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Remue-méninges
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Remue-méninges
Me voilà bien ennuyée.
Derrière tant de questions sous fond d’azur se camouflent des poupées gigognes peu sûres d’elles-mêmes ; s’ouvre un dédale d’avenues, de périphériques dont le centre en est à la fois le noyau, de chemins creux, d’impasses, de ruelles pavées d’intentions neutres et menaçantes, de rues sombres ; de vies*ablatives, inédites et inouïes que j’emprunte pour engager et perdre mon système dans un labyrinthe d’highways et d’undergrounds. Point de départ qui ne soit aventure.
Face à tant de questions…
Grand est le risque de bouchon, d’occlusion ; voire même, de voir se pétrifier toutes les synapses embouteillées dans les aires secondaires de mon cortex, dans ses raccourcis encombrés. Voire, le risque, à terme inévitable, de putréfaction du susdit.
Est-il nécessaire ? Est-il judicieux ? Est-il recommandable ? Est-il raisonnable… de penser ?
Réfléchir… Plantée devant ma psyché qui reflète obstinément l’image d’un masque dont je me suis affublée un jour de manque identitaire allant à la vanité, me voilà.
Apeurée devant tant d’incertitudes, dont ne se profile encore qu’un prélude.
Qu’ai-je voulu, écrivant, noircissant d’anthracite le papier antarctique ?
Ai-je souhaité me taire à fin d’être entendue ?
Ai-je souhaité hurler à fin de rendre sourd tout le monde alentour ?
… De la nécessité du silence… De la pugnace autorité du vacarme…
Mais au fait ! Quel est le propos ? Où s’est-il égaré pendant le train de galop qu’a suivi ma pensée ?
Le langage peut-il se passer de codes ? Le doit-il ? Où se trouve la voie de la communication ? Nul ne me l’a communiquée !
Puis-je, dois-je, me passer du langage ?
Ou lui inventer des séries inédites… Une autre tonalité… Une atonalité.
Le réduire en charpies, lui ficher une bonne claque.
J’en sais qui en auraient besoin d’une, bien sentie, là, juste derrière l’oreille. Là où ça fait mal.
Détruire un peu tout ça, émietter, éparpiller.
Paradoxe ! Je n’ai cessé, n’ai de cesse encore, d’utiliser le bien commun et ses banales métaphores, images, doutant toujours de posséder le moindre talent, certaine de ma maladresse.
Pas vous ?
Il m’aurait suffi de hurler inintelligiblement. Un cri allant perdre ses harmoniques par delà les confins de l’univers langagier.
Évoquer les harmoniques d’un cri, n’est-ce pas là encore une tentative de séduction ?
- Du style !
- Du son !
- Des images jolies, cruelles, sensuelles, liquides ou glauques !
- Des lumières ! les nôtres, les miennes, les leurs.
Le spectacle est complet, délectable, on s’y vautre.
Faut réduire, c’est urgent. Clouer le bec aux borborygmes inarticulés. Massacrer la bête, sauvagement, sans faire de sentiment.
Ne plus parler, ne plus écrire.
Réduire…
L’expression à quelques babillages
La page à quelques gribouillages.
La voix à quelques gargouillis.
Qu’est-ce donc d’autre, d’ailleurs, qu’un mot soumis à ma volonté ? Déplacé, incarné, incarcéré, malmené, secoué, spolié ; qu’un mot possédé, aimé, violé ?
Tiens, par exemple : prends une phrase, n’importe laquelle, et serre-la dans l’étau de ta volonté, de ton caprice. Inverse l’ordre des mots, bouscule tout, et de façon aléatoire. Résultat : toi, et n’importe qui d’autre, trouverez toujours un sens après remaniement. Garantie à durée indéterminée.
Une agressivité que je ne me connaissais guère !
Mais contre quoi ?
Contre qui ?
Tout contre moi, chéri ?
Ils résistent, les mots, au sens et à la forme que je veux leur donner.
Et ils résistent bien, les salauds !
Bien sûr !
La foule est musclée, elle tire de son côté, tient ferme.
Je tire du mien, mais elle a le dessus, elle ne peut que gagner.
Elle n’a même rien de plus à faire qu’à ouvrir le dico, comme la bourgeoisie emploie les gens de maison : quotidiennement, régulièrement, et en toute impunité.
Ah ! Qu’elle est finaude ! Je ne suis pas de taille. Je déclare forfait.
Et vous ?
Elle est propriétaire de son contenu, de droit, de fait, de force. Elle a toujours raison, elle aura le dernier mot.
Je le lui laisse, du reste.
Et si par vanité je me risque à glisser une contrefaçon, dire « fraction » à la place de « je suis triste », elle cogne ; à vociférer « primaire » ou « vacuité », contre ses ambitions, elle cogne aussi.
Elle a toujours raison, elle a sur tout maîtrise.
… Arrogance…
… Arrogance…
… Ignorance…
Alors je cache l’animal et sa sauvagerie, je dis que je suis triste, je pleure de belles larmes qu’elle essuie, la foule, avec un mouchoir blanc, brodé fin, ton sur ton, et garni de dentelle.
Ah ! La dentelle ! À trop vouloir dire « fraction », et sans pleurer de surcroît, m’en voilà privée, de cette consolation.
D’ailleurs je n’aime pas la dentelle, ni les petits mouchoirs, ni le blanc. J’insiste sur la division. Sur la divergence des opinions, de celle qui divise et rend à chacun son unicité.
Mais ? Quel rapport ? Hein, quel rapport ?
Je m’égare.
Je m’éloigne du sujet, il le faut : c’est la meilleure façon qui soit de me rapprocher de l’objet de la présente...
… fuite des idées.
Chaos…
Visions de scènes intérieures…
En ayant soin, tout de même, que l’on ne me comprenne pas totalement, que l’on ne se méprenne pas tout à fait. Que l’on se tienne, s’il vous plaît, à respectable distance du sujet.
Faut-il être plus claire ? Qu’on ne s’approche surtout pas trop près de, ni qu’on ne se retourne contre. En voix off, Il est un petit pronom intransitif, intransigeant, trop personnel, trop qualifiant, disparu tout soudain du vocabulaire. Petit pronom revient en voix in.
Je parle sans prétention, je n’ai pas la science infuse, permettez.
Perméabilité égale risque d’infusion, de diffusion, de transfusion, de perfusion. De fusion.
Autant faire diversion.
Je tourne en rond dans ma cage, oui.
Je n’en déborde pas, non.
Je suis bien enveloppée.
Momifiée dans mes propres charpies.
Bien structurée.
Rassurée.
******
Alors ?
S’il est une chose certaine, rien qu’une, c’est que pour un mois de septembre, fait vraiment chaud. C’est sûr et incontestable.
Encore que… Encore faudrait-il compte tenir de la traduction toute subjective, propre à chacun de nous, de la température. Même les plus grands physiciens ne me contrediront pas. Le degré Celsius n'est qu'une concession bien commode dans laquelle il trouvera ses pairs au cimetière des idées.
Ce sera mon ultime pied de nez. Sans rancune, hein ? C’était juste histoire de m’amuser à maltraiter la dissertation.
FIN_____________________________________________
*
Vies : à entendre ici dans le sens qui vous sied.
- Vie : existence.
- Voie : c’est ainsi que s’appellent certaines rues dans certaines villes de ma connaissance.
- Via : de via, latin, dont le a supporte un accent plat lorsqu'on décline cette préposition à l'ablatif, marquant ainsi le point de départ de quelque chose.
Derrière tant de questions sous fond d’azur se camouflent des poupées gigognes peu sûres d’elles-mêmes ; s’ouvre un dédale d’avenues, de périphériques dont le centre en est à la fois le noyau, de chemins creux, d’impasses, de ruelles pavées d’intentions neutres et menaçantes, de rues sombres ; de vies*ablatives, inédites et inouïes que j’emprunte pour engager et perdre mon système dans un labyrinthe d’highways et d’undergrounds. Point de départ qui ne soit aventure.
Face à tant de questions…
Grand est le risque de bouchon, d’occlusion ; voire même, de voir se pétrifier toutes les synapses embouteillées dans les aires secondaires de mon cortex, dans ses raccourcis encombrés. Voire, le risque, à terme inévitable, de putréfaction du susdit.
Est-il nécessaire ? Est-il judicieux ? Est-il recommandable ? Est-il raisonnable… de penser ?
Réfléchir… Plantée devant ma psyché qui reflète obstinément l’image d’un masque dont je me suis affublée un jour de manque identitaire allant à la vanité, me voilà.
Apeurée devant tant d’incertitudes, dont ne se profile encore qu’un prélude.
Qu’ai-je voulu, écrivant, noircissant d’anthracite le papier antarctique ?
Ai-je souhaité me taire à fin d’être entendue ?
Ai-je souhaité hurler à fin de rendre sourd tout le monde alentour ?
… De la nécessité du silence… De la pugnace autorité du vacarme…
Mais au fait ! Quel est le propos ? Où s’est-il égaré pendant le train de galop qu’a suivi ma pensée ?
Le langage peut-il se passer de codes ? Le doit-il ? Où se trouve la voie de la communication ? Nul ne me l’a communiquée !
Puis-je, dois-je, me passer du langage ?
Ou lui inventer des séries inédites… Une autre tonalité… Une atonalité.
Le réduire en charpies, lui ficher une bonne claque.
J’en sais qui en auraient besoin d’une, bien sentie, là, juste derrière l’oreille. Là où ça fait mal.
Détruire un peu tout ça, émietter, éparpiller.
Paradoxe ! Je n’ai cessé, n’ai de cesse encore, d’utiliser le bien commun et ses banales métaphores, images, doutant toujours de posséder le moindre talent, certaine de ma maladresse.
Pas vous ?
Il m’aurait suffi de hurler inintelligiblement. Un cri allant perdre ses harmoniques par delà les confins de l’univers langagier.
Évoquer les harmoniques d’un cri, n’est-ce pas là encore une tentative de séduction ?
- Du style !
- Du son !
- Des images jolies, cruelles, sensuelles, liquides ou glauques !
- Des lumières ! les nôtres, les miennes, les leurs.
Le spectacle est complet, délectable, on s’y vautre.
Faut réduire, c’est urgent. Clouer le bec aux borborygmes inarticulés. Massacrer la bête, sauvagement, sans faire de sentiment.
Ne plus parler, ne plus écrire.
Réduire…
L’expression à quelques babillages
La page à quelques gribouillages.
La voix à quelques gargouillis.
Qu’est-ce donc d’autre, d’ailleurs, qu’un mot soumis à ma volonté ? Déplacé, incarné, incarcéré, malmené, secoué, spolié ; qu’un mot possédé, aimé, violé ?
Tiens, par exemple : prends une phrase, n’importe laquelle, et serre-la dans l’étau de ta volonté, de ton caprice. Inverse l’ordre des mots, bouscule tout, et de façon aléatoire. Résultat : toi, et n’importe qui d’autre, trouverez toujours un sens après remaniement. Garantie à durée indéterminée.
Une agressivité que je ne me connaissais guère !
Mais contre quoi ?
Contre qui ?
Tout contre moi, chéri ?
Ils résistent, les mots, au sens et à la forme que je veux leur donner.
Et ils résistent bien, les salauds !
Bien sûr !
La foule est musclée, elle tire de son côté, tient ferme.
Je tire du mien, mais elle a le dessus, elle ne peut que gagner.
Elle n’a même rien de plus à faire qu’à ouvrir le dico, comme la bourgeoisie emploie les gens de maison : quotidiennement, régulièrement, et en toute impunité.
Ah ! Qu’elle est finaude ! Je ne suis pas de taille. Je déclare forfait.
Et vous ?
Elle est propriétaire de son contenu, de droit, de fait, de force. Elle a toujours raison, elle aura le dernier mot.
Je le lui laisse, du reste.
Et si par vanité je me risque à glisser une contrefaçon, dire « fraction » à la place de « je suis triste », elle cogne ; à vociférer « primaire » ou « vacuité », contre ses ambitions, elle cogne aussi.
Elle a toujours raison, elle a sur tout maîtrise.
… Arrogance…
… Arrogance…
… Ignorance…
Alors je cache l’animal et sa sauvagerie, je dis que je suis triste, je pleure de belles larmes qu’elle essuie, la foule, avec un mouchoir blanc, brodé fin, ton sur ton, et garni de dentelle.
Ah ! La dentelle ! À trop vouloir dire « fraction », et sans pleurer de surcroît, m’en voilà privée, de cette consolation.
D’ailleurs je n’aime pas la dentelle, ni les petits mouchoirs, ni le blanc. J’insiste sur la division. Sur la divergence des opinions, de celle qui divise et rend à chacun son unicité.
Mais ? Quel rapport ? Hein, quel rapport ?
Je m’égare.
Je m’éloigne du sujet, il le faut : c’est la meilleure façon qui soit de me rapprocher de l’objet de la présente...
… fuite des idées.
Chaos…
Visions de scènes intérieures…
En ayant soin, tout de même, que l’on ne me comprenne pas totalement, que l’on ne se méprenne pas tout à fait. Que l’on se tienne, s’il vous plaît, à respectable distance du sujet.
Faut-il être plus claire ? Qu’on ne s’approche surtout pas trop près de, ni qu’on ne se retourne contre. En voix off, Il est un petit pronom intransitif, intransigeant, trop personnel, trop qualifiant, disparu tout soudain du vocabulaire. Petit pronom revient en voix in.
Je parle sans prétention, je n’ai pas la science infuse, permettez.
Perméabilité égale risque d’infusion, de diffusion, de transfusion, de perfusion. De fusion.
Autant faire diversion.
Je tourne en rond dans ma cage, oui.
Je n’en déborde pas, non.
Je suis bien enveloppée.
Momifiée dans mes propres charpies.
Bien structurée.
Rassurée.
******
Alors ?
S’il est une chose certaine, rien qu’une, c’est que pour un mois de septembre, fait vraiment chaud. C’est sûr et incontestable.
Encore que… Encore faudrait-il compte tenir de la traduction toute subjective, propre à chacun de nous, de la température. Même les plus grands physiciens ne me contrediront pas. Le degré Celsius n'est qu'une concession bien commode dans laquelle il trouvera ses pairs au cimetière des idées.
Ce sera mon ultime pied de nez. Sans rancune, hein ? C’était juste histoire de m’amuser à maltraiter la dissertation.
FIN_____________________________________________
*
Vies : à entendre ici dans le sens qui vous sied.
- Vie : existence.
- Voie : c’est ainsi que s’appellent certaines rues dans certaines villes de ma connaissance.
- Via : de via, latin, dont le a supporte un accent plat lorsqu'on décline cette préposition à l'ablatif, marquant ainsi le point de départ de quelque chose.
Messaline- MacadAccro
- Messages : 635
Date d'inscription : 29/08/2009
Age : 66
Localisation : Dans une étagère
Re: Remue-méninges
Messaline a écrit :
"Est-il nécessaire ? Est-il judicieux ? Est-il recommandable ? Est-il raisonnable… de penser ?"
A cette question essentiel de l'artiste qui façonne le monde à son image, penser est une panne, un replie, un frein qui ronge tant ses espoirs que ses promesses de dons.
Penser, pour l'artiste, c'est l'expression du doute, la culpabilité de ne pas assumer ce qu'il fait parce qu'il n'en fait rien ; l'oeuvre à laquelle on a donné vie a ses propres exigences, il arrive un moment où c'est elle qui commande, elle ne saurait être ignorée. Le problème est bien là, de prendre le temps pour elle, de savoir s'arrêter pour la suivre dans ses exigences premières.
L'oeuvre est destinée au monde, aux autres, elle ne lui appartient plus.
Ce commentaire est destiné à l'auteur de ce texte, une artiste qui pose Les questions
tant il est vrai qu'il faut, autant que possible, y apporter des réponses dans la réalité.
Dam.
"Est-il nécessaire ? Est-il judicieux ? Est-il recommandable ? Est-il raisonnable… de penser ?"
A cette question essentiel de l'artiste qui façonne le monde à son image, penser est une panne, un replie, un frein qui ronge tant ses espoirs que ses promesses de dons.
Penser, pour l'artiste, c'est l'expression du doute, la culpabilité de ne pas assumer ce qu'il fait parce qu'il n'en fait rien ; l'oeuvre à laquelle on a donné vie a ses propres exigences, il arrive un moment où c'est elle qui commande, elle ne saurait être ignorée. Le problème est bien là, de prendre le temps pour elle, de savoir s'arrêter pour la suivre dans ses exigences premières.
L'oeuvre est destinée au monde, aux autres, elle ne lui appartient plus.
Ce commentaire est destiné à l'auteur de ce texte, une artiste qui pose Les questions
tant il est vrai qu'il faut, autant que possible, y apporter des réponses dans la réalité.
Dam.
Re: Remue-méninges
Missing
C'est pas pasque les gens publient plus qu'y doivent crever au fond du trou.
Alors on lit Messaline et on commente ou pas mais on lit, ça peut pas faire de mal parfois.
Dédé.
C'est pas pasque les gens publient plus qu'y doivent crever au fond du trou.
Alors on lit Messaline et on commente ou pas mais on lit, ça peut pas faire de mal parfois.
Dédé.
_________________
Ciao les gonzesses, c'était Dédé.
Dédé- MacaDédé
- Messages : 1885
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: Remue-méninges
Une longue méditation découverte au coin du mur
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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