Sous l'aile de la raie

Sous l'aile de la raie
chapeauté de l'étoile
je désigne à la main
levée aux gardes polaires
le paroxysme des cœurs déchirés

je nage à la cour des cause minuscules
remplissant des silos de mots absolus
je suis l'enfant équinoxial
avalant les galets des zéniths primaires

me rejoindras-tu sur les pierres polies
où nous pourrions nous aimer
aux frontières verticales et appels du vent
aux lignes tracées par la courbure du dos
nous pourrions ensemble nager à la cour
des causes minuscules

sous l'aile de la raie
éclairé du corail et des ossements de naufrages
je fonde marine les luminescences
dans lesquelles tu mourras
je raconte des décors faits d'or, d'argent et de mirages
où tu aimeras à fuir les tentacules de l'homme

je compte les nombres premiers et me place en refuge
survivant des ilots égarés
je verse aux brumes les runes antiques
de l'électricité invisible, ces amours alourdis
par l'épaisseur des courants

te joindras-tu à moi dans la phosphorescence des luttes pacifiques
joindras-tu tes mains aux miennes
quand derrière nous s'effondreront
les absurdes décombres

Ce n'est pas ce que je préfère lire de toi mais ce que j'aime, c'est cette question qui revient et qui donne un superbe siège à ce poème.

Par contre, à la lecture, j'ai tiqué sur ce vers:
"où tu aimeras à fuir les tentacules de l'homme"

Peut être à cause de la sonorité de "aimeras à..." j'avais envie de dire: " où tu aimerais..." mais ça risque de changer tes dire?

Mais ce n'est que mon avis

Sylvie

Encore un que l'opération Portés disparus a permis de ramener au bercail de la première page.
Je l'avais raté ou ignoré en son temps, je ne sais pas pourquoi.
En tout cas c'est un texte que j'ai apprécié aujourd'hui et je tenais à le faire savoir.

Nilo, intermittent.