Engrenage

Un peu de jeu dans l'axe, et cette roue immense
Suivant sa course avec un peu moins de rigueur,
Envers nos humbles voeux montrerait sa clémence ;
Quelques folies seraient sauvées des élagueurs.

Si ce monde poussait comme une arborescence
Amie du rossignol et du merle moqueur,
La loi se tiédirait en sa déliquescence ;
Un battement de trop serait permis aux coeurs.

Sobre tourne la roue, et stricte, dans le vide,
Narguant les amoureux, de transgresser avides,
Réduits à des plaisirs, hélas, artificiels.

Peut-être seulement qu'un vieux poète rêve
De cette lourde roue qui nos destins achève,
Et que la liberté règne dans le réel.

J'aime de plus en plus ton écriture, et je guette tes nouveaux textes dorénavant. Celui-ci ne déroge pas à la règle, c'est beau.

J'aime beaucoup, tes alexandrins sont forts, porteurs.

LJ

j'ai lu avec plaisir pour le theme, le choix des mots et le rythme qui porte le tout.

Ah, le monde ! Et ce grain de sable.
J'aime les mots qui coulent, comme glissent les chevaux de bois sur la barre du carrousel.
Comme tourne le manège dans l'esprit du poète.

Nilo, roulez jeunesse.

Tu l'as bien souligné, c'est le grain de sable, et non l'engrenage, qui est le héros de cette fable.