Derniers sujets
Statistiques
Nous avons 448 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est Marine8316
Nos membres ont posté un total de 56954 messages dans 10919 sujets
L'aube de feu (1)
2 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
L'aube de feu (1)
Une douce chaleur rayonne. Une légère brise fait chanter les feuilles des peupliers qui bordent le parc. Calme l'instant auparavant, son carré de sable et ses modules de jeux venaient d'être annexés par des dizaines d'enfants qui faisaient vivre pleinement l'été dans leurs regards pétillants. Siège d'une agitation fébrile qui durerait jusqu'à ce que les parents ne proclament la trêve du souper, le relativement petit territoire était géré efficacement par ses occupants, parvenant de façon inespérée à éviter toute collision inopportune en ajustant leurs déplacements en temps réel. Seuls les enfants détenaient le secret de cette harmonie désordonnée.
Leur parents, grimaçant en les surveillant du coin de l'oeil en parlant entre eux à chaque fois que deux comètes passaient trop proches l'une de l'autre pour leurs nerfs, échangeait des sourires tendus face à la gaieté turbulente de leurs petits. À contre-coeur, ils devaient bien s'avouer qu'ils avaient perdu cet apprentissage en leur donnant naissance. Heureux, bien que fatigués de leur journée de travail, ils admiraient leurs cris de joie couvrant tant bien que mal les sons grinçants des balançoires. Renvoyaient un ballon qui tentait de s'évader de l'emprise des petits pieds chaussés de sandales. Aidaient les cordes à sauter tourner, essayant de piéger celui ou celle qui tentait vaillamment de les éviter. Des jeux enfantins, anodins. Loin de toute cruauté. Des cris joyeux et des regards enjoués partout où l'on posait ses yeux.
Des pleurs et un regard terrifié.
Au milieu de cette bonne humeur, ceux d'une enfant d'à peine deux ans ayant perdu de vue ses parents.
Compatissant, se rappelant avec douleur le jour où cela lui était arrivé, un garçonnet s'était arrêté, alerté par le contraste frappant de ses yeux bleus, effrayés. L'unique règle venait d'être enfreinte. On ne doit que s'amuser ici. Il la prend par la main et la rassure. On va les retrouver. Ne t'en fais pas. Mais bientôt, le petit garçon, n'ayant pas rencontré le succès immédiat qu'il espérait, alla demander de l'aide à sa mère. Avec un sourire bienveillant, celle-ci se mit aussitôt à interroger sa voisine, puis les autres parents du regard. Non, rien. Personne. L'inquiétude grandit. Pourquoi? Il doit y avoir une explication logique à leur absence. Cela ne se fait pas de nos jours, dans notre pays? N'est-ce pas?... Ne t'en fait pas, ils vont revenir. On va juste attendre un peu avec toi.
Mais de l'avis de tout le monde, au bout d'une heure, il faut bien regarder la cruelle vérité en face.
Une voiture blanche et bleu, puissante, se pose, admirée par des petites mains qui s'agitent dans les airs à son approche. Sa sirène hurlante se tait, au soulagement des parents. Le policier descend, se dirige solennellement vers la maman qui vient vers eux, une petite fille pelotonnée dans ses bras. Il la regarde avec son plus beau sourire. Il est père lui aussi. Il ne veut pas croire non plus à ce qui lui arrive. On va les retrouver. Je t'en fais ma promesse. Il lui demande son nom... sans espoir, l'enfant est trop jeune. Il interroge les autres enfants. La connaissez-vous? Savez-vous où elle habite. Non, rien. C'est la première fois qu'on la voit.
Tout s'enchaine alors tristement. Le poste de police. L'assistante sociale. Le vide. L'adoption. Une marque laissée à vie, au fer. Si les contours s'estompent. Jamais elle ne disparaît.
Leur parents, grimaçant en les surveillant du coin de l'oeil en parlant entre eux à chaque fois que deux comètes passaient trop proches l'une de l'autre pour leurs nerfs, échangeait des sourires tendus face à la gaieté turbulente de leurs petits. À contre-coeur, ils devaient bien s'avouer qu'ils avaient perdu cet apprentissage en leur donnant naissance. Heureux, bien que fatigués de leur journée de travail, ils admiraient leurs cris de joie couvrant tant bien que mal les sons grinçants des balançoires. Renvoyaient un ballon qui tentait de s'évader de l'emprise des petits pieds chaussés de sandales. Aidaient les cordes à sauter tourner, essayant de piéger celui ou celle qui tentait vaillamment de les éviter. Des jeux enfantins, anodins. Loin de toute cruauté. Des cris joyeux et des regards enjoués partout où l'on posait ses yeux.
Des pleurs et un regard terrifié.
Au milieu de cette bonne humeur, ceux d'une enfant d'à peine deux ans ayant perdu de vue ses parents.
Compatissant, se rappelant avec douleur le jour où cela lui était arrivé, un garçonnet s'était arrêté, alerté par le contraste frappant de ses yeux bleus, effrayés. L'unique règle venait d'être enfreinte. On ne doit que s'amuser ici. Il la prend par la main et la rassure. On va les retrouver. Ne t'en fais pas. Mais bientôt, le petit garçon, n'ayant pas rencontré le succès immédiat qu'il espérait, alla demander de l'aide à sa mère. Avec un sourire bienveillant, celle-ci se mit aussitôt à interroger sa voisine, puis les autres parents du regard. Non, rien. Personne. L'inquiétude grandit. Pourquoi? Il doit y avoir une explication logique à leur absence. Cela ne se fait pas de nos jours, dans notre pays? N'est-ce pas?... Ne t'en fait pas, ils vont revenir. On va juste attendre un peu avec toi.
Mais de l'avis de tout le monde, au bout d'une heure, il faut bien regarder la cruelle vérité en face.
Une voiture blanche et bleu, puissante, se pose, admirée par des petites mains qui s'agitent dans les airs à son approche. Sa sirène hurlante se tait, au soulagement des parents. Le policier descend, se dirige solennellement vers la maman qui vient vers eux, une petite fille pelotonnée dans ses bras. Il la regarde avec son plus beau sourire. Il est père lui aussi. Il ne veut pas croire non plus à ce qui lui arrive. On va les retrouver. Je t'en fais ma promesse. Il lui demande son nom... sans espoir, l'enfant est trop jeune. Il interroge les autres enfants. La connaissez-vous? Savez-vous où elle habite. Non, rien. C'est la première fois qu'on la voit.
Tout s'enchaine alors tristement. Le poste de police. L'assistante sociale. Le vide. L'adoption. Une marque laissée à vie, au fer. Si les contours s'estompent. Jamais elle ne disparaît.
inuvik- MacaDeb
- Messages : 25
Date d'inscription : 19/05/2010
Re: L'aube de feu (1)
La fin me paraît arriver trop simplement, comme si tu avais eu envie d'en finir. Trop abrupte, pas crédible (non pas que le crédible doive être la règle) surtout après cette description clinique du bac à sable.
Ou alors tu cherches un effet. Et pourquoi pas un effet de style, un truc à toi, une signature.
Nilo, va savoir.
Ou alors tu cherches un effet. Et pourquoi pas un effet de style, un truc à toi, une signature.
Nilo, va savoir.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
re : L'aube de feu (1)
En fait, c'est plus un prologue qu'autre chose. Je voulais donner cet effet abrupte à la fin pour casser l'ambiance. Un souvenir trop beau, trop net, qui manque de réalité parce que justement c'est un souvenir. Un rêve qui devient cauchemar. La suite partira quand la petite fille sera adulte et remontera ses origines, jusqu'à arriver à ce moment.
inuvik- MacaDeb
- Messages : 25
Date d'inscription : 19/05/2010
re : L'aube de feu (1)
Voila, nouvelle version, légèrement modifiée. J'ai essayé de ralentir la chute du trop joli vase.
Une douce chaleur rayonne. Une légère brise fait chanter les feuilles des peupliers qui bordent le parc. Calme l'instant auparavant, son carré de sable et ses modules de jeux viennent d'être annexés par des dizaines d'enfants faisant vivre pleinement l'été dans leurs regards pétillants. Siège d'une agitation fébrile qui durerait jusqu'à ce que les parents ne proclament la trêve du souper, le relativement petit territoire est géré efficacement par ses occupants, parvenant de façon inespérée à éviter toute collision inopportune, ajustant leurs déplacements en temps réel. Seuls les enfants détiennent le secret de cette harmonie désordonnée.
Les surveillants du coin de l'oeil en parlant entre eux, leurs parents ne peuvent réprimer des grimaces à chaque fois que deux comètes passent trop proches l'une de l'autre pour leurs nerfs, échangeant des sourires soulagés face à la gaieté turbulente de leurs petits. À contre-coeur, ils doivent bien s'avouer qu'ils ont perdu cet apprentissage en leur donnant naissance. Détendus, bien que fatigués de leur journée de travail, ils admirent leurs cris de joie couvrant tant bien que mal les sons grinçants des balançoires. Parfois, ils renvoient un ballon qui tente de s'évader de l'emprise des petits pieds chaussés de sandales. D'autres font tourner les cordes à sauter, essayant de piéger l'enfant qui tente vaillamment de les éviter, éclatant d'un fou rire contagieux quand, vaincu, il laisse son tour au suivant qui trépigne d'impatience. Des jeux enfantins, anodins. Loin de toute cruauté. Des cris joyeux et des regards enjoués partout où l'on pose ses yeux.
Des pleurs et un regard terrifié.
Au milieu de ce rêve d'été, ceux d'une enfant d'à peine deux ans assise dans le sable, sa petite robe rose envahie de grains fins et chauds, un foulard blanc à petites fleurs mauves couvrant ses cheveux blonds, légers.
Intrigué, un garçonnet s'arrête, alerté par le contraste frappant de ses yeux bleus, effrayés. L'unique règle vient d'être enfreinte. On ne doit que s'amuser ici. Est-ce que tu t'es fait mal? La petite secoue la tête entre deux sanglots. Il la prend par la main, la rassure. Elle se calme un instant. Ses yeux brillants se posent sur celui qui vient la sauver. Où est ta maman? Elle pleure à nouveau. Plus fort. La panique revient, incontrôlable. Il regarde autour de lui, cherche du regard l'aide d'un adulte. Quelqu'un va réagir, se lever, s'avancer ? Non. Prenant l'affaire en main, il l'entraine avec lui. On va la retrouver ta maman. Ne t'en fais pas. Mais bientôt, le petit garçon, ne rencontrant pas le succès immédiat espéré, va demander de l'aide à sa mère. Avec un sourire bienveillant, celle-ci se mit aussitôt à interroger sa voisine, puis les autres parents du regard. Non, rien. Personne. L'inquiétude grandit. Pourquoi? Il doit y avoir une explication logique à leur absence. Cela ne se fait pas de nos jours, dans notre pays. N'est-ce pas?... Ne t'en fait pas, ils vont revenir. On va juste attendre un peu avec toi.
Mais de l'avis de tout le monde, au bout d'une heure, il faut bien regarder la cruelle vérité en face.
Une voiture blanche et bleu, puissante, se pose, admirée par des petites mains qui s'agitent dans les airs à son approche. Sa sirène hurlante se tait, au soulagement des parents. Fascinés, les enfants courent vers elle. La porte conducteur se rétracte. Le policier descend et se dirige solennellement vers la femme qui s'avance vers lui, une petite fille pelotonnée dans ses bras. Il la regarde avec son plus tendre sourire. Il est père lui aussi. Il ne veut pas croire non plus à ce qui lui arrive. On va les retrouver. Je t'en fais ma promesse. Il lui demande son nom... sans espoir, l'enfant est trop jeune. Il interroge les autres galopins espiègles, émerveillés autour de son véhicule. La connaissez-vous? Savez-vous où elle habite? Non, rien. C'est la première fois qu'on la voit.
Tout s'enchaine alors tristement. Le poste de police. L'assistante sociale. Le vide. La peur. L'angoisse. Finalement, l'adoption. L'amour est à nouveau présent, différent mais rassurant. Mais la marque a été brûlée en son sein, au fer. Les contours s'estomperont. Jamais elle ne disparaitra.
Une douce chaleur rayonne. Une légère brise fait chanter les feuilles des peupliers qui bordent le parc. Calme l'instant auparavant, son carré de sable et ses modules de jeux viennent d'être annexés par des dizaines d'enfants faisant vivre pleinement l'été dans leurs regards pétillants. Siège d'une agitation fébrile qui durerait jusqu'à ce que les parents ne proclament la trêve du souper, le relativement petit territoire est géré efficacement par ses occupants, parvenant de façon inespérée à éviter toute collision inopportune, ajustant leurs déplacements en temps réel. Seuls les enfants détiennent le secret de cette harmonie désordonnée.
Les surveillants du coin de l'oeil en parlant entre eux, leurs parents ne peuvent réprimer des grimaces à chaque fois que deux comètes passent trop proches l'une de l'autre pour leurs nerfs, échangeant des sourires soulagés face à la gaieté turbulente de leurs petits. À contre-coeur, ils doivent bien s'avouer qu'ils ont perdu cet apprentissage en leur donnant naissance. Détendus, bien que fatigués de leur journée de travail, ils admirent leurs cris de joie couvrant tant bien que mal les sons grinçants des balançoires. Parfois, ils renvoient un ballon qui tente de s'évader de l'emprise des petits pieds chaussés de sandales. D'autres font tourner les cordes à sauter, essayant de piéger l'enfant qui tente vaillamment de les éviter, éclatant d'un fou rire contagieux quand, vaincu, il laisse son tour au suivant qui trépigne d'impatience. Des jeux enfantins, anodins. Loin de toute cruauté. Des cris joyeux et des regards enjoués partout où l'on pose ses yeux.
Des pleurs et un regard terrifié.
Au milieu de ce rêve d'été, ceux d'une enfant d'à peine deux ans assise dans le sable, sa petite robe rose envahie de grains fins et chauds, un foulard blanc à petites fleurs mauves couvrant ses cheveux blonds, légers.
Intrigué, un garçonnet s'arrête, alerté par le contraste frappant de ses yeux bleus, effrayés. L'unique règle vient d'être enfreinte. On ne doit que s'amuser ici. Est-ce que tu t'es fait mal? La petite secoue la tête entre deux sanglots. Il la prend par la main, la rassure. Elle se calme un instant. Ses yeux brillants se posent sur celui qui vient la sauver. Où est ta maman? Elle pleure à nouveau. Plus fort. La panique revient, incontrôlable. Il regarde autour de lui, cherche du regard l'aide d'un adulte. Quelqu'un va réagir, se lever, s'avancer ? Non. Prenant l'affaire en main, il l'entraine avec lui. On va la retrouver ta maman. Ne t'en fais pas. Mais bientôt, le petit garçon, ne rencontrant pas le succès immédiat espéré, va demander de l'aide à sa mère. Avec un sourire bienveillant, celle-ci se mit aussitôt à interroger sa voisine, puis les autres parents du regard. Non, rien. Personne. L'inquiétude grandit. Pourquoi? Il doit y avoir une explication logique à leur absence. Cela ne se fait pas de nos jours, dans notre pays. N'est-ce pas?... Ne t'en fait pas, ils vont revenir. On va juste attendre un peu avec toi.
Mais de l'avis de tout le monde, au bout d'une heure, il faut bien regarder la cruelle vérité en face.
Une voiture blanche et bleu, puissante, se pose, admirée par des petites mains qui s'agitent dans les airs à son approche. Sa sirène hurlante se tait, au soulagement des parents. Fascinés, les enfants courent vers elle. La porte conducteur se rétracte. Le policier descend et se dirige solennellement vers la femme qui s'avance vers lui, une petite fille pelotonnée dans ses bras. Il la regarde avec son plus tendre sourire. Il est père lui aussi. Il ne veut pas croire non plus à ce qui lui arrive. On va les retrouver. Je t'en fais ma promesse. Il lui demande son nom... sans espoir, l'enfant est trop jeune. Il interroge les autres galopins espiègles, émerveillés autour de son véhicule. La connaissez-vous? Savez-vous où elle habite? Non, rien. C'est la première fois qu'on la voit.
Tout s'enchaine alors tristement. Le poste de police. L'assistante sociale. Le vide. La peur. L'angoisse. Finalement, l'adoption. L'amour est à nouveau présent, différent mais rassurant. Mais la marque a été brûlée en son sein, au fer. Les contours s'estomperont. Jamais elle ne disparaitra.
inuvik- MacaDeb
- Messages : 25
Date d'inscription : 19/05/2010
Macadam :: MacadaTextes :: Nouvelles
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 8:56 par Io Kanaan
» Planète anodine
Jeu 21 Nov - 9:46 par Io Kanaan
» Monstre vert
Mer 20 Nov - 9:07 par Io Kanaan
» Lézard vaillant
Lun 18 Nov - 9:50 par Io Kanaan
» Branche fossile
Dim 17 Nov - 9:05 par Io Kanaan
» Flamme grise
Sam 16 Nov - 8:59 par Io Kanaan
» Roi fantasque
Jeu 14 Nov - 9:16 par Io Kanaan
» Poids et mesure
Mer 13 Nov - 8:35 par Io Kanaan
» Planète charbonneuse
Lun 11 Nov - 9:25 par Io Kanaan