L'odyssée #4 "LUPA NAR CAFE"

Il marche en fumant nerveusement, son ombre le domine et dessine devant lui un avenir incertain. Les lampadaires nous éclairent d'un paradoxe total, ils mettent en lumière le brouillard et la confusion de notre vie.
Voilà ce qu'il se disait, tout silence gardé filant sa trajectoire dans la nuit, la musique de ses pas distribuait des claques aux incertitudes qui tombent des nues, lui les écrasait au fond des flaques; pour se rassurer.
Il sait qu'il ne tiendra pas longtemps à ce petit jeu, mais l'insolence est belle et innocente, le destin lui sourit souvent et lui offre sa chance comme un sourire aux anges. Ca dépend du sourire.
Le froid l'avait envahi, il tremblait sous son manteau de pluie et sa marche ralentissait;
A l'angle de la rue, une enseigne aux reflets verts « LUPA NAR CAFE » clignotait péniblement, le son du piano faisait le trottoir, aguichant notre homme jusqu'au seuil de cet établissement.
Il entra.
La musique, la chaleur, les filles et la fumée le sauvèrent de son état grelottant, son esprit se chargea d'un espoir immense. Il alluma à grandes bouffées une cigarette et se dirigea vers le bar où l'attendait déjà un verre d'absinthe qu'il bu d'un trait, le liquide se fondit dans son corps tout naturellement tandis que le barman lui resservait un verre.
La nuit était noire brillante et l'alcool comme une tragédie lumineuse proposait une alternative certe artificielle mais bien présente, palpable même amicale.
Y a-t-il un message cosmique dans le fluide de ces filles qui dansent?
Est-ce la musique qui suit leur mouvement pour trouver sa cadence? Le pianiste est aveugle.
Une fille s'approche de lui, elle fume aussi, parle et lui fait des signes grotesques, incompris de notre héros, défoncé; Il la suit et passent ensemble quelques heures éphémères qui resteront dans un compartiment secret au fond de la mémoire, secret comme ce café, au fond des rues noires. Ils se touchent et ils se parlent, ils se touchent. Personne ne sait ce qu'il se disent vraiment puisque chacune de leur phase se divise en ramifications si rapidement que tous les sens s'en trouvent brouillés. La seconde-éternité achève son oeuvre...derniers souvenirs.
Le matin pâle se dresse face à lui, comme un jugement, il le rejette lui tournant le dos et se rendort, retournant à ses confettis disparus. Il rêve.

Partagé. De très jolies choses ("le son du piano faisait le trottoir" ; "y'a t-il un message cosmique dans le fluide de ces filles qui dansent?") et puis des atmosphères qui chuchotent...
Mais des maladresses, dans les temps très mélangés par exemple : le présent et l'imparfait qui se chevauchent, et l'arrivée brutale du passé simple qui reste un temps très lourd à manipuler...

J'ai apprécié. Peut-être encore un peu de travail...?

Z, bavard.

Comme Z. j'ai eu beaucoup de mal avec ce mélange des temps. Tu dois pouvoir améliorer ça sans trop de peine...
Et comme lui j'ai trouvé de belles images, comme celle-ci :
la musique de ses pas distribuait des claques aux incertitudes qui tombent des nues
Et une "citation" qui fait peut-être un peu trop "empruntée", ce
Ca dépend du sourire
trop proche du "Ca dépend de quel rire" de Ferré pour me séduire.
Mais ça aussi c'est une broutille, tu devrais pouvoir t'en défaire, remodeler ton intention sans la dénaturer.

Bon à part ça il semble qu'avec cette Odyssée tu te sois embarqué pour un sacré voyage...

Nilo, chant des sirènes (oui je sais je me répète, mais c'est de la faute de ton Odyssée).

Quand la nuit et les artifices joviaux rencontrent mélancolie, l'espoir renait.
J'ai aimé cette échappatoire, ce lourd-léger, ce vain liqueur vainqueur vient va revient
Et pour la valse des temps, ça traduit le doute et l'embarras.

Dam Black Bar

Oui vous avez raison pour les temps, j'ai déjà du mal à garder une ligne de conduite dans les poèmes et je dois dire que c'est d'autant plus difficiles pour les nouvelles, ceci est ma deuxième et c'était encore pire pour la 1ère, je dois travailler à tout ça.
Tu as raison Nilo pour "ça dépend du sourire", j'ai hésiter à l'enlever mais je voulais être sure que l'on comprenne le sens et du coup c'est à la fois trop appuyé et c'est évident que ça puisse paraître emprunté même à moi lorsque je l'ai écrit, j'y ai de suite pensé.
Oui je crois même que cette odyssée est trop grande pour moi^^.
Merci de ton soutien Dam pour l'histoire des temps mais comme le doute & l'embarras servent très bien les poèmes, je crois qu'en revanche pour les nouvelles, ils doivent rester sous-jacents ou du moins ne pas passer par des fautes de conjugaison^^.
Merci à vous de vous être attardés ici et pour vos remarques toujours cohérentes & constructives.

Pour les temps, ça se défend, je connais le problème, c'est pour ça que j'en parle.
Il y a des règles évidentes, à respecter, et il y a la liberté prise de dire les choses comme on le souhaite, et cela est risqué seulement si ça n'est pas assumé. Moi je ne conteste pas l'utilisation du présent/passé dans un récit tel que le tien. Si tu l'as écrit ainsi, c'est que tu le ressentais ainsi. Libre à toi, donc, de savoir si tu le signes ou si tu le considères comme "imparfait", auquel cas tu devras y remédier...

Dam à la barre des crashés jurés...

Je clique sur l'Auteur à la Une qui m'offre un tour de manège à son Luna Park.
Comme j'avais déjà fait un tour c'est comme si j'avais gagné la queue du Mickey.
Et bien je relance la machine...

Nilo, roulez petits bolides.

Nouvelle chance pour ce texte grâce au Mur à Dédé qui vous envoie lire des trucs que vous ne seriez jamais allé chercher vous-même.

Nilo, de profundis.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Quinzième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.