Mémoires de l'oblitère

D'étranges mouvements me viennent par capillarité
attractions tractées par de licencieuses feuilles métriques

me sachant alors comme le simple reflet de mon regard
je me garde le secret, couvrant d'un alpage défloré
les plus obscures poétiques que le temps compte
en horaires décalés, déplacés là où la parole est vaine
dans ces fleuves semblables aux fêlures sanguines
où se noient quelques idées issues des sondes mirages

sur les murs tapissés de peintures rupestres on entr'aperçoit
un pêcheur subit courir le désert marécageux de l'oblitère
est-ce du domaine du rêve dont il est l'espace découvert
est-ce de la demeure attenante du fou dont on croit le réel
croiser les doigts dans l'espoir grandissant d'une révolte ?

il en ressort un essaim de poissons nauséabonds
pendus aux cordes tirées par la canne hésitante
d'un ermite vieux comme la mort, et s'en suit
une suite logique de hasards, aussi tentaculaire
que l'évolution électrifiée des langues intraveineuses

me contemplant là où rien n'agit, ni gestes, ni paroles
je laisse au message la voix éreintée des typhons
dire dans le même écho que taire, qu'il est improbable
de croire aux usages du miroir, autant que d'entendre loin
les horizons vulgaires du verbe, aux commencements
était
le rêve

Même si le reste est digne d'intérêt je me suis surtout attardé sur cette dernière strophe qui esquisse des réponses à ces questions non posées.

Nilo, entre rêves et Verbe.