La colombe et le charme

La colombe et le charme

Elle musarde à son rythme
Croisant les fleurs des bois
Et sur son passage soudain
Un charme tente barrage.

Elle l’enlace mais n’atteint pas son cœur
Elle le caresse mais s’écorche les mains

Sa tête sur ses cernes posée
Glisse des larmes entre les anneaux de souffrance

Elle lève les yeux vers son houppier
Aucun bruissement joyeux ne salue l’azur

Elle n’est pas née violette encore moins lichen
Et préfère la lumière à l’ombre

Elle a l’âme artiste et non pas martyre
Si elle doit choisir son totem
Il ne sera pas simple poteau d’exécution
Elle le sculptera avec zèle
Jusqu’au cuir de ses feuilles
Elle le gravera du tranchant de ses dents
Le déchirera du fil de ses griffes

Non elle n’est pas si cruelle
Elle reprendra sa route libertine
Que ses soupirs mâles embaumeront

Dans le bosquet croissent une multitude d’essences
Ensemble elles dispensent l’oxygène de la vie
Chacune tire sa mélodie du "bois de la joie"
Un dosage secret et intime

Quand le fourreau de l’amour impuissant
Ne ravive ni la sève ni les rameaux brisés
Quand la peine en sourdine
Propage son chant funeste
La colombe abandonne au sort
Son guerrier taciturne
Et s’élance sur le feuillage du monde

.

*bois de la joie ; autre nom donné à la lyre ou la harpe souvent évocatrice du soleil. Les Celtes pensaient que de cet instrument doté d'une âme pouvaient sortir trois mélodies apportant soit le rire, soit les soupirs, soit le sommeil. La lyre était aussi d'une aide précieuse durant les combats.

Souvent tes textes m'evoquent un dessin, une peinture, une image...tu écris comme tu dessinerais.
Tous les sens en éveil, à l'affut , on te suit bien volontiers dans tes tableaux.
^^

Il y a dans ton poème de très belles images même si ce style, venant de toi, est à la lecture un peu différent.
J'ai un regret qui est la répétition de " elle" qui laisse penser à une énumération ( ceci est mon avis bien sur!)

Et j'ai eu un peu de mal ici:

"Sa tête sur ses cernes posée
Glisse des larmes entre les anneaux de souffrance."

Je pense que "posée" est attribué à "tête" mais si c'est le cas, tu aurais du mettre une virgule après "cernes" car c'est vraie que "des cernes "posées" sur un visage donnent une belle image pas commune et même chose pour "glisse" qui pourrait avoir comme sujet "larmes"
Si on lit les deux vers, il y a comme quelque chose qui cloche, comme un manque d'information qui fait que à la lecteur on s'y perd...enfin moi je me suis posée des questions.

Peux-tu m'éclairer?

Sinon, j'avoue que l'ensemble est plaisant

Sylvie

Style : c'est bien moi ; j'aime la nature, les oiseaux, les arbres, les contes et légendes...alors j'ai eu envie d'écrire ce poème allégorique.

Elle (répété plusieurs fois) : comme autant de coups d'ailes qui nous mènent plus loin, comme le nombre de femmes qui par amour restent auprès d'un homme avec qui la vie perd son attrait.
J'ai essayé de supprimer un ou deux "elle", mais les vers devenaient beaucoup trop lourds, et le poème prenait des allures de conte, ce que je ne voulais pas.

Sa tête sur ses cernes posée
Glisse des larmes entre les anneaux de souffrance
En relisant hier soir, j'ai vu que quelque chose n'allait pas. Bon, j'imaginais bien le visage soufflant les larmes (comme la main souffle des baisers), mais à la lecture ça ne va pas, je vais être obligée de mettre "ent" à glisse. Ce qui me gêne c'est que le vers va encore prendre en longueur.

Merci pour ta lecture Sylvie.

Garance

Comme souvent lorsque je te lis j'hésite entre aimer ou pas.
Il y a cette retenue des mots qui ramènent toujours à la réalité alors qu'on se voit entrain de partir. Et moi quand je pars je n'aime pas qu'on tente de me raccrocher à l'ordinaire.
Mais je continue à te lire. A chaque fois.

Nilo, pigeon vole.

Je profite de ce coup de pied dans Le Mur à Dédé pour saluer encore l'Auteur à la Une.

Nilo, coup double.

Comme dans tous tes textes, je relève toujours quelques perles !
Coucou Carmen

H.