Quand se casse la plume au buttoir des non-dits

Quand se casse la plume au buttoir des non-dits


Les nuits du clair-obscur réconfortent les rêves
Des démons de midi assoupis qui grelottent,
En tenant dans leur main le secret des plaisirs
Qu'obstinés solitaires ils couvrent de soupirs
En étouffant les cris pleurant des fausses notes
Comme hurlent les vagues au vent qui les soulève.

Dans les miroirs brisés leurs visages se fondent
Aux angles déchirés de la ligne de mire
Quand leurs yeux ne sont plus que racines des rides
Qui recueillent toujours quelques larmes acides
Retenues si longtemps dans l'attente du pire
Au fond du vase clos où les regrets abondent.

Sur les pages noircies du livre de leur vie
Se mêlent tant de mots que personne n'a lus
Ecrits sur le papier du temps qui les ressasse
En laissant sur leurs doigts les invisibles traces
Mouillées des souvenirs de leurs amours déçus
Quand se casse la plume au buttoir des non-dits.


Nilo.

La dernière strophe est immense!

Dans l'écriture, ce qu'on ne parvient pas à écrire est également significatif.
Tu le suggères avec une élégance poignante.

Je suis d'accord avec Lalou, la dernière strophe est vraiment magnifique... Bravo Nilo comme toujours

C'est beau, il y a un souffle qui ne soulève pas que les vagues...et ces non-dits à traquer jusque dans les écrits.

La vôtre ne cassera pas...même au butoir de vos non-dits !

H.

Une plume qui sait boire l'encre et ensuite qui ose la déposer sur le papier pour nous rappeler Ô combien il est dur d'être artiste et de devoir attendre bien au delà de la mort pour qu'elle devienne "plume d'or"

Mais comme a dit un certain Nougaro

Ma plume, moi je vous la fous dans l'cul!!!

Sylvie