Il neige, demain

Il neige, demain aux commencements du monde
elle me regarde comme si elle pouvait me voir
là, derrière ce mur blanc qui nous sépare
dans l'interstice laissé vierge au cas où
elle parle, comme à elle-même
comme on le fait d'un miroir ou d'un lac gelé
« nous sommes deux solitudes
nous sommes deux solitudes différentes »
la neige tapisse le sol les corps et mes mains qui tremblent
de ne savoir l'écrire, de ne savoir lui dire
oui, nous sommes deux solitudes, autant égarées et lointaines
que peuvent l'être deux absences pleines du remord et de la peine
nous avons aboli la colère et la honte, nous en avons terminé
avec les ressentiments
je lui dit qu'écrire me fait du bien me fait me sentir un peu mieux
j'ai froid mais écrire me réchauffe un peu
j'imagine son odeur qu'elle devait jeter au monde, avant
ses mots pleins de vie, pleins d'espoir qu'elle disait avant
la neige tombe comme un cri d'enfant, sans larmes, juste un peu de souffrance
quelque chose comme une peur de rester seul, ici, sous la neige
à chercher un endroit où il ferait meilleur, où il ferait bon se blottir
je revois son visage, celui d'avant les rides moches les boursouflures
sa voix s'est tue une langue morte l'idée d'une voix ou d'un silence
qu'importe
je traverse sa mémoire et la mienne les chevauche et les entremêle
écrire me fait du bien, je crois dis-je en croisant les doigts
l'opacité de la neige recouvre la nuit, j'aime cette ambiance et cette lumière blanche
ces reflets de glace sous la lumière des réverbères
nous sommes deux solitudes différentes, laides et lentes
nous ne faisons que marcher dans ces rues qui ne nous rappellent rien de ce qui fut
de ce qui aurait pu être
nous ne faisons qu'aimer ce qui n'a plus lieu d'être aimé
parfois je m'aventure dans d'obscures recherches, à savoir ce qui toujours se tait
alors, comme un enfant, je m'amuse de tes rires je me repaît de toi
de ce que j'aurais aimé à vivre, nous sommes deux existences parachutées
dans le vide morne des componctions giratoires




ps : il est comme ça parce que je ne sais pas faire la mise en page, en vrai il y a plein d'espaces de partout, du coup j'ai rajouté plein de virgules.

Je ne me prive pas pour te le dire, quand j'aime ta plume ; je ne me priverai pas pour le contraire. Ces phrases jetées là pêle-mêle, cet entassement de mots, ne respire pas ton inspiration habituelle.

D'autant que si tu es véloce pour poster tes textes, tu l'es moins pour commenter ceux des autres.

Z, coup de gueule.

moi, il m'a touchée, ce texte, mais bon, j'ai mes raisons ...
Yzaé

J'apprécie beaucoup ton texte. Son apparente simplicité, la finesse et le jeu des mots dans la nuit froide...

Je reviens plus tard Zlat,

je laisse mûrir ma réponse.

LCbeat, comme tout le monde.

Je ressent bien ce texte et cette similitude neige/solitude désespérée, ce coté SDF du coeur...

Swann,

Moi aussi j'ai beaucoup aimé ce texte, la douceur qui s'en dégage, effectivement, comme du silence de la neige et ceci malgré ce mal de solitude.
Mais est-ce que ça fait vraiment mal ?

Nilo, question ouverte.

J'ai ressenti l'absence en tes mots couverts par les maux du manque.

Si on connait LCBeat...Qu'on lit LCBeat et qu'on s'imbibe de ses vers...il n'y a plus qu'à se taire et écouter!


! engapmac am ed dnof nif ua siof euqahc etuocé't eJ

Sylvie

Les espaces devaient être intéressants, espaces-distance entre les mots pour que la parole puisse se dire, espace -respiration pour ménager l'émotion du lecteur.
C'est un texte magnifique LCheat, j'en suis toute retournée !

En fait, ma réponse sera brève Zlat
effectivement je ne laisse que peu de commentaires, c'est ce que j'ai toujours fait
je lis mais ne laisse pas de traces, depuis mes débuts sur les forums

allez, va, je tacherai à l'avenir de faire un effort, essayer du moins

Que tu n'aimes pas ne me dérange pas, je suis au contraire heureux que tu le dises

Merci de votre passage.

Oui, essaie !

je lui dit qu'écrire me fait du bien me fait me sentir un peu mieux

peut-être...peut-être...

Clic-Dédé

T'es en vacances LC mais voilà, je peux quand même te lire!

A très bientôt!

Je me suis catapultée ici

Sylvie

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Troisième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant sans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

j'ai vraiment plaisir a te lire, a sentir ton existence cheminer
la vie au travers de tout cela
l'encre plutôt que le sang...peut-être ?

La neige, un cri silencieux sans larmes découvert au détour de ce poème.

Un texte important.