Fais-moi une place dans ton cercueil

Ténébrise-moi
moi l'occitane
moi le lecteur de John Fante
couvert des manteaux de l'affreux
et des culottes de l'infante
balbutie-moi
moi le vaut-rien, vautour échappé aux flaccidité du vide
moi le nu rival dans l'inverse du temps, mort au fronton de soulardes anguilles
la sournoiserie crépusculaires de lire
ce qui se coule entre les doigts et le fracas
dans l'intervalle hésitant des sépultures
chimérise-moi
moi l'inconscient, le cerf blessé aux brames liturgiques
moi l'ineffable, prisonnier des fumoirs
emmêlé dans l'inconvenance de la substance molle

je jouis de rire et rire d'effroi

aux nocturnes de Chopin, buvant l'alcool des tunnels enfouis
l'embryon coincé entre les cuisses et l'encre
je peins l'excitation utilitaire des membres spongieux
hormis l'œil du pylône nul ne me voit pleurer

dans l'enceinte des réverbères d'antiques quêteurs de planètes
j'octroie au monde la fragilité du cœur et delà les cimes abyssales
rimer ne sert qu'à enfreindre les règles libres de la littérature
je meurs
tandis que toi, déjà là où l'on ne sent rien de plus que l'odeur fade de la terre
et du ciel corrélé, où il n'est plus d'autre nécessité que de creuser des gueules trouées
de voler à la colombe la plume inique du rêve
tandis que toi tu appelles si fort les cris volants des chiens aveugles
je m'entends le réseau fait des nébuleuses du miroir
et je brise et je fous en l'air les musiques de la pauvresse triste
et j'éclate et je fournis aux cauchemars mon esprit liqueur et mes lois illogiques
et je meurs tandis que toi déjà tu rejoins le coin feutré de mes luttes incapables

nous sommes deux tragiques inconsolables d'être heureux

Je me suis arrêtée sur le titre, ai suivi ces cris des tripes ne sachant trop que penser de ces " inconsolables tragiques d'être heureux " la réponse est dans le silence...

J'ai eu un peu de mal à te suivre ici.
9a m'arrive de temps en temps, tu le sais.
Mais ça n'enlève rien au plaisir que j'ai à te lire à chaque fois.
Peut-être même que ça produit chez moi l'envie d'attendre le prochain envoi avec d'autant plus d'impatience.

Nilo, petite bière.

Une lecture que j'ai senti à la fois comme une révolte et comme un appel!

J'ai vraiment aimé ce texte qui me dit que c'est bien toi.

Le titre est un délice même si ça fait peur.

Sylvie

Je me promène entre tes vers comme dans un monde d’une autre dimension. Tout est un rêve parsemé de réalité. Dans ce filet des images on se fait un monde à nous, arrêtés par tes mots qui crient – « réfléchis, c’est pour vous, les tragiques inconsolables d’être heureux ».
Cordialement Solweig

Beaucoup d'imprécations qui tendent inexorablement vers une prose un peu lourde... N'est pas Céline qui veut.

Z.

Céline ?!?
Euh, drôle de comparaison.
Et
ne chercherais pas à imiter un style
inimitable, enfin je crois.

Stupéfait... non... ébaubi...
(ah les trois petits points si chers à Louis-Ferdinand)

Des cimes abyssales (sans doute les vêtements de l'affreux)
ou alors des abysses simiesques (de ton visage autrefois amère,
il ne me reste plus aujourd'hui que caveau et coordonnées molaires)

Par perforation de l'estomac ou association libre je repense à la belle de jour
était-ce un duc ou un baron ? ... Puis la vie devant soi et cette putain d'odeur.

Jeoffrey Stiernon

Ma bien innocente remarque aura au moins eu le mérite de provoquer un commentaire de ta part. Même s'il est sur un de tes textes.

Z.

Clic-Dédé

...et ça tombe bien car ça en vaut la peine...

Bien à toi PC

Sylvie