Vivant

Les nuages s'accrochent à l'horizon fermé
et seules les lames blanches éclairent la grisaille
tout remue, tout se tord
et plus rien n’est silence
tout gémit dans l’effort
comme une résistance.

Le bleu a disparu dans ce sombre tumulte
chaque vague crachée est en soi une lutte
un combat , une force
un retour incessant,
qui revient bien plus fort
regonflé par les vents.

.......….et elle roule et se déroule
…........dans un fracas d'étoiles
…........et de cailloux qui roulent
…........et de bruit de mitrailles

Le vent remue ses vagues
et soulève ses flancs
en courses effrénées
de chevaux hennissants,
et elle crache et expulse
ses torrents de puissance
sonnant un angélus
si loin de l’innocence,

Non, ce n'est pas tristesse !
non ,ce n'est pas colère !
la mer dans la tempête dit simplement :j'existe !
regardez moi je vis !
regardez l'élément !
La mer dans la tempête
Ecrit le mot « vivant ».

très beau, Lalou, vraiment très beau ...
bel hommage à cette mer que tu aimes !
( justement, j'ai pensé à toi en voyant des images de ta région où la mer s'est déchaînée : c'est ce qui t'a inspiré ce poème ? )
bises
Yzaé

Ah Putain !
Et crois moi je ne dis jamais ça à une gonzesse.
Oui, ah Putain !
Ca déménage.

Nilo, c'est tout.

Dans le Sud, les gens de la côte l'appellent "La putain". C'est pas très joli comme ça, mais en fait ça veut dire qu'on ne peut pas s'y fier, parce qu'elle est imprévisible et changeante. Ce n'est pas que j'ai une très haute estime des gens d'ici, et elle a inspiré de bien belle manière Lalou, ce qui est, croyez-moi, extrêmement rare... (je ne crache ni ne mâche mes mots)

Dam Dame Blanche

Je n'ai pas, ou ne connais pas, ce rapport avec la mer, mais quand je vois comment il est écrit, ou peint souvent, je le comprends... surtout quand c'est si bien écrit.

Merci tous !

Oui j'ai été sacrement inspirée par cette tempête de Mercredi. Oui sans doute celle que tu as vu Yzae..
J'suis allée la voir...de prés, j'adore ça...même si cela me laisse toujours ce sentiment d'etre une minuscule petite chose, ça remet tout bien place et l'element dans toute sa puissance, c'est un present bien là et ça lui donne tout son sens.
Merci pour vos commentaires qui me touchent , particulierement le tien Nilo (je connais le sens de tes "putain!!!") ...
Dam, je suis "un gens" d'ici...

J'avais lu ton poème hier Lalou. Je n'ai pas pu répondre pour cause de caprices informatiques.
Tu dépeins bien l'océan dans toute sa puissance et avec beaucoup de compréhension.
Mon petit port de Dahouët (Côtes d'Armor) a vu la mer l'envahir, j'ai du mal à imaginer.

c'est juste la Mer Carmen, la Méditerranée..et pas la grosse tempête qui a fait bien du mal, mais on a eu une bonne aussi..
Merci pour ton commentaire en tout cas.

Juste parce que ce jour là j'avais pris cette photo et que je tenais à la mettre "avec"..

le mur a Dédé il m'a mis la tempete dans la tete
et jme suis dit, tiens un clin d'oeil a Vivant

Toujours aussi beau et aussi "parlant" ton Vivant, Lalou

Dam.

Au coeur de la nuit, j'apprécie le clin d'oeil et surtout le texte. Une mer déchaînée vit autant qu'une mer calme, mais c'est nous peut-être, face à ce débordement, qui vivons plus intensément en miroir. Enfin c'est comme ça que je le lis.
La tempête t'inspire, dis-donc ! faudrait que tu nous en concoctes une dans un verre d'eau.

C'est bon quand les membres tapent dans le mur car ils font descendre ( ou plutôt remonter ! ) de belles pierres.

En voilà une que j'ai observée et sans aucun regret.

J'en ressors toute ébouriffée !

Sylvie

Quelle merveilleuse photo !

H.

Je joins ma voix à celle des autres, un texte puissant et évocateur. Et la photo est superbe!

Z, oeil du cyclone.

Oui, tu as su trouver en cette mer vivante une belle muse, et le texte, vivant lui aussi, retranscrit bien cette énergie, en vagues de vers très inspirés.

J'aurai quand même enlevé le "et" au début du second vers, car pour moi il le fait trébucher, et de ma même manière, ici :
"et elle crache et expulse
ses torrents de puissance"
...je pense qu'il est de trop.

Quelques rimes hasardeuses m'ont aussi fait grimacer, mais au final, je les prends comme des rochers émergeant de la mer.

J'aime beaucoup la construction, par contre, et là encore, seule la dernière strophe, peut-être parce qu'elle comporte un vers de plus, me perturbe un peu. Là aussi, je préfère me dire que c'est comme un morceau de vie qui s'empare du poème, car dans l'affaire, c'est lui, finalement, qui est vivant.

J'aime beaucoup, en définitive, même si quelques retouches s'imposent, à mon humble avis.

Oui Lalou, on s'y croirait dans la tempête, tu sais, ton poème m'a tout de suite fait penser à "Horse latitudes" de jim morrison.

Alors voilà:

Ha? ignare que je suis , je ne connaissais pas..merci pour ça !

Une poésie qui coule et ressasse, évoquant le bruit des vagues.
Rien à dire, c'est tout simplement beau.

Lalou a écrit:
.......….et elle roule et se déroule
…........dans un fracas d'étoiles
…........et de cailloux qui roulent
…........et de bruit de mitrailles

La mer comme je l'aime, fascinante et indomptée !
Particulièrement sonore dans ces quatre vers qui éclatent sur la langue.

Sensible et féminin. Je t'y retrouve beaucoup dans celui-ci. De très belles lignes, du Lalou comme on l'aime.

J'ai un océan de retard...Mon esprit en tulmute s'est revitalisé aux embruns de tes mots.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Deuxième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant sans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Je pense au roman "Solaris" (de S. Lem).