Ballet phosphorescent

les corps mouvants abrutis de l'insomnie

phosphorescence du ballet,
couvercles claques et chevrotine

les pas de danse
dans l'irréalité régulière, brume matinale
mâtinée de jurons, pertes et gains
on se réveille d'un poker branlant
encore accoudé au comptoir
sans as dans la poche, sans le sou
une quinte de toux pas de quinte flush
la face brune d'avoir trop bu

les rêves s'estompent
dans la gueule ouverte du broyeur
ordures ! ordures, ménage trottoirs
au bar de la routine, on rêve de gloire
et de femmes faciles, de vie sans môme
on rêve et puis
on ramasse misère et pauvre toujours
baiser des putains nigérianes
sur le boulevard des sans fondations
aux yeux défoncés, jambes antilopes
miséricorde de l'interlope
réveil douleur et gueule de bois

et puis

et puis on rentre chez soi
mains dans les poches
quelques pièces pour jouer
sur un bourrin sans ambition
perdre au quinté comme de sa vie
une femme attend, laide comme le monde
de trop l'avoir rejoint, le soir
pieds trempés et membres fourbus
on baise la même,

les putes coutent si cher

la routine ou l'excentricité, le fantasme ou la réalité du pêcheur solitaire
ah quel malheur d'être pauvre ! Envoyez vos dons : LC est en manque...
Je pense qu'on pourrait se cotiser pour qu'il se loue un film X
C'est la moindre chose tout de même

on se réveille d'un poker branlant
encore accoudé au comptoir
sans as dans la poche, sans le sou
une quinte de toux

Oui, sans un, et sans rien de plus qu'une gueule de bois.
Ce n'est jamais facile de se frotter à la nuit.

Nilo, expert sans appel.