Les froids des lendemains

Les froids des lendemains


Au coin des cheminées
Les braises sont éteintes.
Je souffle sur mes doigts
Les mots de son départ.

Ceux qu'on trouve dans l'eau
Croupie du fond des vases
Lorsque les fleurs fanées
Déposent sur la table
Les souvenirs d'absence
En pétales séchés
Et feuilles écornées.

Dans l'air ne plane plus
L'effluve jalousie
Qui disait le parfum
Echappé du désir
Derrière les rideaux
Tirés sur le plaisir.

Et même la poussière
S'envole d'impatience
Quand le vent sur les cils
Vient caresser la peur
De voir finir la nuit.

Le désespoir tricote
Les froids des lendemains.

Le rond de l'abat-jour
Sur la lettre d'adieu
Fait de l'ombre à l'amour.


Nilo.

Pour les cinq derniers mots d'adieu.

Oh oui ! comme Ratoune...

La première strophe me fait vraiment tripper, si je puis dire, et je le dis. J'ai l'impression qu'elle contient déjà tout le poème.

Un univers figé dans le temps, obscurci par l'absence, mais mille détails permettent de lire ce tableau digne des peintres hollandais.
Une torpeur où bruisse néanmoins la vie ; un temps de sieste pour mieux émerger ensuite ?

La crainte de l'absence
l'univers abasourdit
l'ombre de la nouvelle
engourdit de dépit
La réalité se tord
aux tourments intérieurs
l'écho de son départ
telle une amputation
un tournant de la vie

Je cherchais un texte pour venir te saluer, j'ai choisi celui-ci, il sonne juste et cure profond.
J'aime tout simplement.
Amicalement,

points de suspension sur un point final...
Une nature morte comme l'amour.
ask the dust...

Et bien merci à tous.
Ca fait chaud.

Nilo, hier encore...

Je ne peux pas m'en empêcher...j'aime !

H. (de passage)

T'as bien raison de le dire Hortense.

parce que je trouve également que c'est