toi

toi

nos veines surchargées de symétrie
ligne de partage
de promesses dans le noir
horizon vert dans un reflet


entends-tu la mort dans mes mots
un sourire triste que fera taire dieu
le sourire fané en face du miroir
je joue des mots au corps pénétrable
en chair d'eau
en son de vie
opéra des sens et des gestes
inaltérables

je fouille en nous
dans notre univers d’espace cartonné
de nos non-dits éternels
un piano sur le toit
des spasmes en cage thoracique
ils s'en viennent
ils s'en vont et reviennent
illusion du mouvement

ombre bleue de nos soupirs

entends tu tes mots dans les miens
tel un chœur antique
la cendre de l’univers
l'hypnose du noir
nos amours traumatiques
aux très riches heures
leur structure d'os et de chair
chatoiement et murmure des couleurs
je cours vers la renaissance

que sommes nous devenus
ici sur le mur du son
je ne suis plus
sûre de ce que je vois
j'imprime sur mes rétines
comme sur le papier
toi

A la recherche d'un accord qui parfois semble échapper et dis avec tes mots Ô combien justes et choisis.

Sylvie

Entendre ses mots dans ceux de quelqu'un d'autre...

Une pénétration mutuelle, au plus profond des sentiments.

Mais quel échos, encore, de cette folie qui nous anime... Et il résonne avec brio. J'aime.

Encore un beau texte Solweig.
Et même si tu nous y as habitués c'est bon de le lire.
Surtout que celui-ci est limpide.

Nilo, bien à toi.

Je viens te dire Solweig :

"Ce texte m'a touché, j'ai aimé !"

H.

j'etais passée au travers de ce superbe "toi"...

Une poésie sombre et ces mots légers malgré tout, comme si d'une vision "noyée", tu nous décrivais avec exactitude ce qu'il y a à voir (c'est confus ce que je dis non?)
Très beau poème Solweig.

Travail délicat
que cette approche artistique.

Il y a une certaine cadence poétique,
mais qui n'est ni explicite, ni manifeste,
à placer à la fin et au début de chaque vers :
ce qui correspond à chaque étape imperceptible de la vision.

Ce travail synthétique demande un choix cohérent de mots.
C'est ce choix qui, lié à la vision, fait figure de sens.
A noter qu'il n'y pas de ponctuation, parce que cette vision coupe le souffle.

"Toi" fait la force du poème, et implique plus foncièrement le sentiment de l'auteur.