Le glas des jours plombe les heures

Le glas des jours plombe les heures


Les arbres bleus des cimetières
Epousent l'ombre des vivants.

Les veines font aux dalles grises
Des collapsus givrés d'embruns
Dans les grands vents des processions
Où les sanglots meurent de froid.

Les requiem se font méfiants,
Décolorés de fausses notes.

Et les rubans des boutonnières
Prennent sur eux les fleurs fanées
Abandonnées au gré noirci
Par les mensonges et les regrets.

Les cœurs fendus comme des pierres
Prennent des poses dérisoires,
Statues de sel aux contours flasques.

Aux rendez-vous de l'indicible
Les yeux fermés sur l'avenir
Posent un bandeau sur le passé.

Le long des murs mouillés de mousse
Pissent des chiens rhumatisants
Dans les lisières de l'ennui.

Sous les pétales chrysanthèmes
Les intentions prennent le pouls
D'un temps figé sous les cyprès.

Dans un regard jeté à terre
Qui dit le mieux des sentiments
Coule une larme sur le pire.

Le glas des jours plombe les heures
De longs silences qui résonnent
Au crépuscule des vivants.


Nilo.

Désolation ! Tu as regardé le bob à quatre pattes songeur, vautré sur la canopée du désespoir...
Qu'à cela ne tienne, cette manière noire est une passe obligée pour tout artiste qui se respecte, suscitant chez moi un intérêt majeur.

Dam, joie capitale

Un beau Nilo... moins lumineux que d'habitude, mais les mots sont toujours aussi pleins de sens et de mélancolie.

Petit bémol sur quelques mots et vers... Le "flasque" m'a arrêté net dans ma lecture.
"Par les mensonges et les regrets".. "Posent un bandeau sur le passé".. Des petites interrogations de forme.

Z.

Merci à vous deux.
Et puis merci Z. de ces remarques. Je vais penser à arranger ça.

Nilo, ravaudeur.

Ta prose, son champ lexical et ses images m'ont de suite conduit à l'enterrement de Mozart dans Amadeus.
Inutile de dire que j'ai aimé, quand les mots deviennent images...

ça dépend des images, Span ...
d'autres peuvent venir, et moi, ce soir, c'est pas mon soir ...
je lis des textes superbes ( celui-ci en est un ) qui me renvoient des souvenirs en plein coeur ou qui me mettent face à moi-même ...
tiens, je vais aller face à Dédé, ça vaudra mieux !
Yzaé

Des silences qui nous parlent.