Fervente ballade

Une brise tiède et légère danse furtivement dans mes cheveux et j'inspire plein poumon pour me ressourcer, imaginant que cela sera peut-être la dernière fois. La dernière de tout, comme une dernière séance dédiée à la beauté, un moment unique qui sera recyclé au rang de souvenir une fois que le temps aura passé.

Cette destination fortuite me rend plus libre que ces oiseaux d'envergure qui fendent le ciel dans leur chute libre et se reprennent in extrémis, virevoltant leur nouvelle ascension vers des cieux sans nuage. Mon regard s'évade sans mirage à l'horizon, juste la mer de son bleu profond, aux barrières mousseuses, qui s'emballe et se soulève, comme mon cœur sans raison. Un bonheur simple, la vie qui me sourit, une émotion qui fait envie, qui suscite moquerie ou jalousie... Mais ici, rien de tout ceci, je suis loin de ce monde perturbé et froid. Seule devant tant d'immensité, et dans ma tête toutes ces idées, image de confusion à volonté.

J'ai bien là, la preuve que la liberté ne se vend pas, que la nature ne s'apprivoise pas, que la beauté superficielle n'existe pas... Mes yeux se ferment, j'inspire encore quelques secondes et succombe à mon entière inertie. C'est tout juste si je ne flotte pas un peu.

Fin de l'acte passif, je me lève d'un élan fougueux, pour parcourir à contrevent, les rivage de cette trêve accordée par le temps. Seule idée frustrante qui me traverse, où sont les bras chevaleresques qui devraient m'accompagner. Où vais-je pouvoir abreuver mon besoin de tendresse dont, jusque là, je reste démunie.

La respiration climatique s'accélère sans que les caresses du sables sur mes jambes n'en deviennent abrasives. Au loin, en arrière plan, j'entends chanter l'eau d'une cascade, qui s'écrase sur les rochers, les feuilles de palmiers dans un bruissement, cadencent mon avancée aventureuse. Je me retourne et constate que mon dernier vœux s'est exaucé. Je me réveille et dans tes bras, je me cale un peu mieux, Je soupire justifiant ma profonde gratuité à me savoir ici, tout près de toi, oh oui, tout près. Dans quelques minutes je me rendormirais, tu n'en sauras rien, mais je retournerais pour une nouvelle ballade sur cette plage que j'appelle "Liberté".

Petite dédicace à "Ile de Ré" ...

Voilà, c'est mieux...
Je veux dire par là que tu sors de ton style "liste de courses" des précédents écrits que tu nous as donnés à lire.
Je préfère ça. Il y a autant de vie, de vécu (même s'il est "rêvé") et plus de liberté laissée au lecteur.

Nilo, n'est pas LFC qui veut, quand on le sait c'est plus facile.

Joli songe enchanteur...

Merci pour la ballade.

Jolie plume qui se lit bien - quoiqu'un peu édulcorée.

Z.