Brut de décoffrage

Allez, dans la poche le nuage.

Des bouts de trucs en vrac dans la tête :


Brut de décoffrage.

J’ai conçu beaucoup d’amertume à n’être qu’un vice de forme. Un défaut dans la cuirasse. Enfin de ces lézardes discrètes que l’on porte au cou des apparences inondées.
La permanence en soi d’une voix off sans âme réelle mais avec la conscience verticale qui vous tient en éveil : « souviens-toi, souviens-toi que tu perdras ton seau et ta pelle » comme si je pouvais oublier que nous creusons en vain, la vie et moi dans nos petites salopettes bouffantes, l’immense incertitude.
Elle, sourire coincé dans l’obligation d’être prometteuse, moi, menteur jusqu’au rognon.
Nous nous ébattons dans le parc animalier des espèces en développement sous-jacent, nos menottes avides tripotent les grains de sable perlé, jettent en l’air des poignets d’amour sans retombées valables, elle et moi, portés que nous sommes par l’indigence à être également gaspilleurs de songes précieux.
Combien de semblants aurons-nous déposés sur la scène ? Combien de jalousies en nous, ardentes, devant la densité et le sens des acteurs qui excellent à tirer leur existence sans ficelles ?
Garder encore le rictus de la joie impassible.
« Tiens, ces deux là respirent le bonheur » sans odeur.
« Tiens, ces deux là sèment » sans rien récolter.
Et nous irons bien enlacés, porter une dernière gerbe sur nos tombes. Recueillis et pensifs.
J’entends déjà le doux vide récurer nos cervelles une dernière fois, lécher les parois de verre dont nous évitâmes le reflet par crainte de n’être pas éblouis.
Je suis en vrac de n’avoir jamais entamé une ordonnance quelconque à mon quelconque désordre.

Et moi qui suis en mal de ranger pour déranger sans cesse l'ordre précaire que j'avais obtenu avec succès... Voilà qui me rassure bien !

D.

J(aime bien quand tu fais la poussière Ratoune ou que tu désherbes!!



Sylvie

Oh putain !
Tes poches sont sacrément pleines.

Nilo, mains dans le bac à sable.

Lu et relu... Et la profondeur de ce texte me laisse sans voix.

Swann, du sable plein les poches

moi j'aime les formules de Ratoune et ses images rien qu'à elle toute seule!

"comme si je pouvais oublier que nous creusons en vain, la vie et moi dans nos petites salopettes bouffantes, l’immense incertitude."

Voilà une poche de vidée, quand je pense que nous avons encore le double à fouiller...

Ratoune, c'est pas possible, t'as regardé par le trou de la serrure ?
Je t'épouse !
( ah non, c'est vrai, je suis déjà mariée.... oui mais avec un mec, alors c'est pas pareil !)
Mais je voulais quand même te dire que j'AIME !

Je repars en guerre, au secours des textes perdus.

Nilo, Missing