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Joë Bousquet
3 participants
Macadam :: MacadAdmire :: MacadaThèque
Page 1 sur 1
Joë Bousquet
Si le temps me laisse le temps, j'ai l'espoir d'écrire un essai sur cet immense écrivain.
Joë Bousquet
Mon coeur ouvert de toutes parts
Et l'effroi du jour que je pleure
D'un mal sans fin mourant trop tard
Je ne fus rien que par hasard
Priez qu'on m'enterre sur l'heure.
(...)
Mais les ans passent sans nous voir
L'aube naît d'une ombre où l'on pleure
De quoi voulez-vous que l'on meure
La nuit ne sait pas qu'il fait noir
Tout est passé pour nous revoir
Nos pas reviennent nous attendre
On rouvre la classe du soir
Où l'on attend le roi des cendres.
(...)
Tout est trop beau pour être vu
Un amour plus grand que l'espace
Ferme les yeux qui ne voient plus
Et l'ombre que sa forme efface
Mendiant son pas mendiant sa place
Au jour mort d'un rêve pareil
Dira des ombres qui la suivent
Ma vie avait des yeux d'eau vive
Passé prête-moi ton sommeil.
Ne maudis pas ces jours dont la rigueur t'assiste
ni le mal qui te broie aux redites du coeur
ils aimaient comme toi l'enfant qu'un frère triste
suivit d'un oeil pesant tout le long du bonheur.
( ... )
Tu soulevais le ciel sur l'espoir d'une voile
et plus léger qu'un saule à la nuit qu'il parcourt
charmais d'un seul regard les siècles d'une étoile
qui buvait dans tes yeux la naissance des jours.
Tu vivras d'une fin venue avant son heure
et des jours abolis en rêvant de vous deux
qui sentent dans l'air rouge où les misères meurent
leurs pleurs se détacher d'un coeur fermé sur eux.
Joë Bousquet
Mon coeur ouvert de toutes parts
Et l'effroi du jour que je pleure
D'un mal sans fin mourant trop tard
Je ne fus rien que par hasard
Priez qu'on m'enterre sur l'heure.
(...)
Mais les ans passent sans nous voir
L'aube naît d'une ombre où l'on pleure
De quoi voulez-vous que l'on meure
La nuit ne sait pas qu'il fait noir
Tout est passé pour nous revoir
Nos pas reviennent nous attendre
On rouvre la classe du soir
Où l'on attend le roi des cendres.
(...)
Tout est trop beau pour être vu
Un amour plus grand que l'espace
Ferme les yeux qui ne voient plus
Et l'ombre que sa forme efface
Mendiant son pas mendiant sa place
Au jour mort d'un rêve pareil
Dira des ombres qui la suivent
Ma vie avait des yeux d'eau vive
Passé prête-moi ton sommeil.
Ne maudis pas ces jours dont la rigueur t'assiste
ni le mal qui te broie aux redites du coeur
ils aimaient comme toi l'enfant qu'un frère triste
suivit d'un oeil pesant tout le long du bonheur.
( ... )
Tu soulevais le ciel sur l'espoir d'une voile
et plus léger qu'un saule à la nuit qu'il parcourt
charmais d'un seul regard les siècles d'une étoile
qui buvait dans tes yeux la naissance des jours.
Tu vivras d'une fin venue avant son heure
et des jours abolis en rêvant de vous deux
qui sentent dans l'air rouge où les misères meurent
leurs pleurs se détacher d'un coeur fermé sur eux.
Re: Joë Bousquet
j'avais oublié cet écrivain et je me trompe peut-être. est ce celui de "lettres a un poisson d'or" ?
marc- MacadAccro
- Messages : 787
Date d'inscription : 03/09/2009
Re: Joë Bousquet
LoL nous donne à voir, nous offre à lire.
Prenons, c'est du bon.
Et puis si on n'aime pas, parce qu'on ne peut pas tout aimer (par manque de temps, par manque de goût) ce n'est pas grave après tout, on a vu, on a lu.
Nilo, vu, lu, AIME.
Prenons, c'est du bon.
Et puis si on n'aime pas, parce qu'on ne peut pas tout aimer (par manque de temps, par manque de goût) ce n'est pas grave après tout, on a vu, on a lu.
Nilo, vu, lu, AIME.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Joë Bousquet
Un UP en rapport au dernier poème posté.
Le poème suivant, je l'ai lu aux obsèques de mon père il y a deux ans et je le considère comme un des plus beaux de la langue française. Si mes petits moyens techniques me le permettent, je le mettrai un jour en ligne lu par votre serviteur...
L’hirondelle blanche
Il ne fait pas nuit sur la terre ; l'obscurité rôde, elle erre autour du noir.
Et je sais des ténèbres si absolues que toute forme y promène une lueur
et y devient le pressentiment, peut-être l'aurore d'un regard.
Ces ténèbres sont en nous. Une dévorante obscurité nous habite.
Les froids du pôle sont plus près de moi que ce puant enfer
où je ne pourrais pas me respirer moi-même.
Aucune sonde ne mesurera ces épaisseurs : parce que mon apparence est dans un espace
et mes entrailles dans un autre ; je l'ignore parce que mes yeux, ni ma voix, ni le voir, ni l'entendre
ne sont dans l'un ni l'autre.
Il fait jour ton regard exilé de ta face
Ne trouve pas tes yeux en s'entourant de toi
Mais un double miroir clos sur un autre espace
Dont l'astre le plus haut s'est éteint dans ta voix.
Sur un corps qui s'argente au croissant des marées
Le jour mûrit l'oubli d'un pôle immaculé
Et mouille à tes longs cils une étoile expirée
De l'arc-en-ciel qu'il draine aux racines des blés.
Les jours que leur odeur endort sous tes flancs roses
Se cueillent dans tes yeux qui s'ouvrent sans te voir
Et leur aile de soie enroule à ta nuit close
La terre où toute nuit n'est que l'ouvre d'un soir.
L'ombre cache un passeur d'absences embaumées
Elle perd sur tes mains le jour qui fut tes yeux
Et comme au creux d'un lis sa blancheur consumée
Abîme au fil des soirs un ciel trop grand pour eux.
Il fait noir en moi, mais je ne suis pas cette ténèbre bien qu'assez lourd
pour y sombrer un jour.
Cette nuit est : on dirait qu'elle a fait mes yeux d'aujourd'hui et me ferme à ce qu'ils voient.
Couleurs bleutées de ce que je ne vois qu'avec ma profondeur,
rouges que m'éclaire mon sang, noir que voit mon cœur...
Nuit du ciel, pauvre ombre éclose, tu n'es la nuit que pour mes cils.
Bien peu de cendre a fait ce bouquet de paupières
Et qui n'est cette cendre et ce monde effacé
Quand ses poings de dormeur portent toute la terre
Où l'amour ni la nuit n'ont jamais commencé.
Le poème suivant, je l'ai lu aux obsèques de mon père il y a deux ans et je le considère comme un des plus beaux de la langue française. Si mes petits moyens techniques me le permettent, je le mettrai un jour en ligne lu par votre serviteur...
L’hirondelle blanche
Il ne fait pas nuit sur la terre ; l'obscurité rôde, elle erre autour du noir.
Et je sais des ténèbres si absolues que toute forme y promène une lueur
et y devient le pressentiment, peut-être l'aurore d'un regard.
Ces ténèbres sont en nous. Une dévorante obscurité nous habite.
Les froids du pôle sont plus près de moi que ce puant enfer
où je ne pourrais pas me respirer moi-même.
Aucune sonde ne mesurera ces épaisseurs : parce que mon apparence est dans un espace
et mes entrailles dans un autre ; je l'ignore parce que mes yeux, ni ma voix, ni le voir, ni l'entendre
ne sont dans l'un ni l'autre.
Il fait jour ton regard exilé de ta face
Ne trouve pas tes yeux en s'entourant de toi
Mais un double miroir clos sur un autre espace
Dont l'astre le plus haut s'est éteint dans ta voix.
Sur un corps qui s'argente au croissant des marées
Le jour mûrit l'oubli d'un pôle immaculé
Et mouille à tes longs cils une étoile expirée
De l'arc-en-ciel qu'il draine aux racines des blés.
Les jours que leur odeur endort sous tes flancs roses
Se cueillent dans tes yeux qui s'ouvrent sans te voir
Et leur aile de soie enroule à ta nuit close
La terre où toute nuit n'est que l'ouvre d'un soir.
L'ombre cache un passeur d'absences embaumées
Elle perd sur tes mains le jour qui fut tes yeux
Et comme au creux d'un lis sa blancheur consumée
Abîme au fil des soirs un ciel trop grand pour eux.
Il fait noir en moi, mais je ne suis pas cette ténèbre bien qu'assez lourd
pour y sombrer un jour.
Cette nuit est : on dirait qu'elle a fait mes yeux d'aujourd'hui et me ferme à ce qu'ils voient.
Couleurs bleutées de ce que je ne vois qu'avec ma profondeur,
rouges que m'éclaire mon sang, noir que voit mon cœur...
Nuit du ciel, pauvre ombre éclose, tu n'es la nuit que pour mes cils.
Bien peu de cendre a fait ce bouquet de paupières
Et qui n'est cette cendre et ce monde effacé
Quand ses poings de dormeur portent toute la terre
Où l'amour ni la nuit n'ont jamais commencé.
Macadam :: MacadAdmire :: MacadaThèque
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