Salut l'artiste,

J’ai vu se dérouler un autre mauvais rêve
Aux remous remontant le fleuve du passé
Robinson ballotté, échoué sur la grève
Où tout un pan de vie venait de s’abîmer.

Le soleil se glissa en patte de velours
Sur les flancs escarpés de sa belle montagne
Gantée en un silence où planent les autours
Au pays d’adoption devenu de cocagne

Une ode s’éleva, jouant à pigeon vole
Sur l’agora où la foule honora son poète
Joignant à l’unisson son âme Cévenole
Emouvant chœur battant du dernier tête à tête.

Au point de non-retour de ce compte à rebours
Où la mort sans pitié nous rend soudain plus triste
Le temps indifférent passant au grand galop
Serre sur notre gorge la corde du sanglot
Brisée comme autrefois au doigt du guitariste
Dérobant sans remords sa carte de séjour.

Tant que les yeux d’Elsa fourniront une alcôve
Au printemps fleurissant à la gorge des filles
Un suave désir flottera où se love
Le souffle déposé aux lèvres qu’on mordille
Jean ! Venez au cœur de mes nuits m auves
Composter vos messages d’amour et de vanille

En dernier des outlaws, ultime mousquetaire
Trouvère renégat, voué à l’anathème
Vous aviez à jamais refusé de vous taire
Face à cet avenir jonché de chrysanthèmes

Vous inscrivant en faux contre les artifices
D’une courbe au profit faisant autorité
Votre quête utopique d’idéal de justice
Espérait la semer sur notre humanité

Jadis vous affirmiez « le monde sera beau »
Prenant comme à témoin Hugo, Boris, la France
Prôneur de liberté, sourd au cri du clabaud
Votre ardeur décuplée entra en résistance

Aux refrains accouplés en mode gai et tendre
Mélodie ondoyant sa vague déferlante
En une exaltation apaisante à entendre
Formant l’avalaison d’une marée montante.

Au versant exposant ses faÿsses Vivaraises
J’irais vous saluer après le grand tapage
En votre lit de pierre loin du Père-Lachaise
Sur ce tertre juché au cœur du vieux village
Avant que de tourner la propre parenthèse
De l’heure crépuscule où s’efface la page…

Texte proposé "Afin de recentrer une erreur de trajectoire..."

Voilà qui me renvoie à mes souvenirs d'enfance, les ballades là-haut, les nuits aussi, le marché d'Aubenas... Bel hommage, les pages se tournent mais s'effacent-elles vraiment ? Son âme planera encore longtemps sur le vieux village et ses faÿsses, en haut de la montagne. Merci.

Je le répète, un grand plaisir de lire ce texte, qui mérite vraiment qu'on s'y attarde. La plume s'envole, la construction est solide, et le fond mérite d'être entendu.

Bravo !

Z.

Je m'y suis attardé.
Lu, plusieurs fois (ici et ailleurs, d'ailleurs il est mieux ici) et apprécié, malgré quelques accrocs rythmiques sans grande importance. Mais quand même...

Nilo, las là la.

chapeau l'artiste!

Le premier accroc coûte-t-il deux cents francs, au billard une pancarte nous le signalait ? Celà ne serait pas pour déplaire à Elsa...Si les mots accrochent parfois, je souhaite simplement que ce soit le plus souvent dans le bon sens.
Côté rythmique, le coeur me joue parfois des tours, tours de manège où même à cheval sur une fluidité circulatoire très aléatoire, l'arythmie est malheureusement entrée dans ma vie ce dont j'apprends à m'accomoder, merci donc pour votre indulgence.

Missing

Nilo, ce qui est fait n'est plus à faire.

Le Mur à Dédé me permet ce soir de venir ici honorer la très belle plume de quelqq'un que j'aime beaucoup qui est venu nous parler de quelqu'un que j'aime beaucoup.

Nilo, il n'en fallait pas plus.

Grâce aux remontées, j'ai de la chance

Je n'avais pas vu ce poème et ça aurait été dommage comme il est dommage de ne plus voir cet auteur.

Un poème qui a un sens et qui entraine la lecture comme la Garonne entraine le regard.

Bel instant de lecture.