L'hommage d'un silence

L'hommage d'un silence


Que sera ce soir,
Du fond des yeux cavés,
Le sort des mal-aimés
Lorsque les cernes teints
Par un fard d'infortune
Poseront sur la grève
Le regard d'un amant
Faisant à sa maîtresse
L'hommage d'un silence
Qui tombera des nues,
L'aumône d'une larme
Evaporée des dunes
A l'heure des adieux
Dans la nuit importune.

Que seront demain,
Du fond des compassions,
Les rêves des déchus
Alors que les trottoirs
Abandonnés aux chiens
Se couvriront de glaires
Et d'espoirs comateux
Où viendront se vautrer,
A l'ombre des passions,
La misère sans nom
Suintant des pavés
Et l'ennui ténébreux
Dégoulinant des murs
Aux heures délétères
Des nuits de pas de lune.

Que seront plus tard,
Du fond de vos entrailles,
Les échos des douleurs
Quand des bouches tordues
Par des mensonges morts
Mâcheront les lambeaux
Des erreurs de jeunesse
En crachant sur les murs
Les restes des promesses
Que vous faisiez jadis
Accrochant le linceul
De vos rires d'enfant
A une arche de brume
Dans la nuit arc-en-ciel.


Nilo.

..une vision morose, sans rose qui , en tout cas je l'espere, ne se veut pas prémonitoire à part pour le dernier mot "arc en ciel" qui remet un peu de baume là où ça fait mal.

Oui, un poème qui ranime les vieux sanglots, et les ombres grimaçantes qui les suivent.

Z, c'est ainsi que les hommes vivent.

Je trouvais que ça allait bien avec...

Pourquoi?... j'en sais rien mais voilà



Sylvie

un peu de baume là où ça fait mal

Il va falloir un gros tube...
Ca fait mal partout à ces gens qui ont laissé pourrir leurs rêves dans le vase clos des chemins balisés.

Nilo, ce soir, demain, plus tard.

encore un poème qui coupe le souffle ...
au propre comme au figuré.
Yzaé

ils ne seront pas même des souvenirs. Peut-être des traces infinitésimales: car si tout à la fin n'est que destruction, l'air se souvient, et les murs. Un beau souffle est passé par là.

Parce que j'ai été taper dans le mur!

Sylvie

Pour l'avoir souvent expérimenté je sais que ça ne fait pas mal.
Merci aux trois derniers passants.

Nilo, et je me tais.