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Elle
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Macadam :: MacadaTextes :: Poèmes
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Elle
Elle, me regarde, ahurie et bestiale
d'en-haut, aussi haut que la main saurait
attraper les frontières et les tordre
suceuse de moi, pépinière de l'escroquerie
Elle, m'aime pantelant, vide et haineux
je fais la pieuvre, l'océan sexuel, psychotique
je fais le mort et tiens dans ma main
les restes de mon âme, tiens, lui hurlé-je
prends-moi, pends-moi, piétine
et le sol s'ouvre comme une constellation
et la terre remue les ossements
Elle, m'étouffe, brumes et nuages de voix
entre ses doigts, je fume des arbalètes
et crochète les carreaux crasseux
des murailles d'obsidiennes
nous sommes un champ de bataille
une armée d'artefacts jetés au hasard
du vent de l'univers mégapole
et des hommes microscopiques
Elle, sournoise recommence à me séduire
dure comme la pierre, lourde comme le cœur
brisé, morcelé, à la conquête du mystique
le K balistique chaos meurtriers
le cœur à la conquête de l'espoir et du rire
d'être, remué sous la cendre, l'équivalent
des lenteurs océanes, le cœur défoncé
percutant le rythme hésitant du hasard
rien n'est du au hasard, rien n'est du ni devoir
dans l'empreinte du savoir, je ponce des œufs polyglottes
des hiéroglyphes énochéens, je mime l'araignée
amoureuse d'un singe, une fougère éreintée par les cataplasmes
je fume des allume-cigares qui ont la forme des jambes
de celle qui marche sur le monde
Elle, m'époumone, lascive et concurrentielle
je me caresse le cil et l'étoile permute
nous sommes alors deux brisures du vent
on cherche la vitre et les larmes du vide
on dit des mots qui n'existent plus
des mots-cimetières des mots-artifices
dès lors que mon sexe éviscère la tangente
je ne suis plus que le fantôme d'un chien boitant
dans les rues abandonnées des déserts cunéiformes
Elle, me respire, abrutie et absurde
je suis le relent de poussière, cette molécule intarissable
du poème et de la gloire, je serre mes mains
aux crochets de ses seins, m'aimes-tu
je tais et malnutritionne l'inconvenance
aux reflets de la chose, la chose s'entreprend
comme des voyages solitaires et lugubres
d'où la pierre tuméfie la joue qui tourne tourne
autour du cercle vicié des amours facsimilés
Elle, polie par les cages d'ascenseurs
me piège et m'étourdit, je bois à la santé
des autres dames, ces putains passerelles ouvertes
aux microcosmes de la création récréative
je m'enroule dans l'asphalte vengeur
des actes meurtriers, comprendre que rien de ce qui se dit
n'a de valeur autre que la perte de soi
et le soir, je marque au feutre pénible
des vers prioritaires, testaments doués de parole
nous sommes des langues architecturée
à se voir d'au-delà les balises systoliques
nous sommes la syntaxe des rêves
et le rêve cauchemardesque de ne se connaître
qu'entre les mailles du silence
Elle, minaude, sotte saute dans l'escarcelle de l'ennui
dis-moi des mots d'amour, dis-moi le sexe
et la sédentarisation de l'écriture
je militarise la frappe soufflée, les murs murmurés
callipyge-moi, l'anus courbé tète le sein des perditions
nous sommes de passage, nous sommes la tempête
ces torrents inversés que l'on récupère à l'appel du mort
nous sommes unis par les liens du ratage
aimez à l'échec les lois transmises et audacieuses
les mamelles mates, les mâts branchés au ciel
fouettent mes cuisses, et je ricoche, je dépends de toi
Elle, et de toi, et des réverbères du moi
c'est une littérature illisible proposée aux sept vœux
aux milliers de printemps où la mort coure
dans le sens des aiguilles du monde
c'est une chose entre elle et moi
entre ses cuisses et mes regards de chien
je suis la vulve découverte par les colons défroqués
je suis le sang des règles de la métrique
vaniteux, je vaincrais sans me battre, jamais
on n'aura su me dire qu'échouer ne vaut rien
alors je plonge, pénombre du rêve, je plonge
et me noie dans le noir des cils, et l'antre deux chambres
je pisse des catafalques dorés à l'or du rein
et m'aime autant qu'aimer veut dire
Elle, rit de moi, rit de tout et de rien, de tout ça
[de là-bas, dans ses yeux, je dois m'apparenter
à un pauv' type, un érotomane psychotique
hé on parle de moi on parle de nous
on boit à l'œil des passements de jambe
on boîte la nuit comme des clébards
ivres de sueur, d'hystérie et de paresse
festival de jazz, dont n'aura à peine entendu
l'écho soufflé d'un saxophone
on danse la ronde et tout fout l'camp
on chante en rond sans tête mais avec la queue
et tu fous l'camp
les épaves se ramassent les soirs de s'maine
les semelles surchauffées des vins de haut de gamme
des frites hachées des viandes trop cuites
le jazz est bon malgré la chair
nous n'évangélisons que les anges invisibles
ceux qui sentent la rancœur et l'ennui
celles qui battent des paupières comme des mouches
on est divins on est amers]
Elle, d'en-haut, me voit jeter au hasard du vent
des règles inintelligibles, des coups de dés
d'une main hésitant entre la pelote et la laine
j'ignore ce qu'elle pense de tout ça
l'image glaciale de la poésie des cercueils
l'écureuil, me dis-je, tient dans ses mains
une belote d'haleine, ris-je, et rire de rire
et des rites obligatoires, poussières de l'ombre
je tamise entre mes doigts la peau du ventre
et vendredi ou la vie rectale, je m'enfonce
chaque jour, plus loin, dans ce qui se dit de moi
Et
De tout ce qui précède la fin
d'en-haut, aussi haut que la main saurait
attraper les frontières et les tordre
suceuse de moi, pépinière de l'escroquerie
Elle, m'aime pantelant, vide et haineux
je fais la pieuvre, l'océan sexuel, psychotique
je fais le mort et tiens dans ma main
les restes de mon âme, tiens, lui hurlé-je
prends-moi, pends-moi, piétine
et le sol s'ouvre comme une constellation
et la terre remue les ossements
Elle, m'étouffe, brumes et nuages de voix
entre ses doigts, je fume des arbalètes
et crochète les carreaux crasseux
des murailles d'obsidiennes
nous sommes un champ de bataille
une armée d'artefacts jetés au hasard
du vent de l'univers mégapole
et des hommes microscopiques
Elle, sournoise recommence à me séduire
dure comme la pierre, lourde comme le cœur
brisé, morcelé, à la conquête du mystique
le K balistique chaos meurtriers
le cœur à la conquête de l'espoir et du rire
d'être, remué sous la cendre, l'équivalent
des lenteurs océanes, le cœur défoncé
percutant le rythme hésitant du hasard
rien n'est du au hasard, rien n'est du ni devoir
dans l'empreinte du savoir, je ponce des œufs polyglottes
des hiéroglyphes énochéens, je mime l'araignée
amoureuse d'un singe, une fougère éreintée par les cataplasmes
je fume des allume-cigares qui ont la forme des jambes
de celle qui marche sur le monde
Elle, m'époumone, lascive et concurrentielle
je me caresse le cil et l'étoile permute
nous sommes alors deux brisures du vent
on cherche la vitre et les larmes du vide
on dit des mots qui n'existent plus
des mots-cimetières des mots-artifices
dès lors que mon sexe éviscère la tangente
je ne suis plus que le fantôme d'un chien boitant
dans les rues abandonnées des déserts cunéiformes
Elle, me respire, abrutie et absurde
je suis le relent de poussière, cette molécule intarissable
du poème et de la gloire, je serre mes mains
aux crochets de ses seins, m'aimes-tu
je tais et malnutritionne l'inconvenance
aux reflets de la chose, la chose s'entreprend
comme des voyages solitaires et lugubres
d'où la pierre tuméfie la joue qui tourne tourne
autour du cercle vicié des amours facsimilés
Elle, polie par les cages d'ascenseurs
me piège et m'étourdit, je bois à la santé
des autres dames, ces putains passerelles ouvertes
aux microcosmes de la création récréative
je m'enroule dans l'asphalte vengeur
des actes meurtriers, comprendre que rien de ce qui se dit
n'a de valeur autre que la perte de soi
et le soir, je marque au feutre pénible
des vers prioritaires, testaments doués de parole
nous sommes des langues architecturée
à se voir d'au-delà les balises systoliques
nous sommes la syntaxe des rêves
et le rêve cauchemardesque de ne se connaître
qu'entre les mailles du silence
Elle, minaude, sotte saute dans l'escarcelle de l'ennui
dis-moi des mots d'amour, dis-moi le sexe
et la sédentarisation de l'écriture
je militarise la frappe soufflée, les murs murmurés
callipyge-moi, l'anus courbé tète le sein des perditions
nous sommes de passage, nous sommes la tempête
ces torrents inversés que l'on récupère à l'appel du mort
nous sommes unis par les liens du ratage
aimez à l'échec les lois transmises et audacieuses
les mamelles mates, les mâts branchés au ciel
fouettent mes cuisses, et je ricoche, je dépends de toi
Elle, et de toi, et des réverbères du moi
c'est une littérature illisible proposée aux sept vœux
aux milliers de printemps où la mort coure
dans le sens des aiguilles du monde
c'est une chose entre elle et moi
entre ses cuisses et mes regards de chien
je suis la vulve découverte par les colons défroqués
je suis le sang des règles de la métrique
vaniteux, je vaincrais sans me battre, jamais
on n'aura su me dire qu'échouer ne vaut rien
alors je plonge, pénombre du rêve, je plonge
et me noie dans le noir des cils, et l'antre deux chambres
je pisse des catafalques dorés à l'or du rein
et m'aime autant qu'aimer veut dire
Elle, rit de moi, rit de tout et de rien, de tout ça
[de là-bas, dans ses yeux, je dois m'apparenter
à un pauv' type, un érotomane psychotique
hé on parle de moi on parle de nous
on boit à l'œil des passements de jambe
on boîte la nuit comme des clébards
ivres de sueur, d'hystérie et de paresse
festival de jazz, dont n'aura à peine entendu
l'écho soufflé d'un saxophone
on danse la ronde et tout fout l'camp
on chante en rond sans tête mais avec la queue
et tu fous l'camp
les épaves se ramassent les soirs de s'maine
les semelles surchauffées des vins de haut de gamme
des frites hachées des viandes trop cuites
le jazz est bon malgré la chair
nous n'évangélisons que les anges invisibles
ceux qui sentent la rancœur et l'ennui
celles qui battent des paupières comme des mouches
on est divins on est amers]
Elle, d'en-haut, me voit jeter au hasard du vent
des règles inintelligibles, des coups de dés
d'une main hésitant entre la pelote et la laine
j'ignore ce qu'elle pense de tout ça
l'image glaciale de la poésie des cercueils
l'écureuil, me dis-je, tient dans ses mains
une belote d'haleine, ris-je, et rire de rire
et des rites obligatoires, poussières de l'ombre
je tamise entre mes doigts la peau du ventre
et vendredi ou la vie rectale, je m'enfonce
chaque jour, plus loin, dans ce qui se dit de moi
Et
De tout ce qui précède la fin
Re: Elle
"Le sol s'ouvre comme une constellation, la terre remue les ossements"... ambiance apocalyptique, tou au long de ce texte touffu et expressif. Belle construction.
Re: Elle
Quand je l'ai vu je me suis dit "oh putain que c'est long !"
Je l'ai lu d'un trait.
Des accents de Ferré dans l'oreille.
Et maintenant que c'est fait je me contente de
Oh Putain !
Nilo, encore.
Je l'ai lu d'un trait.
Des accents de Ferré dans l'oreille.
Et maintenant que c'est fait je me contente de
Oh Putain !
Nilo, encore.
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Elle
Merci à vous de votre passage et de votre patience de lecteurs
dans ces lignes si courtes en des trajectoires si longues
dans ces lignes si courtes en des trajectoires si longues
Re: Elle
Un peu comme Nilo, on rajoute un premier vers qui ne m'a pas plu, un deuxième qui a éveillé ma curiosité, des troisièmes ou autres qui m'ont suspendus à l'écran.
I.
I.
Ink- MacaDeb
- Messages : 7
Date d'inscription : 14/06/2010
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