Les langues tentaculaires

lorsque les langues tentaculaires
au nord fou des lagunes de l'oblitère
me mêleront mort dans les sondes
lorsque les crânes perforés de l'hydre
encore l'hiver aux neiges inversées
me serpenteront au fluide d'asphalte

alors j'écrirai des silences
que partagera ma folie métastase
j'écrirai des passerelles confuses
des gestes de mime alcoolique
j'écrirai pour ne pas fuir les landes électrifiées
des pylônes dressés pour combattre le vent

j'écrirai pour que dans le grand nord
résonne mes paroles muettes
j'écrirai l'indicible beauté du monde
des étoiles zénithales et des pierres millénaires
j'écrirai pour que tu m'entendes dormir
de l'horizon vernaculaire où règnent les masques

alors les polymorphes jongleront au passage
des trains bondés de jazz méphistophéliques
qui mènent loin de là où les langues tombales
tombent à l'oblitère livide et affreusement nu
j'écrirai les halls de gare enfumés
lorsque la dernière main enfantera
le dernier poème

Un coup de coeur pour ce poème
L'artiste parfois se mure dans des silences
qui font un bruit de fou
dans son crâne en détresse

Un très fort sentiment se dégage de ce poème

Sylvie

alors j'écrirai des silences
et
j'écrirai les halls de gare enfumés
lorsque la dernière main enfantera
le dernier poème

Rien que pour ça j'ai bien fait de passer par ici.

Nilo, silence.