Les terres de chamailles

Les terres de chamailles


Voyez les passer, tête droite et regard fier,
Ces tristes objecteurs, l'inconscience docile,
La tête lourde des charges de l'inconstance
Et partageant entre eux le poids de leurs silences
Avec le rouge aux yeux des larmes trop faciles
De ceux qui crient au loup en lui jetant la pierre.

Et quand, brassant de l'air de leurs effets de manches,
Ils accusent encore, en sombres procureurs
Du tribunal des mots, se croyant investis
Pour de bien bas procès des charges du non-dit,
Ils inversent les rôles et se croient défenseurs
En se cachant du col de leur hermine blanche.

Alors, quittant la salle tels des déserteurs
Après réquisitoires et mornes plaidoiries,
Ils versent quelques larmes, appelant la tristesse,
Empreintes malgré tout d'un rien de petitesse
Et même pas marquées du piquant de la vie
N'ayant réalisé leurs rêves de grandeur.


Il ne faut de courage aux inutiles guerres
Que pour oser quitter, petits, la tête basse,
Les champs désenchantés des terres de chamailles
En baissant le drapeau des déserteurs qui braillent.
…
Pour pouvoir être Goetz, enfin, de guerre lasse
Il faut savoir se battre, ou apprendre à se taire.


Nilo.

un agacement que je partage sans équivoque avec une fin "morale" qui parfois est salutaire , le tout sous ta plume agile à laquelle tu nous as maintenant plus qu'habitués.

La voix se lève, lucide, grave -pointant son doigt (ses vers) sur ce bout des terres de chamailles. Elle résonne, ta voix. Bravo - Sol

En effet.

Nilo, Diable et Bon Dieu.