu’à ne plus rien comprendre au sens du courant
Telles qu’elles sont je ne suis pas prêt de prêter les invincibles douleurs
Qui hantent ma bibliothèque pleine de littératures funèbres
Sur le sable s’ouvre ce qu’il reste de mes veines
Reste seul et n’achète rien même pas la poésie même pas les poches de sang
Ce qui se dit en langue inconnue, dans les couloirs des hôpitaux psychiatriques
Ce qui s’écrit et s’illusionne à crever le cœur des jeunes filles trop fragiles
Ce qui amuse un moment les jeunes hommes qui rêvent de s’entredévorer
N’existe en fin de compte qu’à titre prophétique
Du moins je le crois
Demain, s’il est encore temps, tu iras nourrir la bête
Ce monstre qui se cache sous ton lit ne peut s’empêcher de rire
En découvrant que tu n’aimes que ton reflet dans le miroir
Rien de plus drôle en effet que d’échouer une liaison amoureuse avant la fin du texte
Rien de plus drôle que de sentir avec effroi l’hérédité d’une pathologie filiale.
MARQUISE- MacadAdo
- Messages : 52
Date d'inscription : 22/09/2009
Re: Villa des Roses
Peut-être est-ce la dureté de ce texte qui l'a fait passer à côté des lecteurs sans qu'ils le voient.
En tout cas il mérite d'être lu car il a le mérite d'être bien écrit et de ne pas passer à côté du sens.
Nilo, miroir brisé.
En tout cas il mérite d'être lu car il a le mérite d'être bien écrit et de ne pas passer à côté du sens.
Nilo, miroir brisé.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Villa des Roses
J'ai beaucoup aimé, même si je n'ai pas réagi tout de suite... Ce texte vaut bien mieux que de l'indifférence.
Swann,
Swann,
Swann- MacadAccro
- Messages : 1023
Date d'inscription : 31/08/2009
Age : 72
Localisation : entre deux cafés
Re: Villa des Roses
J'ai aussi laissé mijoter pour venir le gouter et sentir la saveur que je connais dans tes textes..
Je suis vraiment accro de tes écrits..mais je crois que tu le sais !!
Je suis sure qu'en t'en donnant la peine tu sortirais un superbe recueil de ce que tu fais et que tu as fait et que tu feras...
Sylvie
Je suis vraiment accro de tes écrits..mais je crois que tu le sais !!
Je suis sure qu'en t'en donnant la peine tu sortirais un superbe recueil de ce que tu fais et que tu as fait et que tu feras...
Sylvie
Re: Villa des Roses
Je rattrape mon retard
avec un certain plaisir
tendu entre le lugubre et l'admiration
du bien fait, du bien écrit
du il faut l'écrire alors autant que ce soit comme ça
bien, que je te trouve un côté un peu trop "gore-gothico-romantique"
avec un certain plaisir
tendu entre le lugubre et l'admiration
du bien fait, du bien écrit
du il faut l'écrire alors autant que ce soit comme ça
J’assassine des poésies écrites sur les murs trop blancs
J’apprends à dormir, de peur de rester vivant comme les autres givrés
Je file comme un fleuve où les vivants et le reste se jettent
Jusqu’à ne plus rien comprendre au sens du courant
bien, que je te trouve un côté un peu trop "gore-gothico-romantique"
Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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