Macadam
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Cacahuète en voyage

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Message  Epiphyte Jeu 10 Juin - 10:14

Ce matin Myriam n’a pas pu aller travailler ; ces derniers jours l’odeur de friture est devenue trop entêtante, le regard des autres est insupportable, toute présence humaine est trop pesante ; elle voudrait que le monde disparaisse, être seule pour oublier le poids de cette seconde vie qui débute en elle ; qu’elle ne contrôle pas, perdue soudain par une aboulie destructrice. Myriam ne sait plus ce qu’elle veut, elle ne veut plus rien.
Au lieu du café, sans bien l’avoir décidé elle-même, elle a pioché dans le sachet d’herbe abandonné hier soir sur la table basse du salon. Un joint d’herbe pour le petit déjeuner qu’elle a fumé dans la cuisine, de peur que l’odeur ne réveille Arnaud toujours affalé sur le canapé. Chaque bouffée lui retourne la tête, à jeun il fallait s’attendre à ce que les effets se multiplient, tout est pire, mais qu’est-ce qui peut être pire que ce bébé non désiré ? Ce secret qu’elle ne pourra partager à personne, un mois minimum de grossesse, tellement long déjà, et Arnaud ne peut pas être le père. Naturellement, il fallait qu’elle emmène quelque chose de concret dans sa fuite, l’ombre de son oncle qui a toujours plané sur elle, c’était si dur déjà, elle commençait seulement à se reconstruire, une route si longue, pourquoi fallait-il cela en plus ? Les hommes sont dégoûtants, le monde est dégoûtant, même ce joint la dégoûte mais elle le suce jusqu’au carton, une autre fuite, changer de méthode, ça ne suffira pas pour comprendre des gens comme Arnaud, ça ne suffira pas pour éclipser les réflexions, ça ne peut pas suffire pour supprimer cette preuve dans ses entrailles, mais elle doit s’évader, il faut trouver une solution.
Elle observe un instant le mégot dans le cendrier, dans son ventre ce n’est certainement pas plus gros que ça, si ridicule, si facile à effacer… il faut prendre une douche et s’aérer, quitter l’appartement avant qu’ils ne se réveillent, Arnaud et Thierry ne pourront rien pour elle, en plus ils vont l’emmerder en voyant le bout de carton, en sentant l’odeur de l’herbe, elle ne veut pas les voir, ça serait pire, elle ne peut plus les voir, vite, jeter le mégot bien au fond de la poubelle, rester minutieuse, ouvrir la fenêtre, allumer un bâton d’encens, vite prendre une douche et laver la crasse du monde, tout sera pareil ensuite mais la fumée se dissipera un peu, vite Arnaud n’a pas bougé d’un cil, vite Thierry ronfle toujours, se doucher, s’habiller, vite sortir.
Sur le trottoir les pigeons se sont envolés, il n’y a pas que des hommes dans Paris. Il fait frais, l’esprit de Myriam enfile sa grise robe pour se poser sur la branche d’un arbre. Observer de loin, ce serait tellement mieux. Observer sans jamais participer, ce serait tellement plus facile. Quand elle a débarqué dans la capitale, Myriam s’émerveillait de chaque chose, les pigeons c’était nouveau pour elle, c’était même marrant, cette promiscuité singulière, hommes et pigeons unis sur un même trottoir au bord du monde.
- Tu as vu celui-là ?... Il m’est passé à dix centimètres du visage, à peine !...
- Fais gaffe, Myriam, quand tu les bouscules un peu trop, les plus pervers s’engagent dans le rase-mottes et reviennent te chier sur la gueule, c’est vicieux un pigeon.
Thierry est tellement drôle parfois, il parle des pigeons comme d’une épidémie qu’il est nécessaire de combattre, c’est la guerre entre les hommes et les pigeons, un pigeon c’est aussi con qu’une poule sauf que la poule ça pond des œufs et on peut la bouffer en plus. Le pigeon, il sert à rien, il chie partout, il fait du bruit, il apporte que des emmerdements. Mais cette épidémie s’est pourtant fondue à leur quotidien, les parisiens n’y font plus attention. Quand on observe tout est si différent ! La vieille dame là-bas, qui a perdu son chien et son mari dans le désordre et n’a plus que cette envie singulière de nourrir les pigeons avec un reste de pain ; ou ce petit gamin qui court au centre des volatiles pour la joie simple d’un envol forcé…
Aujourd’hui Myriam voudrait juste être un pigeon et s’envoler devant les problèmes, mais elle n’a pas de robe grise, et c’est avec un stylo qu’elle écrit, le temps des plumes est révolu. Esprit, pourquoi divagues-tu quand on te donne de l’herbe ? Pour t’éviter de penser, tu veux que je te rappelle quoi ?... Imbécile !... Oublie et laisse aller, c’est vrai finalement, un pigeon ça n’a même pas besoin de réfléchir. Myriam s’envole le long du trottoir et les hommes ne la remarquent même plus, l’épidémie s’est enrayée d’elle-même, elle a réussi à se fondre au moule pour se faire oublier, ce monde est malade de tous les côtés, grâce à ce précaire équilibre il se porte mieux. Mais le jour avance, Myriam voudrait se donner un but, elle voudrait surtout effacer le soleil, Seigneur je ne vous ai jamais parlé c’est vrai, mais s’il vous plait donnez-moi la nuit, enfoncez mon esprit dans les ténèbres qu’il puisse s’y perdre, c’est un trajet sans retour que je demande, non, je ne reviendrai pas, d’avance merci, d’avance… arrêter de divaguer, stop, esprit je sais pourquoi tu divagues.
Gare St Lazare, Myriam s’engouffre dans le métro, elle va prendre la ligne 14, sans but, elle ira jusqu’au bout, là-bas c’est Bibliothèque, pas n’importe laquelle, LA Bibliothèque Nationale, tous les livres y retiennent paisiblement toutes les réponses aux questions qu’on ne se pose plus, peut-être qu’elle ira feuilleter le passé, peut-être qu’elle ne saura plus vraiment où elle est, elle voudrait seulement ne plus savoir qui elle est. Le métro est le lieu idéal pour oublier le soleil, ici les hommes sont différents.
- Je ne comprends pas pourquoi tu détestes le métro… Il fait tout le temps jour, c’est génial, dans le métro on est un peu hors du monde…
Franck la regarde danser dans ce couloir désert, Myriam aime le métro surtout parce qu’il est avec elle. A cette heure tardive où les grilles ne tarderont plus à condamner chaque station à son errance nocturne, on peut aussi faire de mauvaises rencontres dans les souterrains presque déserts. Myriam en a pleinement conscience, ces rencontres se déroulent toujours dans les angles morts des caméras de surveillance. La présence de Franck rassure, il garde toujours un œil sur elle, lui ne la surveille pas mais la protège. Myriam est en confiance, Franck parle avec elle dans le silence mécanique.
- Il fait tout le temps jour, mais c’est un jour tronqué… Toutes les visions apocalyptiques du futur ressemblent justement à ça, des vies souterraines en lumière synthétique où tout est reconstitué, où tout est faux… Moi je trouve ça glauque, surtout la nuit.
Mais pour Myriam c’est surtout un terrain d’observation privilégié, cette profusion de gens, des destins qui se croisent et se superposent entre un strapontin et cette barre où se chevauchent des mains étrangères. Pour Myriam c’est encore de la vie pour ses mots, même si Franck préfère le bus ou la voiture, même si aujourd’hui ce n’est pas l’observation qui l’attire ici. Myriam a oublié le soleil et les pigeons, elle s’est installée à l’avant de la rame automatique, il n’y a pas de conducteur sur cette ligne-là, elle peut s’asseoir loin des regards et laisser courir le tunnel devant elle, comme si enfin elle maîtrisait son existence et celle des deux cent cinquante passagers du train. L’impression de conduire la rame sans point de chute, s’évader à travers de sombres souterrains sans issue. Les sombres souterrains d’un esprit qui divague toujours.
Les pensées de Myriam s’évaporent, elle aurait dû s’en douter, ce n’était pas une bonne idée, le métro, aujourd’hui. A l’avant de la rame, ce n’est pas elle qui dirige, pourtant tous les regards sont fixés sur sa nuque, tout le monde l’écoute comme si elle pensait tout haut, tout est tellement clair pour ces gens ; la honte, la gêne, et ce ventre énorme offert à tous les regards, ce ventre même pas obèse qu’elle n’a pas su protéger. Elle n’ose pas se retourner, ils doivent tous la fusiller du regard, l’opprobre s’est invité avec elle dans le wagon ; Myriam vous êtes coupable, vous n’avez pas su protéger votre virginité, vous vous êtes laissée violer parce que c’est tout ce que vous méritiez, et vous allez en porter le fardeau toute votre vie, c’est trop tard maintenant pour reculer, il faudra donner naissance à cet enfant et lui apprendre de quoi est fait ce monde, il faudra l’aimer et le chérir, c’est votre peine, Myriam, nous vous avons déclarée coupable et vous allez payer… Myriam ferme les yeux un moment tandis que le train poursuit sa course dans le passage obscur. Petit spermatozoïde, tu files si vite, il n’y a qu’une seule issue pour toi et tu le sais très bien, un seul tunnel, un seul rôle à jouer, pourquoi, pourquoi moi ? Sous ses paupières closes des larmes se sont blotties, ça fait tellement du bien de pleurer ; mais il y a tous ces regards posés sur elle, il y a ces pigeons bien dressés qui l’observent, costumes gris, cravates grises, attachés-cases gris, un peu de dignité voyons, comment pourraient-ils savoir, un mois de grossesse, tout juste un peu plus, l’herbe rend paranoïaque tout le monde sait ça, Myriam se ressaisit.
Le métro vient d’atteindre Bibliothèque, une voix synthétique invite tous les voyageurs à descendre, terminus, dans toutes les langues c’est la fin du voyage. Et si elle reste, qui s’en rendra compte ? Si pour une fois le voyage la conduit plus loin que prévu, par choix, qu’est-ce qui se passera ? La sonnerie retentit, les portes se ferment, Myriam se retourne enfin et elle est seule dans la rame, seule au milieu des néons prêts à lui montrer l’avenir. Le tunnel est un peu plus sombre de ce côté-là, c’est un lieu interdit, Myriam enfin se sent bien. Ils vont venir la chercher bien sûr, et elle se laissera ramener dans le monde, mais elle aura testé. Se laisser emporter un court instant par un esprit qui divague, un petit ailleurs pas plus gros que… merde, cette foutue cacahuète, je t’avais dit de ne plus m’en parler, fuir est donc impossible ?!
Cent mètres plus loin à peine la rame s’est arrêtée, dans la demi pénombre Myriam a pris peur. Seule dans un train télécommandé, ce n’est pas possible tout de même d’être abandonnée là, où sont les caméras, j’ai juste été distraite un instant, j’ai raté la sortie, vous ne voyez pas que je suis enceinte, il ne faut pas me laisser là !... Quelques secondes seulement, puis la rame s’est élancée dans l’autre sens, revoilà Bibliothèque et le quai déjà plein, les portes s’ouvrent de nouveau, les gens s’engouffrent dans les wagons, vite, plus vite que les autres sinon il n’y aura plus de places assises, il y a une paumée affalée sur les sièges à l’arrière de la rame mais ça n’a aucune importance, aucun intérêt les anonymes font un tour sur leur manège quotidien. Myriam ne voit personne pourtant. Ce terrain d’observation privilégié s’est transformé en machine un peu trop floue qui la conduit dans l’autre sens, elle ne sait plus où elle est, elle a réussi. Légère douleur, elle baisse les paupières, mal au crâne peut-être mais pourtant ça fait du bien, c’est doux, légère douceur, les mots se bousculent et s’entremêlent, non, plus de mots, plus rien, le vide… Myriam s’évanouit.

Combien de tours de ce manège infernal a-t-elle fait avant d’émerger ? Les gens sont toujours autour d’elle, ce ne sont plus les mêmes ; il fait toujours jour, ce jour artificiel qui ne s’éteint jamais ; le temps a coulé et Myriam avec lui. Elle se redresse, pas un regard pour cette jeune fille qui dormait si paisiblement sur son coin de banquette comme un coin du monde oublié. Toujours à l’arrière de la rame, le nombre de tours importe peu, c’est la bonne direction pour rentrer et il est temps de rentrer. Myriam a besoin de repos, le corps ne suit plus l’esprit dans ses divagations. Temps de rentrer, et reprendre les choses en main. Personne ne lui en voudra d’effacer une erreur supplémentaire dans son passé torturé. Personne ne l’empêchera d’avorter, Myriam n’est pas coupable, elle est seulement victime. Abandonnée sur une banquette de la ligne 14, seule avec le poids de son existence.
Reprenant ses esprits, elle observe maintenant le wagon, comme à son habitude. Reprendre le cours des choses, vivre sans changer de méthode, les petits riens qui deviennent des grands touts. Personne ne l’a vraiment remarquée, elle aurait pu crever sur place avec son désespoir, et tant mieux finalement. Pas besoin d’être redevable. Pas besoin des autres. Elle est toujours vivante, toujours prête à raconter le monde pour exorciser ses vieux démons.
Sur son strapontin un vieil homme sort un petit peigne de son portefeuille et commence à ratisser méticuleusement les quelques cheveux qui lui restent. Un geste qui n’a pas vraiment d’utilité, trop peu de cheveux pour une coiffure désordonnée, trop de répétitions du même geste pour leur laisser le temps de sortir du rang. Myriam sourit. Elle a déjà vu cent fois ce mouvement familier, les personnes âgées accordent une importance démesurée à leur coiffure, de nos jours il n’y a qu’un petit vieux comme celui-là pour se promener avec un peigne. Va-t-il rejoindre une demoiselle de son âge ? Espère-t-il que des mains étrangères viendront mettre le désordre dans sa toison, pour le simple plaisir de sortir son peigne une fois de plus ?... Myriam sourit tendrement, elle n’a jamais connu ses grands-parents, peut-être que son grand-père avait toujours un peigne dans son portefeuille pour les égarements capillaires des mains de sa grand-mère. Peut-être. Un jeune garçon fait face au grand-père, qu’il fixe intensément du regard. Il doit penser que le vieux est habillé comme un plouc, ce pull trop large qui tombe mollement sur un pantalon de flanelle, la chemise à carreaux qui déborde du col. Le jeune a raison, grand-père n’est certainement pas parisien. Le peigne doit servir avant tout à éclipser les débris d’une pollution omniprésente dont il n’a pas l’habitude. Du reste, comment pourrait-on vivre vieux à Paris, capitale du strass et des paillettes, paradis du stress et des amphét ?!
Myriam aimerait avoir son journal avec elle pour y conserver ses réflexions, ça pourrait lui servir, mais elle n’a rien pour noter sinon sa mémoire, toujours plus riche d’images sans liens. D’ailleurs elle n’oserait probablement pas sortir le journal, écrire dans le métro, quelle idée ?!... Avec ces regards lorgnant par-dessus son épaule pour lire en elle ? Avec le stylo sursautant selon les humeurs de la rame, rendant les mots plus fébriles que jamais ? Myriam est incapable d’écrire dans ces conditions difficiles, incapable même d’écrire en public. Son art requiert toute son attention et du calme, beaucoup de calme. Que l’esprit puisse glisser lentement vers la bonne tournure de phrase, que des liens se tissent entre les idées et concrétisent paisiblement le chaos de son inconscient. Elle a fumé, c’est vrai ; tous les effets de l’herbe ne se sont pas encore dissipés, l’esprit divague toujours. Maintenant c’est autour de cette grande africaine qui vient d’entrer le bébé en bandoulière. Myriam n’a jamais compris qu’on puisse porter son enfant de la sorte sans se faire aucun souci, dans le dos il se passe toujours tellement de choses ; et si elle oubliait son mioche ? Elle entre, elle s’assoit, et paf, bébé est écrasé contre le dossier du fauteuil. Oups, je l’avais oublié celui-là, tant pis, faudra en faire un autre, c’est si facile. Sourire abject de Myriam ; ça a été si facile, pour son oncle, de lui en faire un, voilà que ça recommence, il ne faut plus penser à ça, tout sera bientôt effacé, mauvais souvenir dans la cuvette des chiottes, tire la chasse, bordel, tire la chasse de ton esprit fatigué…
L’africaine s’assoit en prenant soin de faire basculer le bébé pour l’allonger contre sa poitrine, presque aussitôt une bonne femme plutôt laide se lance dans une série de mimiques toutes plus grotesques les unes que les autres à l’attention du gamin, lequel se met irrémédiablement à brailler à travers tout le wagon. La mère redouble d’efforts pour le calmer mais rien n’y fait, Myriam a envie de se lever, d’aller secouer la connasse pour lui cracher tout son mépris à la gueule, mais tu vois pas que c’est de ta faute tout ça ?... Tu vois pas que c’est ta gueule de poufiasse qui a fait pleurer le môme ? Stop. Myriam ne bouge pas. Se vider l’esprit. Oublier. Pour un peu, Myriam se mettrait à réagir comme Franck, elle en viendrait à avoir des théories malsaines sur les gens, elle ne peut pourtant pas devenir comme lui, c’est la fatigue, excuse-moi pétasse, ça va passer, mais non tu n’es pas si laide, toi aussi un jour t’en auras un petit dans le ventre, même moi tu vois ils ont réussi à m’avoir… c’est la fatigue, ça va passer. Surtout ne jamais vivre ça, surtout ne jamais avoir d’enfant.
Gare St Lazare, la rame s’arrête, la voix synthétique annonce le terminus. Fin du voyage, les gens s’engouffrent dans les couloirs bruyants, Myriam les accompagne. Rentrer à l’appartement et se reposer. Rentrer à l’appartement et laisser couler le temps.
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Message  Nilo Jeu 17 Mar - 17:17

Même si l'auteur est extrêmement rare sur Macadam et n'est pas forcément quelqu'un d'assidu qui s'intéresserait aux écrits de ses petits camarades et même si, pour cette raison, j'avais pris le parti de ne plus laisser de traces sur ses propres publications, puisque ce texte a été choisi par Dédé pour Le Printemps de la Prose et que j'y participe je suis venu le relire et vous invite à en faire autant. Il le mérite.

Nilo, service minimum.

_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
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Message  Do you BnF Mar 12 Avr - 19:58

heureux d'avoir lu ce texte. Comme dit Nilo, il le mérite. En tant que parisien d'adoption, déjà, j'ai apprécié les références, le pigeon omniprésent, le métro et son jour permanent, et bien sûr la Bibliothèque nationale ! C'est quand même là qu'il habite, le Do you BnF !

Plus sérieusement, un très beau texte, à la fois très réaliste et complètement onirique, très dur et très tendre. Le bébé non désiré et le vieux au peigne se répondent comme les deux faces d'une vie incomprise et multiple, celle de Myriam, la nôtre...Perdus dans les souterrains,
on a envie de crier avec elle, de "laver la crasse du monde" et de "tirer la chasse" de notre esprit.

Emu le Do you.

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Message  sasvata Mar 12 Avr - 20:44

Dédé fait du beau boulot, comme toujours, et nous ressort des perles dans son Printemps de la Prose Smile
Une écriture fluide, réaliste, pas super gaie... Je retrouve bien Epiphyte. Mériterait de revenir nous voir tout de mm...

Sasvata, ça donne pas envie de voir Paris tout de mm...
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