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les pierres mouvantes
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Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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les pierres mouvantes
Les pierres mouvantes
En se regardant dans la glace de la salle d'eau, il se fit une grimace et dit simplement ceci : " J'aimerais être le premier homme en mutation ; observer ces prémices d'abord sur moi, comme des signes du destin. Du ciel."
Par la suite, il lui arrivera d'y repenser et de se demander pourquoi, pourquoi il avait eu cette idée loufoque ?
Était-ce fondé ou complètement farfelu, idiot ? Était-il sensé ou simplement inquiet, pour rien... Possédé ? Et si oui par qui, et pourquoi ?
C'était toujours après le travail quand il était fatigué que lui venaient ces idées-visions ; la grimace qu'il se faisait alors devait refléter un certain mal de vivre, le mal d'être mal-aimé ; et l'idée qui lui était venue qu'il pourrait muter était en fait la preuve subconsciente de son malaise. Mais jamais cela ne se réaliserait vraiment à moins, à moins de tomber dans la folie.
Gros chagrin comme un crachat-gras verdâtre dans la mer - une purge de cette monstruosité qui aura toujours le dessous, qui mourra avant d'avoir sourit, qui coulera dans la mer de l'oubli...
<< Regarde les pierres mouvantes. Quand j'étais petite, je restais là sur cette digue, des heures, à regarder le fond de la mer, ces pierres énormes qui semblaient bouger dans le simple reflet du jour et de l'amour. J'imaginais que c'était ma vie là dessous, le film de ma vie, et je m'identifiais à ces pierres - ou plutôt à cette vision des pierres mouvantes sous l'eau - sur un lit de sable blanc. Sous l'eau. Oui sous l'eau.
Ayant réussi à me convaincre de cette "vision" comme étant la mienne, vraie, unique, je n'hésitais pas à en faire part aux mouflets que je gardais cet été-là ; non, je n'avais pas une âme poétique, et je ne voulais pas parler d'émotion, non. Je suis prête à jurer que cela fut bien compris... mais comment le saurais-je ? Il faudrait que je retrouve ces loupiots colériques pour les questionner - et qu'ils n'aillent pas me dire << j'ai oublié >> : impossible! Voilà pourquoi j'affirme avoir été bien comprise...
*
Si on te comprend c'est qu'on te retient
Si on te retient, c'est pour te comprendre
... Car il faut du temps...
Le temps d'une vie
Le temps d'un livre.
Dam
En se regardant dans la glace de la salle d'eau, il se fit une grimace et dit simplement ceci : " J'aimerais être le premier homme en mutation ; observer ces prémices d'abord sur moi, comme des signes du destin. Du ciel."
Par la suite, il lui arrivera d'y repenser et de se demander pourquoi, pourquoi il avait eu cette idée loufoque ?
Était-ce fondé ou complètement farfelu, idiot ? Était-il sensé ou simplement inquiet, pour rien... Possédé ? Et si oui par qui, et pourquoi ?
C'était toujours après le travail quand il était fatigué que lui venaient ces idées-visions ; la grimace qu'il se faisait alors devait refléter un certain mal de vivre, le mal d'être mal-aimé ; et l'idée qui lui était venue qu'il pourrait muter était en fait la preuve subconsciente de son malaise. Mais jamais cela ne se réaliserait vraiment à moins, à moins de tomber dans la folie.
Gros chagrin comme un crachat-gras verdâtre dans la mer - une purge de cette monstruosité qui aura toujours le dessous, qui mourra avant d'avoir sourit, qui coulera dans la mer de l'oubli...
<< Regarde les pierres mouvantes. Quand j'étais petite, je restais là sur cette digue, des heures, à regarder le fond de la mer, ces pierres énormes qui semblaient bouger dans le simple reflet du jour et de l'amour. J'imaginais que c'était ma vie là dessous, le film de ma vie, et je m'identifiais à ces pierres - ou plutôt à cette vision des pierres mouvantes sous l'eau - sur un lit de sable blanc. Sous l'eau. Oui sous l'eau.
Ayant réussi à me convaincre de cette "vision" comme étant la mienne, vraie, unique, je n'hésitais pas à en faire part aux mouflets que je gardais cet été-là ; non, je n'avais pas une âme poétique, et je ne voulais pas parler d'émotion, non. Je suis prête à jurer que cela fut bien compris... mais comment le saurais-je ? Il faudrait que je retrouve ces loupiots colériques pour les questionner - et qu'ils n'aillent pas me dire << j'ai oublié >> : impossible! Voilà pourquoi j'affirme avoir été bien comprise...
*
Si on te comprend c'est qu'on te retient
Si on te retient, c'est pour te comprendre
... Car il faut du temps...
Le temps d'une vie
Le temps d'un livre.
Dam
Re: les pierres mouvantes
Je me promenais dans les "nouvelles" et ai été attiré par ce post sans commentaire.
Forcément, j'ai cliqué.
Forcément j'ai lu (comment ça "on peut aussi cliquer sans lire !").
J'aillais dire, forcément j'ai aimé. Ben non, ce n'était pas gagné d'avance.
Et pourtant j'ai aimé.
Nilo, nouvelles des nouvelles.
Forcément, j'ai cliqué.
Forcément j'ai lu (comment ça "on peut aussi cliquer sans lire !").
J'aillais dire, forcément j'ai aimé. Ben non, ce n'était pas gagné d'avance.
Et pourtant j'ai aimé.
Nilo, nouvelles des nouvelles.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: les pierres mouvantes
Merci Nilo.
J'ajouterai à ton commentaire que si l'on peut cliquer sans lire, on peut aussi lire sans cliquer, ce qui a dû arriver à ce texte... comme un secret enfouit qui ne se partage pas si facilement faut croire, c'est quelque part normal, et sain.
Dam silence assistance !
J'ajouterai à ton commentaire que si l'on peut cliquer sans lire, on peut aussi lire sans cliquer, ce qui a dû arriver à ce texte... comme un secret enfouit qui ne se partage pas si facilement faut croire, c'est quelque part normal, et sain.
Dam silence assistance !
Re: les pierres mouvantes
En effet, il n'est pas évident de déposer autre chose que son regard sur ce texte. A y revenir.
Ratoune- MacadAccro
- Messages : 1891
Date d'inscription : 01/09/2009
Re: les pierres mouvantes
Opération : Je fouille
Comme quoi, ça sert toujours d'aller voir ailleurs !
Un superbe texte aux émotions "ouf !"
La mer qui te parle, que tu peins, que tu vis et au fond une vie, que tu peins avec talent.
J'ai vraiment aimé lire ce texte et il serait facile de s'y voir nous même quand le monde bouge et que nous , nous restons immobiles.
Très bel instant de lecture où ta poésie s'y est introduite.
Comme quoi, ça sert toujours d'aller voir ailleurs !
Un superbe texte aux émotions "ouf !"
La mer qui te parle, que tu peins, que tu vis et au fond une vie, que tu peins avec talent.
J'ai vraiment aimé lire ce texte et il serait facile de s'y voir nous même quand le monde bouge et que nous , nous restons immobiles.
Très bel instant de lecture où ta poésie s'y est introduite.
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
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