Brûlant du papier bible aux portes de l'enfer

Brûlant du papier bible aux portes de l'enfer


Les aiguilles du temps
Démaillent à l'envers
La vie qui fout le camp
De longues nuits d'hiver
En jours qui se défont
Au long cours de l'ennui
Du temps qui tourne en rond
De midis en minuits.

Chaque jour que Dieu fait
Sonne de guerre lasse
Le tocsin de la paix
Bourdon du temps qui passe.

Funambule du pire,
Balancier de pendu
Entre vivre et mourir
Sur ce fil si ténu.

Allant d'hier à demain
Les années sont passées
Tournant avec dédain
La roue de ce rouet
Accrochant mes envies
En haut de la misaine
Gonflée des rêveries
Du vent croque-mitaines
Qui me parlait d'amour
Et de fruits défendus
En comptant à rebours
Mes secondes perdues.

Me prenant pour Ulysse
Je suis devenu sourd
Mais j'ai bu le calice
Jusqu'à la lie des jours.

Fidèle et invincible,
Saint Paul et Lucifer
Brûlant du papier bible
Aux portes de l'enfer.


Nilo.

j'ai pris de l'avance sur ton retard...

ez

Nilo et le temps qui passe, le temps passé, le temps ....cette fois encore, ce thème nous offre tes mots et, comme presque toujours , on les compte avec toi ces tic tac...mais celui ci est un peu plus "intime" à mon sens et j'aime ça!

Certainement, l'enfer est chauffé par la combustion des écritures saintes... Belle image d'interdépendance.

Oui, un très bon Nilo dans la finesse. Par hasard j'ai lu dans la nuit un poème de Lamartine sur le même sujet (qui n'a pas écrit là-dessus?) et décidément je préfère tes accents parfois rauques - et modernes - au coulis impeccable de mots que j'ai lu de lui.

Z.

Encore un coup d'épée sensible mais sure!

Sylvie

Il est temps que je passe brûler un cierge de remerciements.

Nilo, chemin de Damas.

Une antithèse de la perfection qui se l'attribue.

Bravo,
I.

Ink a écrit:Une antithèse de la perfection qui se l'attribue.

Bravo,
I.

Allez savoir...

Nilo, pari de Pascal.

Bien aimé cette "Hante et s' y taise la paire Fection en qui cela trime sans but".

Reste simple, le sujet s'y prête.

Nilo, sabre et goupillon.

Toujours agréable de relire un poème où les mots se tricotent alors que le temps s'effiloche.
Les aiguilles changent mais il nous reste du beau à lire à voix haute...une façon comme une autre d'habiller l'espace et le temps.

Nilo a écrit:Reste simple, le sujet s'y prête.

Nilo, sabre et goupillon.

Evite d'employer le mode impératif, s'il te plaît. Et je reste comme je veux. Et :

Plus sabre que goupillon...
Sabre ou marteau-pilon ?

Amicalement

.

Nilo, no comment.

Il vivait au désert, vêtu de peau de bêtes, se nourrissant de miel et de sauterelles...Et l'autre nous dira aussi que les 4 cavaliers sont en route et qu'au moment où se brisera le 7ème sceau...Dies irae...
Tuba mirum spargens sonum
Per sepulcra regionum
Coget omnes ante thronum
mors stupebit et natura
Cum resurget creatura
judicanti responsura

Loup apocalyptique...

Ah Wielk, si tu viens me citer le Dies irae sur ce texte tu me combles.

Nilo,
Confutatis maledictis,
flammis acribus addictis

"Les aiguilles du temps
Démaillent à l'envers
La vie qui fout le camp
De longues nuits d'hiver
En jours qui se défont
Au long cours de l'ennui
Du temps qui tourne en rond
De midis en minuits."


Superbe !

H.

J'ai fait le vœu de mettre mon aumône dans la sébile de tous les mendiants que je trouverai sous toutes les portes cochères qui mènent au Petit Etablissement de Crédit que je viens d'ouvrir au profit de ceux qu'en ont pas besoin. En particulier à la Neuvième liste que j'vous ai filée.
Juste histoire de pas avoir bossé pour rien à les chercher pasque si j'compte que sur vous j'crains qu'y en ait qu'entendent pas le son de votre obole tombant dans leur coupelle.
Charité bien ordonnée...

Dédé.

Excellente initiative !

Toujours plaisant de retrouver des textes que l'on a appréciés.

Merci de ton passage Io.

Nilo, la Bible en Pléiade.